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« En psychiatrie, on tient davantage de l’infirmier qui accompagne »

Rédigé par: Laurence Briquet
Date de publication: 27 déc. 2021
Catégorie:

Team CNP

Travailler en psychiatrie n’est pas chose aisée pour le personnel infirmier mais certains en ont fait une vocation et ne voudraient pas changer. D’autant que, dans certains cas, les conditions de travail semblent attrayantes…

A Dave (province de Namur), le Centre Neuro Psychiatrique (CNP) Saint-Martin dispense des soins aigus en psychiatrie et accueille des personnes souffrant de difficultés psychiques.

En fonction des pathologies, il propose des soins intensifs, de courte durée, en hospitalisation de jour ou complète. « C’est un centre pavillonnaire sur lequel nous avons 8 unités de soins et 3 Maisons de Soins Psychiatriques (MSP), spécialisées dans différentes pathologies mentales. Il y a, par exemple, une unité de soins pour les jeunes patients, une autre pour les revalidations dans le cadre de problèmes neuro-cognitifs… », explique Jonathan Delsaux, infirmier au CNP Saint-Martin.

Jonathan Delsaux

Jonathan Delsaux, infirmier

Davantage le temps d’échanger

Les infirmiers qui y travaillent font évidemment un travail quelque peu différent de ce qui se fait ailleurs.

« Les soins délivrés sont peut-être moins tangibles que ceux qui sont faits à l’hôpital », ajoute Camille Lemineur, infirmière également. « On prend davantage le temps d’échanger ou de faire le relais avec les psychiatres ou psychologues, voire de faire plus de l’éducation à la santé auprès des patients. A mon sens, on tient moins de l’infirmier technicien et davantage de l’infirmier qui accompagne », ajoute-t-elle.

C’est aussi un job centré sur les relations humaines. « Comme pour le personnel soignant, en général, il faut avoir un certain niveau d’aisance dans le relationnel. Je pense que, quelque part, le ‘’soin principal’, c’est la parole, même si on doit connaître les limites. Nous ne sommes pas là pour arriver comme des sauveurs mais bien pour accompagner », poursuit Camille.

A titre personnel, c’est aussi un travail qui apporte beaucoup. « On apprend pas mal sur nous-mêmes et sur les ressources que nous pouvons avoir en nous. Quelque part, sur le plan du cheminement personnel, on est obligé de nous transcender. On est aussi plus à l’aise pour gérer des situations conflictuelles. On est accompagné par toute une équipe et, comme on l’a dit, on a davantage le temps de parler et de cheminer avec les patients, ce qui est différent par rapport au milieu hospitalier classique ».

Camille, CNP

Camille Lemineur, infirmière

Collaboration facilitée

La collaboration avec les autres métiers de l’institution semble aussi facilitée. « Il y a moins de verticalité dans la hiérarchie. Avec les médecins, par exemple, je ressens moins une relation entre un donneur d’ordre et un exécutant qu’une relation de réelle collaboration. On est tous indispensables et on le ressent », note encore Jonathan Delsaux.

Les initiatives sont, ici, toujours bienvenues. « On a de l’amplitude par rapport aux initiatives qu’on propose. On sent que les projets sont soutenus par le chef de service et les collègues. Il y a un côté créatif dans notre travail et j’y prends, personnellement, beaucoup de plaisir. On fait des activités avec les patients comme des groupes de paroles ou des jeux à fins thérapeutiques… On a, par exemple, installé un rucher et on initie certains patients à l’apiculture dans un but thérapeutique mais aussi de détente et de maîtrise de soi. Ça leur fait beaucoup de bien et ça permet parfois de donner du sens », note encore Jonathan. « On travaille, en tout cas, en équipe et on sait rester humble par rapport aux situations que nous rencontrons. Nous ne sommes pas là pour juger ».

La qualité des conditions de travail passe aussi par la formation. « Il y a à peine quelques mois que je travaille, je suis jeune diplômée. J’ai eu, en arrivant 10 jours d’écolage. On ne trouve pas ça ailleurs. On nous propose également des formations continues et rien n’est figé. Si on a envie de faire une immersion dans un autre service, on peut le demander. Il y a un réel intérêt pour un certain niveau de bien-être du personnel.

Ce n’est pas pour rien que certains membres du personnel font toute leur carrière ici », conclut Camille.

Laurence BRIQUET

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