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Le financement

Date de publication: 7 déc. 2009
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Avant d'envisager quelque financement que ce soit, il convient préalablement de dresser un budget prévisionnel de l'activité: idéalement un plan financier complet, ou, à  défaut, un plan sommaire des investissements pour le lancement de l'activité ainsi qu'un bref compte de résultats desquels seront notamment extraites les charges nécessaires au calcul d'une trésorerie prévisionnelle.

Sur base du besoin global de financement chiffré, le promoteur du projet considérera les nombreuses et diverses sources de financement, et établira le
"montage financier" le plus approprié. Voici la liste des fonds de financement auxquels le créateur peut avoir recours:

1. Fonds propres

>> La mise personnelle

Outre tout l'investissement immatériel en temps, travail, réflexion, conception (...), les premiers fonds tangibles sont toujours apportés par le promoteur du projet. On distingue trois façons différentes de financer le début d'une activité:

  • les apports exclusivement en numéraire, c'est-à -dire en liquide
  • les apports exclusivement en nature, c'est-à -dire l'apport d'un bien matériel: une camionnette par exemple
  • une combinaison des deux précédents: en numéraire et en nature.

>> Les proches

Lorsque le promoteur a besoin de fonds supplémentaires, les premières personnes vers qui il se tourne sont forcément celles avec lesquelles il entretient la plus grande proximité. En anglais, ils sont regroupés sous le vocable des 3 F: l'expression Fools, Family and Friends qui n'est d'ailleurs pas péjorative désigne la famille, les amis, et les quelques "fous", "téméraires" ou "rêveurs" qui croient au même projet que lui.

Toutefois le recours à  ces personnes est risqué: il n'est pas rare de voir apparaître des tensions entre les partenaires, tout particulièrement si le promoteur ne parvient pas à  mener à  bien son projet...

2. Fonds de partenaires

Dans certains cas, le créateur ne dispose ni de moyens suffisants pour financer seul son projet, ni des garanties nécessaires pour couvrir sa demande de crédit. Dès lors, le candidat créateur peut s'orienter vers la recherche d'un (ou plusieurs...) partenaire financier qui participera au capital de l'entreprise et deviendra associé, actif ou passif...

>> L'appel à  l'épargne

Le promoteur d'un projet peut soumettre à  des tiers une proposition d'association dans le cadre d'une société commerciale. Les futurs partenaires (actifs ou seulement financiers), en investissant dans la nouvelle activité, partagent les risques de l'entreprise mais attendent un retour sous forme de dividendes annuels.

>> Les Business Angels

Le Business Angel est un individu, généralement ancien patron ou cadre supérieur d'une grande entreprise, particulièrement expérimenté en gestion d'affaires, possédant, d'une part, des ressources financières suffisamment importantes que pour être disposé à  en risquer une partie, et, d'autre part, de temps en suffisance, pour prendre une place (d'importance variable) dans la gestion des affaires de jeunes poulains (starters, start-up) prometteurs, dans un secteur original, à  fort potentiel de croissance, dans l'espoir d'en retirer un gain significatif justifiant la prise de risque.

>> Les Invests

L'une des principales missions des sociétés publiques d'investissement ou de participation appelées aussi "Invests" est de prendre une participation financière passive dans le capital de l'entreprise. L'Invest n'a pas de vocation au contrôle de l'entreprise, mais bien à  sa création, à  son développement ou à  sa reconversion, sans pour autant réduire l'autonomie de gestion du créateur. Le partenaire financier est en principe minoritaire. L'intervention est modulée au cas par cas, pour aboutir à  la formule la plus adéquate en fonction du projet de l'entreprise. Les modalités sont arrêtées de commun accord avec le partenaire.

La durée de l'association avec l'investisseur minoritaire va dépendre du projet et de la volonté de chaque partenaire. L'intervention de ces sociétés varie d'environ 125.000 euros à  3.700.000 euros. A l'heure actuelle, les différents Invests sont placés sous la tutelle de la Sowalfin (www.sowalfin.be), coupole des PME.

>> Les partenaires privés, les sociétés de capital-risque

Les sociétés de capital à  risque sont des entreprises privées d'investissement, des fonds de placement gérés par des institutions financières (telles que les banques), des organisations industrielles supportées par des sociétés privées, des fonds de capital de risque financés par des employés, ou des organisations gouvernementales. La plupart des sociétés de capital de risque investissent dans des entreprises exerçant des activités spécifiques, telle que les technologies de l'information ou les produits bio-médicaux. Souvent, elles possèdent des connaissances et de l'expérience dans ces industries et préfèrent s'y consacrer de façon exclusive.

3. Fonds de tiers

Il est rare que les efforts consentis par le créateur pour réaliser un apport en fonds propres soient suffisants. L'entreprise doit alors faire appel à  des organismes extérieurs: ce sont les crédits demandés auprès des organismes financiers. Il existe deux types de crédits: les crédits à  long terme et les crédits à  court terme.

