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La construction cherche jeunes pour avenir en béton

Date de publication: 8 avr. 2019
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Constr

La Confédération construction wallonne (CCW) veut valoriser l’image des métiers de la construction auprès des jeunes. Pour ce faire, elle lance une vaste campagne de recrutement en ligne et sur les réseaux sociaux à destination des 15-25 ans.

La Confédération construction wallonne (CCW) n’en finit plus d’essayer de susciter des vocations pour les différents métiers de la construction. Le constat reste le même: le secteur fait face à une pénurie importante de main-d’œuvre qualifiée, et ce dans un contexte où les carnets de commande des entreprises wallonnes du secteur ne cessent de se remplir. Le Bureau du Plan prévoit un besoin de 6.000 travailleurs supplémentaires dans la construction wallonne d’ici 2024, un chiffre qui pourrait d’ailleurs être revu à la hausse en raison de la croissance des activités de rénovation énergétique du bâti. Pour beaucoup de métiers du secteur, la situation actuelle est déjà critique. Près de 5.000 postes restent à pourvoir dans la construction wallonne aujourd’hui, soit un taux record de 8% d’emplois vacants. Les métiers concernés sont les couvreurs, les voiristes, les conducteurs d’engins de chantier, les sani-chauffagistes, les électriciens, les maçons, les menuisiers, ainsi que les chefs de chantier et les métreurs-diviseurs.

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Des filières désertées

Pour occuper ces postes vacants, la CCW compte sur les jeunes. Seul problème, «les filières de formation vers ces métiers – dans les écoles et les centres de formation professionnelle – sont désertées par les jeunes», affirme Francis Carnoy, directeur général de la CCW. Ce constat vaut visiblement aussi pour les formations en alternance, pourtant prisées par les entreprises. L’Ifapme enregistre, en effet, un recul de 27% des inscriptions en alternance dans les filières de la construction entre 2011 et 2018.

La faute à quoi? A plusieurs facteurs. «Les métiers de la construction souffrent d’une mauvaise image. L’image d’un métier dangereux, sale, difficile mais ce sont des clichés qui ne sont plus d’actualité aujourd’hui. Ce sont de beaux métiers passionnants qui évoluent avec leur temps et les technologies comme les drones ou les tablettes. Mais aussi des métiers bien payés où on est certain de trouver un job», assure Francis Carnoy. Selon Nicole Roland, administratrice générale de l’Ifapme, la désertification des jeunes dans le secteur de la construction résulte également d’un manque d’information: «Il y a selon moi un réel manque d’information sur le fait qu’on peut se former dès l’âge de 15 ans et que c’est un peu bête si on a des difficultés à l’école de s’obstiner à doubler et redoubler alors qu’il y a d’autres manières de se former. L’une d’entre elles est l’alternance où le jeune passe un jour à l’école et quatre jours en entreprise. Il se forme en apprenant un métier, et ça, les jeunes, comme les parents, doivent y penser.»

Car les parents seraient aussi en partie responsables du désintérêt des jeunes pour les métiers de la construction. «On sent souvent qu’il y a une espèce de pression de la part des parents qui poussent un peu trop systématiquement leurs enfants à se diriger vers les filières générales, et cela pose question. Ils font un genre de comparaison avec les filières techniques qu’ils ne voient pas comme le premier choix pour leur enfant», explique Francis Carnoy.

Recruter sur les réseaux sociaux

Pour mettre un terme à ces idées reçues, le CCW change de méthode en dépoussiérant sa communication. Exit les panneaux sur les abribus, leur nouvelle campagne de recrutement se digitalise et s’empare des réseaux sociaux. «Les réseaux sociaux constituent le canal le plus efficace auprès des jeunes. On a donc développé des contenus qui s’adressent aux 15-25 ans et qui agissent comme un teasing en présentant les témoignages de certains jeunes qui ont réussi pour qu’ils donnent envie aux autres de se diriger vers les métiers de la construction. Les différents contenus se présentent sous la forme de slogans rapides, de vidéos et de GIF sur les réseaux Facebook, Instagram et Youtube. Tous sont accompagnés du #jeconstruismonavenir qui renvoie au portail web qui oriente chaque jeune de manière personnalisée», développe Stéphane Henry, Head of innovation chez HungryMinds.

Sur ce portail figure également un espace de discussion instantanée au sein duquel les jeunes pourront poser leurs questions en fonction de ce qu’ils recherchent: un emploi ou une formation. En incluant des figures féminines dans cette campagne, le CCW entend également éveiller des vocations chez les jeunes filles. «C’est important. Parce que les jeunes filles ont tendance à s’engouffrer dans des sections telles que la vente alors qu’à côté de cela, il y a les métiers de la construction qui leur sont tout autant accessibles. Au niveau de la technique et de l’informatique, ces métiers évoluent très fort et ils ne sont plus forcément pénibles. Une fille peut tout à fait conduire un engin de chantier par exemple. Il faut sortir de l’idée que ce sont des métiers exclusivement masculins», conclut Nicole Roland de l’Ifapme.

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