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À quand la semaine des 21h ?

Date de publication: 19 févr. 2010

Faut-il travailler moins pour venir à  bout de la crise ? Affirmatif, selon la New Economics Foundation. Des chercheurs de la cellule de réflexion britannique suggèrent de faire passer la semaine de travail à  21 heures. Travailler moins n'est pas une menace, prétendent-ils, mais une occasion d'améliorer la qualité de vie.

La proposition de la New Economics Foundation fait d'emblée figure d'hérésie. Mais selon elle, plusieurs facteurs nous poussent irrémédiablement sur la voie d'une réduction des prestations hebdomadaires. Vous vous demandez certainement quels sont ces facteurs.

1. La crise financière et ses effets néfastes persistants pour notre économie.

2. La communauté dont une partie des membres est acculée par le chômage et l'autre travaille trop et trop longtemps.

3. La nécessité de mettre un frein à  la surconsommation.

4. Le besoin ressenti par un nombre croissant de personnes de bénéficier d'une meilleure qualité de vie, y compris en dehors du travail.

 

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“Nombreux sont ceux qui vivent pour travailler, qui travaillent pour gagner leur vie et qui gagnent leur vie pour consommer. Notre comportement de consommation nous amène au gaspillage des ressources naturelles de la planète”, explique Anna Coote, co-auteur du rapport.

"Travailler moins pour être meilleur employé"

 

“En consacrant moins de temps au travail rémunéré, on peut rompre ce schéma. Nous aurions plus de temps pour être de meilleurs parents, de meilleurs concitoyens, pour mieux nous occuper de nos proches, etc. Ce qui nous encouragerait par la même occasion à  être de meilleurs employés : travailler moins, mais de façon plus efficace, en déployant plus d'énergie et donc en étant plus productif. Il est temps de reprendre notre vie et notre travail en mains pour contribuer à  un avenir durable. ”

Licencier du personnel pour réaliser des économies, cela signifie que certains croulent ensuite sous la surcharge de travail, disent les chercheurs, tandis que d'autres perdent leur gagne-pain et sont tributaires d'une allocation de chômage.

Une polarisation extrême sur le marché du travail, associée à  la multiplication des heures de travail (rémunéré), place donc les activités non rémunérées au second plan : la famille, le volontariat, les amis, s'occuper des autres. Et cette situation exerce de nombreux effets négatifs sur la communauté, qui s'endurcit.

La semaine des 5 jours? Vestige industriel !

 

Le rapport envisage donc de revoir la semaine de cinq jours - présentée comme un vestige de la révolution industrielle. Les avantages sont nombreux : une semaine de 21 heures permettrait notamment de répartir plus équitablement le travail rémunéré parmi la population active et par conséquent de réduire les méfaits du chômage, des horaires de travail trop pesants et de la course contre la montre.

On devrait pouvoir répartir le travail payé et non payé de façon plus équitable entre hommes et femmes. Plus la répartition sera équitable, plus les inégalités salariales diminueront, entraînant à  leur tour une réduction de toute la clique de problèmes sociaux qui en découle.

Les chercheurs admettent qu'il y a du pain sur la planche pour instaurer la semaine des 21 heures : il faut inciter les chômeurs à  se bouger, proposer des formations spécifiques, décourager les heures supplémentaires et, inévitablement, mieux égaliser les salaires.

 

Texte: Dominique Soenes

 

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