Les recruteurs maintiennent le cap
Réductions d’effectifs, ralentissement de la conjoncture et autres incertitudes liées au Brexit: pas de quoi atteindre, en l’état, la bonne santé du marché de l’emploi. Le chômage diminue, tant à Bruxelles qu’en Wallonie, et les employeurs maintiennent leurs perspectives d’embauches.
Si les récentes annonces de pertes d’emplois ou diminutions d’effectifs dans des entreprises-phares comme Proximus ou BNP Paribas Fortis sont interpellantes, elles n’en doivent pas pour autant occulter le fait que le marché de l’emploi continue de bien se porter. Plusieurs fédérations sectorielles continuent de crier, plus que jamais, à la pénurie de personnel qualifié et nombre d’entreprises actives dans la construction ou l’informatique, entre autres, affirment que la marche de leurs affaires est peu ou prou entravée par la difficulté de recruter les collaborateurs adéquats.
Plus globalement, le dernier baromètre de l’emploi de ManpowerGroup ne dit pas autre chose: près d’un employeur sur dix (9%) prévoit des embauches au deuxième trimestre. Plus marquant: seuls 2% prévoient de les réduire, en dépit de prévisions de croissance pourtant devenues nettement plus moroses tant à l’échelle de la Belgique que de l’Union européenne.
«Les résultats de notre baromètre indiquent que les employeurs belges maintiennent le cap dans leurs intentions de recrutement, malgré un climat d’incertitude croissante liée notamment au Brexit» , explique Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. «A court terme, le défi quotidien des entreprises consiste à tâcher de remplir leurs postes vacants, quel qu’en soit leur niveau.» Si c’est en Flandre que la «prévision nette d’emploi» de ce baromètre atteint son niveau le plus élevé depuis le 4e trimestre 2015, les employeurs se montrent également assez optimistes en Wallonie et modérément à Bruxelles.
Se focalisant de son côté sur l’emploi dans les PME, le groupe SD Worx confirme cette tendance: l’emploi y a augmenté de 0,4% en 2018, ressort-il de l’indice emploi PME compilé par ce prestataire de services RH. Il s’agit même d’un nouveau record, l’emploi au sein des PME affichant une croissance pour la cinquième année consécutive.
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Sur l’ensemble de la Belgique, SD Worx constate que l’évolution annuelle est la plus marquée dans les organisations de 20 à 49 travailleurs, à savoir 1%. «Cela est principalement dû à la situation en Wallonie (1,5%) et en Flandre (1,3%). Au nord du pays, les grandes PME (50-99 travailleurs) ont également affiché un bon résultat (0,9%)», note-t-on dans l’étude. A Bruxelles, ce sont les très petites PME (jusqu’à 20 travailleurs) qui sont la principale raison du solde positif (1,6%).
Concernant les travailleurs plus âgés, qui sont précisément ceux qui sont les plus pénalisés par les entreprises en restructuration, SDWorx précise observer «un nombre croissant de travailleurs de plus de 55 ans dans les PME, même si c’est partiellement dû à l’évolution démographique (…) Quant au recrutement des travailleurs de plus de 60 ans, il est plus important dans les PME que les grandes organisations et les départs y sont moins nombreux.»
Le chômage toujours en baisse
Rappelons, enfin, que le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés continue de diminuer en Wallonie, et ce pour le 56e mois consécutif. La Région dénombre 3.823 demandeurs d’emploi inoccupés en moins qu’il y a un an, soit un recul de 1,8%. Sur un an, les diminutions les plus marquées concernent les demandeurs d’emplois âgés de moins de 25 ans (- 6,9%) et les demandeurs d’emploi âgés de 25 à moins de 30 ans (-8,4%). A la fin du mois de février, 204.845 demandeurs d’emploi inoccupés étaient recensés en Wallonie.
A Bruxelles, c’est pour le 52e mois consécutif que le chômage s’inscrit en repli, la Région comptant 21.850 «chercheurs d’emploi» de moins qu’il y a 5 ans, pour un total de 89.332 personnes en février. Le chômage des jeunes, en baisse continue depuis 69 mois, atteint quant à lui un taux de 23,5%. Bruxelles compte 9.025 jeunes chercheurs d’emploi, soit 500 de moins que l’an dernier (-5,2%). Le nombre de jeunes chercheurs d’emploi a baissé de 36,8% (-5.260) depuis 2014.
