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Le bilinguisme reste une denrée rare en Wallonie

Date de publication: 28 févr. 2017

Le bilinguisme, indispensable pour travailler en Wallonie ? Selon le Forem, la réponse mérite d’être nuancée. D’une part, il apparaît en effet que 80 % des offres d’emploi connues de cet organisme, en charge des demandeurs d’emploi, n’indiquent pas la connaissance d’une autre langue que le français. D’autre part, le niveau d’exigence varie bien évidemment très fortement selon le niveau d’étude, le type de fonction recherchée ou la fonction géographique.

« Les exigences en langues semblent toucher davantage les niveaux supérieurs d’enseignement. Ainsi, 36 % des opportunités d’emploi recherchant des personnes diplômées du supérieur demandent l’usage d’au moins une langue étrangère », note-t-on au Forem. Qui précise, par exemple, que 40 % des offres pour une fonction d’encadrement requièrent la connaissance du néerlandais et/ou de l’anglais et que la quasi-totalité des offres dans les métiers de l’informatique érigent la connaissance de l’anglais au rang de priorité. Sans grande surprise, la connaissance des langues étrangères est aussi indispensable dans l’hôtellerie, par exemple.

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Pour ces catégories de personnel, mais aussi pour de nombreux autres métiers, les employeurs sont le plus souvent confrontés à un constat de pénurie. « Les métiers où le nombre de demandeurs d’emploi parlant les langues recherchées paraît insuffisant pour répondre aux besoins des entreprises sont les suivants : cadres commerciaux, personnel de la mécanique, de l’électricité et de l’électromécanique, maîtrise industrielle, cadres techniques de l’industrie, agents de maîtrise et techniciens hors industries », complète le Forem, où on souligne que l’analyse s’appuie sur les offres gérées par cet organisme seul et qu’elle ne peut donc, en l’état, refléter l’évolution de la demande de travail des entreprises sur l’ensemble du marché de l’emploi wallon.

Proximité géographique

Quoi qu’il en soit, pareille pénurie s’explique aisément puisque les compétences linguistiques des demandeurs d’emploi recensés par la Forem ne sont pas très élevées : 25 % d’entre eux affichent des connaissances en anglais – encore faut-il savoir de quelles compétences on parle –, 11 % des connaissances en néerlandais et 2,4 % des connaissances en allemand. Pour le solde, c’est donc l’unilinguisme qui est la norme. Notons cependant que les connaissances en langues semblent varier en fonction du lieu de résidence des demandeurs d’emploi.

La proximité avec Bruxelles explique probablement que davantage de demandeurs d’emploi maîtrisent au moins une des 3 langues dans le Brabant wallon. La proximité avec un autre pays (Luxembourg et Allemagne) peut justifier les tendances pour le bassin du Luxembourg et de Liège.

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« Ne nous y trompons pas. Connaître une ou plusieurs autres langues que le français reste un atout indéniable pour trouver un emploi en Wallonie, souligne-t-on au Forem. Mais il est vrai que certains groupes professionnels sont davantage concernés par l’emploi des langues. Du reste, si la connaissance du néerlandais est majoritairement demandée dans les offres gérées par le Forem, la connaissance de l’anglais devient également primordiale. Ce constat est d’autant plus vrai que le marché du travail des demandeurs d’emploi wallons ne se limite pas à la seule Wallonie. A Bruxelles et en Flandre, la connaissance du néerlandais ou de l’anglais est nettement plus demandée. »

Vu ce qui précède, promouvoir le fait de travailler en Flandre pourrait sembler illusoire. « Le nombre d’offres d’emploi y est très important et certaines régions peinent à trouver les candidats. Nous y encourageons donc la mobilité des demandeurs d’emploi wallons, appuie dès lors le Forem qui organise d’ailleurs des formations en ce sens.

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