>> Crédits à  long terme

Crédit d'investissement

Ce crédit permet de financer d'importants investissements, tels l'achat de terrain, de matériel, les frais d'établissement ou encore le stock de départ. La durée est fixée en fonction de la nature économique de l'achat (souvent entre 5 et 15 ans). Le taux d'intérêt est fixe et est déterminé, en Belgique, par les principales institutions qui opèrent sur le marché des capitaux. Le remboursement du capital se fera par fractions mensuelles, trimestrielles, semestrielles, voire annuelles, égales ou progressives. Il peut également y avoir une franchise de remboursement (période pendant laquelle on ne rembourse pas le capital) qui peut aller jusqu'à  3 ans. L'intérêt est toutefois dû.

Leasing

Le leasing est un droit d'usage sur des biens mobiliers ou immobiliers dont l'entreprise peut disposer en vertu d'un contrat. Le preneur en leasing a le choix du matériel et du fournisseur. La société de leasing acquiert le bien, elle en est propriétaire. Le preneur en leasing utilise le bien et paye les loyers. Différents types de leasing (et variantes) sont imaginables, mais on citera principalement:

  • le leasing financier, par lequel le preneur bénéficie d'un droit d'usage du bien et jouit d'une option d'achat à  la fin du contrat
  • le leasing opérationnel, par lequel le preneur bénéficie d'un droit d'usage du bien (et de l'ensemble des prestations de services liés à  son fonctionnement optimal), mais ne peut lever aucune option d'achat à  la fin du contrat.

Prêts du Fonds de participation

Le Fonds de participation propose différents produits financiers visant à  permettre, à  des entrepreneurs ou futurs entrepreneurs, un accès plus facile au crédit.

  • Le prêt solidaire est destiné à  des personnes sans revenus, ou allocataires - sociaux ne disposant pas d'un accès au crédit bancaire. Ceux-ci bénéficient d'un accompagnement et d'un prêt à  taux réduit sur une durée de 4 ans, pour un montant maximum de 12.000 euros, à  un taux d'intérêt attractif de 3%, sans garantie.
  • Le prêt lancement vise particulièrement les demandeurs d'emploi. Il s'agit d'un prêt à  hauteur de quatre fois l'apport propre du porteur de projet, avec un montant maximum de 30.000 euros. Ce prêt s'étale sur 5, 7 ou 10 ans, à  un taux d'intérêt de 4 % réduit à  3 % en cas d'accompagnement, avec de 1 à  3 années de franchise de remboursement du capital, sans garantie exigée.
  • Le prêt starteo cible les futures PME ou les PME âgées de moins de 4 ans. A condition d'injecter un minimum d'argent frais de 10% du montage global, l'entreprise peut bénéficier, en complément d'un prêt bancaire, d'un prêt subordonné atteignant quatre fois son apport propre avec un maximum de 250.000 euros. Le prêt Starteo ne peut en aucun cas être supérieur au montant octroyé par la banque. Le demandeur profite d'une franchise de remboursement de capital de 1 ou 2 ans et d'un taux d'intérêts inférieur à  celui du marché. Les garanties demandées sont réduites.
  • Le prêt optimeo concerne les PME en expansion, lancées depuis plus de quatre ans. L'entreprise peut se voir octroyer, en complément d'un prêt bancaire, un prêt subordonné à  hauteur de trois fois son apport propre, avec un montant maximum de 250.000 euros. L'entreprise appréciera la franchise de remboursement de capital de 1 ou 2 ans, le taux d'intérêts inférieur à  celui du marché ainsi que les exigences réduites de garanties.
  • Le prêt business angel+ vise des entreprises qui bénéficient du soutien d'un Business Angel. Ces entreprises ont dès lors accès à  un prêt d'un montant maximum de 125.000 euros, à  un taux d'intérêt attractif, sur une durée de 5, 7 ou 10 ans, avec une franchise de remboursement du capital de 1 à  3 ans.

Prêts et garantie de la Sowalfin

La Sowalfin, également appelée Coupole des PME, est la société wallonne de financement et de garantie des petites et moyennes entreprises.

Cofinancement
Le prêt subordonné de la Sowalfin, complémentaire à  un crédit bancaire, permet, d'une part, à  la banque d'octroyer un crédit tout en limitant son risque et donc les garanties exigées, et d'autre part, à  l'entreprise de disposer de capitaux permanents contre un taux d'intérêt réduit, tout en gardant une totale autonomie de gestion.

Le dossier doit être constitué par l'organisme de crédit qui le transmet à  la Sowalfin, accompagné de sa décision quant aux modalités de son intervention. Le montant du prêt subordonné est égal au maximum du crédit accordé par la banque avec un plafond de 250.000 euros, et maximum 40% du montage financier global. Le taux d'intérêt est celui de l'organisme financier diminué de 2 %. La durée est de 10 ans maximum et une franchise de 24 mois maximum peut être accordée. Enfin, le remboursement du capital et des intérêts se fait par trimestre, à  terme échu.

