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« Be the Change », pour contrer une pénurie croissante de talents

Date de publication: 14 mars 2022
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Agoria rassemble près de 2.000 entreprises technologiques. Avec le projet « Be the Change » lancé en 2018, la fédération entend s’adapter à l’évolution d’un marché du travail de plus en plus digital.

Saskia Van Uffelen est la responsable du projet « Be the Change ».

Saskia Van Uffelen [square]

En quoi consiste le projet « Be the Change » ?

Il comporte trois volets. Un volet études et analyses des chiffres, pour appréhender l’avenir de façon factuelle. Un deuxième volet dans lequel Agoria formule des positions collectives de façon à obtenir des mesures politiques à tous les niveaux de pouvoir, mais également des mesures industrielles, pour créer un climat économique favorable. Le dernier volet concerne la formation. Au-delà du constat, il y a une urgence à agir pour organiser un écosystème dont Agoria Be the Change essaye d’être le régisseur. Il s’agit de réunir ceux qui ont les bonnes formations, les bonnes solutions, pour amener les bonnes personnes aux bonnes places dans les organisations.

Quelles actions mène Agoria dans le volet formation ?

Afin d’attirer les jeunes vers ces études, avec l’Union wallonne des entreprises, on travaille déjà sur la stratégie Stim (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques – NDLR), largement reprise dans les déclarations de politiques régionales et communautaires. Il y a d’ailleurs une fiche spécifique sur un plan coordonné Stim, avec un budget de 16 millions d’euros. Avec les écoles et les centres de compétences wallons qui font partie de l’écosystème, Agoria Be the Change mène aussi beaucoup d’actions sur la perception des Stim et sur la sensibilisation des jeunes et de leurs parents à ces métiers. Etant femme dans l’industrie, j’insisterai aussi sur le fait qu’on n’a pas assez de femmes qui entament des études Stim ou des études d’ingénieurs. Agoria a participé au plan interfédéral et intersectoriel « Women in Digital ».

Combien de postes sont actuellement vacants et combien concernent l’ingénierie ?

Pendant le troisième quadrimestre de 2021, tous secteurs confondus, il y avait 40.000 postes vacants en Wallonie et 23.000 à Bruxelles. Actuellement, tous secteurs confondus, nous avons besoin de 32.755 ingénieurs en Wallonie et de 22.336 à Bruxelles. Mais ce sont des profils généralement hautement qualifiés et on considère que les chances de trouver un emploi dans ces métiers après les études sont plus élevées. En tenant compte d’un taux de vacance d’environ 5 % pour ce profil supérieur, nous nous attendons à ce que le nombre de postes vacants en Wallonie et à Bruxelles soit d’environ 1.200. En 2030, on aura besoin de 5.300 ingénieurs en Wallonie et de 4.000 pour Bruxelles. Cela signifie que même si le problème de pénurie existe déjà aujourd’hui, il va encore s’aggraver d’ici 2030. Vu la situation de l’âge en Belgique, la population étudiante ne suffira pas à combler tous les postes vacants. Il n’y aura pas assez d’étudiants qui sortiront des écoles, même si tous réussissent et sont parfaits au niveau des compétences. Cela signifie aussi qu’en plus des efforts fournis pour mettre les étudiants et les organisations en contact lors d’événements tels que les Journées d’entreprises (JDE) organisées par la Faculté polytechnique de l’UMons, des speed-dating ou des Jobs Days organisés avec le Forem et les entreprises, Agoria Be the Change devra aussi trouver un moyen de développer les compétences nécessaires au marché dans des profils déjà actifs, qu’on pourrait réorienter vers d’autres études dans une philosophie d’apprentissage continu. On tente aussi de mettre en place des internships, des stages de longue durée après les études, qui permettent d’apprendre la théorie, mais aussi d’acquérir de l’expérience concrète dans les entreprises.