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Parler au boulot des élections françaises : une bonne idée ?

Date de publication: 28 avr. 2017

Il y a des sujets délicats à bannir des conversations au bureau comme la politique, l'argent et la religion. Les élections présidentielles françaises sont au centre des discussions, même entre collègues. Deux candidats sont encore en compétition pour devenir Président de la République.

Est-ce judicieux de parler de nos préférences politiques au boulot ? D'après une étude menée par le journal néerlandais Intermediair, il n'y aurait pas de mal à cela.

Bienséance

La règle de bienséance est claire: lors des repas de familles, fêtes entre amis ou réunions, la politique, l'argent et la religion sont des sujets de conversation à  éviter à  tout prix, sous peine de voir la discussion dégénérer en disputes et provoquer des brèches irréversibles. Marjolijn van Burik, psychologue, confirme: "Les papotes au bureau sont superficielles. L'opinion politique de quelqu'un ne l'est pas, et ne constitue dès lors pas un sujet de conversation adapté pour la pause à  la machine à  café."

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Aucun sujet tabou pour 81% des répondants

Pourtant, une enquête menée par le journal néerlandais Intermediair auprès de 478 personnes révèle qu'ils sont nombreux à  discuter politique, vote et élections avec les collègues. 65% des répondants disent au bureau pour qui ils votent, et ils sont 33% à  poser la question à  leurs collègues. "Cela mène à des discussions saines", explique l'un des répondants. "Nous vivons en démocratie, exprimer ses opinion n'est pas un problème."

Pour 81% du panel, il n'y a aucun sujet tabou. 12% des interrogés préfèrent tout de même ne pas aborder le sujet du vote pour les partis d'extrême droite. Pour 4%, c'est le port du voile qui est à  éviter.

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Une étiquette qui colle à  la peau

Pour la plupart, l'ouverture prime donc dans les débats. Mais il ne faut pas pour autant penser que tout est bon à  dire à  tout le monde: si vos collègues ne vous connaissent pas encore bien et ne disposent pas encore d'énormément d'élément pour se faire une idée sur vous, l'opinion politique que vous émettrez vous collera à  la peau et il vous sera alors beaucoup plus difficile par la suite de vous faire connaître pour autre chose.

C'est pourquoi, il vaut mieux être prudent avec l'expression de ses opinions, surtout lorsque l'on fait ses premiers pas au sein d'une entreprise, comme l'explique un recruteur: "Une étiquette n'est pas forcément nuisible en soi, mais elle peut toutefois détourner l'attention des objectifs que vous atteignez au travail." Il précise également: "Il vaut mieux se méfier des CV où s'exprime une tendance politique très marquée: si vous êtes membre d'un conseil communal, par exemple, vous pouvez l'indiquer dans votre CV, mais sans mentionner le parti."

Dans le cas des travailleurs qui sont en contact avec des clients, par exemple, il est également recommandé de garder pour soi ses préférences politiques, sous peine que celles-ci entachent ou réduisent le message commercial initial.

Activisme politique

Et être actif dans la politique, est-ce quelque chose à  raconter au boulot? Votre implication dans un parti politique peut jouer en votre faveur au travail: vous montrez que vous êtes impliqué socialement, capable de prendre des initiatives et entouré d'un bon réseau. Si vous ambitionnez un poste de manager, votre éventuelle expérience au sein d'un comité politique indiquerait que vous possédez des compétences de leader. En parler au bureau peut donc carrément s'avérer positif pour votre carrière.

Texte: Elodie Fontaine - Source: Intermediair.nl

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