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«Le même job tout au long d’une carrière n’existe plus»

Rédigé par: Julie Delcourt
Date de publication: 1 déc. 2021

adecco groupe spécialisé dans les services RH

Actuellement, la formation est plus que jamais devenue nécessaire, et ce, pour de multiples raisons. Que ce soit pour permettre aux collaborateurs d’évoluer ou de se reconvertir, l’apprentissage répond aussi aux impératifs d’un monde du travail qui n’a de cesse de changer, d’une part, et des entreprises en recherche constante de profils, d’autre part.

De nos jours, la formation est devenue un indispensable tout au long de la carrière. Elle n’est plus accessoire pour les entreprises qui en font désormais un enjeu stratégique. Même cas de figure pour l’employé, pour qui l’apprentissage n’intervient plus à un moment donné de la vie professionnelle et répond plutôt à des besoins d’évolution constants.

Une prise de conscience déjà bien présente au sein du groupe Adecco, prestataire de services RH qui propose également des formations. « La formation est plus que nécessaire aujourd’hui. Elle doit faire partie de l’EVP (Employee Value Proposition) de l’organisation », avance Sonia Frey, Head of HR & External Communications d’Adecco Belux. Plus encore, selon elle, le besoin actuel de formation remonte bien avant la crise sanitaire, dans un contexte où la guerre des talents est plus que jamais omniprésente, où il est devenu difficile de recruter les profils recherchés. « Les étudiants ou les personnes sur le marché de l’emploi, bien qu’ils présentent un bagage scolaire ou professionnel, doivent encore recevoir des programmes d’accompagnement pour apprendre à connaître l’organisation et ses rouages. Il s’agit de moments cruciaux pour assurer le lien avec la société et, surtout, pour apprendre à la connaître. Plus vite on apprend, plus vite on est opérationnel, mieux on se sent. »

D’après la DRH, le besoin de se former réside en outre dans la nécessité de répondre à l’évolution exponentielle de la technologie, des nouvelles méthodes de travail et des nouveaux métiers. Les outils numériques comme Teams ou Zoom n’étaient presque pas utilisés il y a un an et demi. Aujourd’hui, ils sont plus que jamais sollicités. « Il faut en permanence rester à hauteur du monde qui évolue. C’est une responsabilité collective que de permettre aux collaborateurs d’évoluer en même temps que les nouvelles méthodologies et outils de travail. »

La formation pour assurer l’employabilité

Dans cette optique, l’apprentissage demeure aussi indispensable pour garantir l’employabilité des travailleurs et assurer les métiers d’avenir, ceux qui n’existent pas encore. « Il y a plus de 20 ans, on ne savait pas encore exactement ce que pouvait être un data analyst, par exemple. Dans quelques années, naitront des métiers dont on n’a jamais entendu parler. Il est donc important de développer en permanence les compétences techniques et les soft skills, de telle sorte que les collaborateurs puissent rester employables jusqu’à la fin de leur carrière. La capacité d’apprendre est cruciale. L’envie aussi. »

Autre défi pointé par Sonia Frey : la nécessité de former les profils NEETS (Not in Education, Employment or Training – désigne une certaine catégorie de personnes sans emploi, ne poursuivant pas d’études et ne suivant pas de formation NDLR). « C’est une grande partie de la population qu’il faut aider à revenir sur le marché de l’emploi et accompagner vers les métiers du futur. A l’inverse, d’autres métiers vont disparaître et il va falloir se tourner vers la requalification. »

Alors que la formation a déjà fait ses preuves en ligne, et récolte beaucoup d’adhésion, la DRH temporise : l’échange reste très important. « Même si beaucoup peut se faire en distanciel, il faut continuer à rassembler les gens, les faire se rencontrer. Les moments d’intervision, de projets communs, font également partie de l’apprentissage. On parle de ‘formation mixte’. En outre, il faut qu’il y ait des moments plus informels et légers qui permettent de faire adhérer les collaborateurs à la culture d’entreprise. » Elle constate par ailleurs que les méthodes de formation distancielle présentent de nombreux avantages. « On prend le pli du digital, à son rythme, où on veut et quand on veut. On n’a plus besoin de se rendre sur place pour se former. On introduit de nouvelles formes de formations comme le micro-learning ou le gamification. On voit la matière, puis il y a un côté ludique, on joue les uns contre les autres et le meilleur gagne quelque chose. »

Se former selon plusieurs formes d’apprentissage

L’apprentissage est à l’heure de la ‘formation mixte’ : un mélange entre l’online et le traditionnel, où il y a de l’échange et de l’étude individuelle, le tout accompagné de plusieurs canaux permettant d’apprendre de différentes façons. « Qui plus est, de nos jours, on a tous un mode d’apprentissage différent : l’un lit pendant que l’autre écoute ou fait. La formation mixte permet de stimuler ces trois modes d’apprentissage », complète Sonia Frey.

Sous sa forme continue, la formation doit faire partie de l’EVP (Employee Value Proposition – la valeurs que l’on propose aux collaborateurs) des entreprises. Toutes les générations demandent des possibilités d’évoluer, de manière transversale, horizontale ou verticale. « Le même job toute une carrière n’existe plus. Les gens veulent changer rapidement, les jeunes comme les seniors. Il ne s’agit pas d’âge ou d’expérience, c’est une question sociétale. »

Enfin, apprendre ne doit être une obligation pour personne. Il faut plutôt se rendre compte de ce que cela peut apporter. « La formation en soi est un enrichissement personnel et permet d’apprendre de nouvelles choses. C’est important de conserver cette fin et cette envie d’apprendre. Comme disait Steve Jobs ‘stay hungry, stay foolish’ », conclut Sonia Frey.