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« Chaque matin, j'enfourche mon vélo pour aller au boulot ! »

Date de publication: 3 sept. 2017

Totalement anecdotique il y a quelques années, la pratique du vélo pour se rendre au travail commence à  trouver, progressivement, ses adaptes. Pas nombreux, certes, mais parfois fortement encouragés par leur employeur, comme la Ville de Namur ou celle de Verviers.

Elle n'est pas belle la vie ? Cela fait quelques années déjà  que j'ai fait le choix de me rendre au boulot à  vélo, raconte Pascale Derhet, qui travaille au service mobilité de la Ville de Namur. Au début, j'étais un peu seule, mais force est de constater que la pratique tend à  se répandre, certes petit à  petit, parmi mes collègues.

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Une cinquantaine d'agents de la Ville ont fait désormais du vélo leur moyen de transport quotidien. Ce qu'ils y gagnent ? Personnellement, un très grand confort de vie, poursuit Pascale Derhet. Finis les embouteillages et les problèmes de parking, évidemment. Surtout, dès que j'enfourche mon vélo, je me sens libre, en balade. Un vrai moment de détente d'une demi-heure qui me permet de prendre l'air, dans un environnement superbe qui plus est puisque j'emprunte un Ravel et un chemin de hallage, le long de la Meuse.

Les côtes, la météo ? Dès lors qu'on est bien équipé, la météo n'est pas vraiment un problème, répond cette cycliste qui parcourt 25 km aller-retour chaque jour. J'évite seulement de rouler en hiver, moins en raison des conditions climatiques que de la pénombre le matin et le soir. Quant aux côtes, il est vrai que je dois affronter un raidillon de 3 km, à  12 %, avant d'arriver chez moi. Mais depuis que j'ai acheté un vélo à  assistance électrique, cette difficulté a été fortement aplanie. Au final, j'effectue un peu plus de 3 000 km par an à  vélo...

Moins exceptionnel qu'il y a quelques années, ce choix de la mobilité douce n'en reste pas moins suffisamment rare que pour être souligné. Et encouragé. Non seulement à  Namur mais aussi à  Verviers, par exemple, qui vient de se voir attribuer, dans le cadre de la Semaine de la mobilité, un trophée décerné par le Service public de Wallonie, en collaboration avec l'Union wallonne des entreprises (le lauréat, côté entreprises privées, est Lampiris). Objectif : récompenser et mettre en lumière des organisations engagées ou désirant s'engager dans la gestion durable de la mobilité de leur personnel.

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Nous avons lancé une action durant la Semaine de la mobilité afin de sensibiliser les agents communaux à  l'usage de véhicules alternatifs à  la seule voiture, commente Grégory Mercier, conseiller en mobilité à  la Ville de Verviers. Quatre-vingt-six collègues se sont engagés à  venir à  pied, à  vélo, en bus, en train ou par le biais du covoiturage. Ils ont reçu en récompense un petit-déjeuner chaque matin et des petits cadeaux en fonction du mode de transport choisi : parapluie, carte de trajets, chèque-cadeau, entre autres. L'idée consistait donc à  procéder de manière ludique afin d'inciter les gens à  découvrir d'autres modes de mobilité. Et, pourquoi pas, à  les adopter...

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Au-delà  de cette action ponctuelle, la Ville a pris diverses mesures structurelles afin d'aider ses employés à  modifier leur comportement. Cela va du « remboursement » des kilomètres parcourus à  vélo à  la prise en charge d'une partie du coût d'un abonnement à  un transport en commun, en passant par la mise à  disposition, sur les différents sites de l'administration, de quelques vélos électriques. Un progrès majeur, souligne Grégory Mercier. La ville étant encaissée, l'assistance électrique constitue vraiment un plus. Celles et ceux qui les utilisent se rendent compte à  quel point il est plus aisé de se déplacer et de se garer. Nous étudions d'autres mesures à  plus long terme, plus volontaristes, qui s'inscriront dans le cadre de la construction de notre future cité administrative et, plus globalement encore, de notre politique de revitalisation urbaine.

Aux yeux de Benoît Minet, responsable de la Cellule mobilité à  l'Union wallonne des entreprises, le rôle des pouvoirs publics en matière de promotion des modes alternatifs de mobilité doit être souligné. Leur impact est important à  deux niveaux, estime-t-il. D'une part, vis-à -vis de leur personnel : ils agissent alors au même titre que tout employeur soucieux du bien-être de ses collaborateurs et, accessoirement, attentif à  sa propre image vis-à -vis de l'extérieur. Les pouvoirs publics ont aussi, d'autre part, valeur d'exemple : les mesures qu'ils prennent pour leur personnel peuvent être dupliquées, voire amplifiées, pour la population. Une ville comme Namur, par exemple, déploie une politique souvent innovante : c'est là  qu'a démarré le système Cambio de voitures partagées. Qui s'est, depuis lors, largement répandu dans le pays.

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