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« Il est urgent de combler notre retard »

Date de publication: 6 févr. 2015
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Les formations en e-commerce ne sont pas courantes dans notre pays. C'est précisément à  la demande du marché que HEC-ULg, en partenariat avec le groupe Rossel notamment, a créé une chaire en digital marketing et e-commerce, dont les premières formations ont déjà  démarré.

Wilfried Niessen est le directeur général et le doyen de HEC-École de gestion de l'ULg. Il revient pour Références sur les motivations qui ont conduit à  la mise sur pied de la chaire en digital marketing et e-commerce. Au menu : un master en digital marketing & sales management mais aussi une formation executive en digital marketing.

Pourquoi avez-vous lancé cette chaire et ces formations ?

Tout simplement pour répondre à  un besoin qui n'était pas couvert ou de manière très incomplète. Les entreprises étaient clairement en demande de profils susceptibles de les aider à  développer leurs activités en e-commerce. Cette demande était d'ailleurs d'autant plus pressante que le retard pris dans ces matières en Belgique était tout de même important et risquait de générer des conséquences très négatives.

S'agit-il de formations managériales ou plutôt de cursus techniques ?

Les deux dimensions sont incontournables et très intimement liées. Il est très compliqué de concevoir les bons outils si on n'a pas la compréhension du business model et, complémentairement, il est très compliqué de mettre en œuvre le modèle si on n'en maîtrise pas les outils...

Quel est le public visé ?

Nous nous adressons d'une part aux étudiants, en particulier celles et ceux qui souhaitent obtenir une spécialisation plus poussée dans ces matières auxquelles ils n'ont été exposés que de manière transversale dans le tronc commun de leurs études en gestion. Ils bénéficieront des apports de la chaire qui, en tant que telle, soutient la valeur scientifique de l'enseignement par le biais des recherches qui y sont menées, mais aussi des partenariats noués avec des acteurs majeurs comme Rossel, Selligent, PFSWeb, AWT et, last but not least, Google, qui a directement adhéré au projet. Inutile de dire que ces étudiants recevront plus que vraisemblablement une offre d'emploi bien avant la fin de leur cursus.

Qu'en est-il des formations executive ?

Ces formations s'adresseront dans le courant de l'année à  des professionnels : des décideurs qui veulent travailler sur la définition stratégique de leur projet digital, des chefs de projets qui planchent sur la mise en place d'outils de digital marketing, voire à  des personnes plus expérimentées qui y trouveront, par la confrontation avec des experts, les moyens de renforcer davantage encore l'efficacité de leurs actions.

Un mot sur les thématiques abordées ?

Le séminaire stratégique abordera LA question-clé : en quoi le marketing digital peut-il générer des avantages-clés pour votre entreprise ? Comment réfléchir, évaluer et préparer dès lors l'intégration du marketing digital dans votre stratégie commerciale et dans une connaissance plus qualitative de vos clients ? Le tout par le biais d'exemples concrets qui permettront aux participants, en quelques jours, de bien cerner les enjeux. Alors que le deuxième séminaire se focalisera sur les outils les plus adaptés dès lors qu'on a choisi de se lancer, le troisième s'adressera à  un public plus averti soucieux d'actualiser, optimiser et continuer à  développer ses projets en digital marketing. Ce dernier séminaire, qui bénéficiera de l'apport d'intervenants basé dans la Silicon Valley, s'adresse à  des responsables en digital marketing, à  des directeurs commerciaux, des responsables d'agences de marketing ou de communication, entre autres.

Fondamentalement, qu'est-ce qui fait blocage en Belgique ? Certains évoquent des réglementations peu adaptées.

Je pense qu'en affirmant cela, on prend le problème à  l'envers. C'est un peu trop facile d'affirmer que le cadre empêche les entreprises d'investir, de prendre des initiatives. Je suis plutôt convaincu que certaines entreprises n'ont pas saisi à  temps l'ampleur des bouleversements, à  quel point l'e-commerce et le digital marketing allaient changer leur métier. Dès qu'elles en comprendront mieux les enjeux et à  partir du moment où elles seront mieux outillées pour en saisir les opportunités, on verra si le cadre doit être adapté.

La question de l'impact sur l'emploi n'est pas tranchée...

N'ayant pas analysé précisément cette question, je me contenterai d'une impression : les mutations sont là , tout le monde les voit et pour l'instant elles profitent essentiellement à  des géants qui ne créent pas beaucoup d'emplois chez nous. Nos entreprises n'ont alors d'autre choix que de s'adapter au risque sinon de disparaître ou d'être sérieusement malmenées. Si on aborde le sujet sous un angle plus optimiste, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a de sérieuses opportunités d'affaires, qui généreront forcément de l'emploi, y compris pour des moins qualifiés. Je pense à  la logistique par exemple, puisqu'au final, il faut tout de même bien livrer les produits...

Benoît July