Garantie
La Sowalfin a pour mission de favoriser la création et le développement de PME wallonnes par l'octroi, moyennant commission, des garanties partielles et supplétives sur le remboursement en capital et en intérêts de certains prêts ou crédits d'une durée inférieure à  10 ans. Le dossier est introduit auprès de la Sowalfin par l'organisme financier. Certains secteurs sont exclus de ce type de garanties.

Capital à  risque
La Sowalfin exerce la tutelle des Invests dont les moyens financiers sont affectés à  des opérations de haut de bilan. Les Invests contribuent, d'une manière décentralisée, au développement des entreprises, en participant à  leur capital, en souscrivant des emprunts obligataires convertibles en actions ainsi qu'en accordant des prêts subordonnés ou ordinaires.

>> Crédits à  court terme

Crédit de caisse

Il s'agit d'une ouverture de crédit utilisable sur un compte courant, par laquelle le banquier autorise l'entreprise à  rendre le solde du compte à  vue négatif à  concurrence d'un montant-plancher convenu dans le contrat. Des intérêts à  un taux relativement élevé sont dus sur la partie utilisée du crédit pour le nombre de jours d'utilisation effective. Le remboursement doit avoir lieu selon les modalités fixées au départ. Outre l'intérêt, la banque applique une commission fixe sur la totalité du montant-plancher, celle-ci est due que la ligne de crédit soit utilisée ou pas. Ce genre de crédit peut être contracté pour faire face à  des "périodes difficiles" de trésorerie. Comme celui-ci est lié au compte à  vue, dès que des fonds rentrent et y sont versés, le solde négatif devient moins important et le crédit s'avère alors peu coûteux. Par contre, s'il est utilisé de manière permanente, le crédit de caisse est relativement onéreux.

Crédits d'escompte

Pour assurer le bon déroulement de l'activité, il est possible que l'entreprise accorde des délais de paiement à  ses clients et qu'elle en obtienne de ses fournisseurs. Le financement de ces délais peut poser problème et les crédits d'escompte constituent une solution. L'escompte est l'opération par laquelle le banquier acquiert la propriété d'un effet de commerce (la traite) en versant immédiatement le montant de celui-ci, avant son échéance, à  celui qui en est le porteur (le tireur). A terme échu, la banque présentera la traite au tiré pour paiement.

On distingue le crédit d'escompte clients du crédit d'escompte fournisseurs.

  • Le crédit d'escompte clients: Il s'agit de la situation dans laquelle un délai de paiement a été accordé au client, alors que l'argent devrait être obtenu immédiatement. L'entreprise (le tireur) tire alors une traite sur son client (le tiré) ; la banque escompte cette traite en versant la somme, diminuée des intérêts et des frais dus, sur le compte de l'entreprise, et à  l'échéance, la banque présentera la traite au client pour paiement.
  • Le crédit d'escompte fournisseurs: L'entreprise a obtenu un délai de paiement de la part de son fournisseur, mais celui-ci veut être payé immédiatement. Le fournisseur tire une traite sur l'entreprise et la remet à  la banque de l'entreprise ; il est payé. Ce n'est qu'à  l'échéance du délai que le compte sera débité du montant dû. Le coût de cette forme de crédit se compose des intérêts sur le montant de la traite, d'une commission et des frais d'encaissement (ou agios). Il s'avère moins cher que le crédit de caisse si les besoins de fonds dépassent plusieurs semaines ou plusieurs mois. Mais il est toutefois moins souple.

Crédit de cautionnement

C'est le mécanisme par lequel une banque (la caution) s'oblige envers un fournisseur à  lui payer en tout ou en partie ce que son client doit, dans l'hypothèse où celui-ci n'exécuterait pas ses obligations. Le client demeure, bien entendu, tenu de rembourser ce montant.

Ainsi, le fournisseur est prêt à  livrer ses biens sans exiger le paiement immédiat, puisqu'il bénéficie de la caution de la banque. De même, le client peut se permettre de payer des acomptes sur des marchandises qui doivent encore être livrées, à  condition d'être certain qu'il sera remboursé si rien n'était livré ou si les marchandises n'étaient pas conformes.

Il s'agit d'une forme de crédit dont le coût est peu élevé et qui permet d'entretenir de bonnes relations commerciales.

Factoring

Le chef d'entreprise désire parfois se débarrasser du travail administratif lié à  la gestion des comptes clients. Il suffit pour cela qu'il endosse ses factures à  une société spécialisée (le factor) qui va assurer les risques de crédit et avancer les montants des créances commerciales. Ceci permet d'éviter les pertes dues à  l'insolvabilité de certains clients. Aucune garantie n'est requise. Seuls seront retenus les agios sur les montants avancés.