« Le métier de technologue est à la fois technique et relationnel »
Le Laboratoire du sommeil est un service hospitalier de plus en plus sollicité par les Belges, atteints de troubles du sommeil. Quels sont les profils des travailleurs de cette unité ? Et comment fonctionne-t-elle ?
Le sommeil est très important pour notre santé. Les troubles du sommeil concernent de plus en plus de personnes qui se tournent alors vers le Laboratoire du sommeil pour réaliser une batterie de tests. Pourtant en plein essor, ce service hospitalier à part entière reste encore méconnu du grand public.
Medhi Gilson, Anne-Sophie Plaquet et Elise Masson exercent tous les trois leur fonction au sein d’un des Laboratoires du sommeil du CHU UCL Namur, situé sur le site de Godinne (NDLR : le second est situé sur le site de Sainte-Elisabeth). Medhi est neuropsychologue de formation et occupe la fonction de chef adjoint du Laboratoire du sommeil. Il réalise principalement des consultations spécialisées dans la prise en charge des insomnies et développe différents projets au sein de l’unité, entre autres. Anne-Sophie et Elise sont technologues au Laboratoire du sommeil, respectivement kinésithérapeute de formation, infirmière.
Une équipe variée et pluridisciplinaire qui fait la force du service : « Le Laboratoire est au cœur de différentes disciplines. Pneumologie, Neurologie, Cardiologie, Psychiatrie, Psychologie, ORL, Gériatrie, etc. Cette pluridisciplinarité est très riche d’enseignement pour nos technologues », explique Medhi. « Le fait que nous venons tous de divers horizons et de diverses formations, cela fait la richesse de notre équipe. Et la prise en charge du patient, elle aussi, en sort beaucoup plus riche », complète Elise.
Une formation continue
Tout le personnel du Laboratoire a suivi une formation sur le terrain ainsi qu’un certificat interuniversitaire en médecine du sommeil, afin d’offrir des services de qualité aux patients. « Il n’existe pas de formation de base qui prépare à ce métier, il est ouvert à tout le monde », indique Anne-Sophie. « La formation n’est jamais terminée, on apprend toujours dans ce domaine car la discipline est en constante évolution, ce qui la rend passionnante », poursuit Medhi.
Anne-Sophie Plaquet
Mais concrètement, en quoi consiste la profession ? Elle s’exerce de nuit comme de jour. La nuit, le technologue est chargé d’appareiller les patients qui viennent faire un test du sommeil ou initier un traitement par pression positive continue CPAP pour un syndrome d’apnées du sommeil. « Cette prise en charge fait appel à des compétences médico-techniques et relationnelles : il faut choisir le bon masque, la pression adaptée aux besoins du patient et il faut pouvoir rassurer les patients qui vont devoir être appareillés et leur fournir des explications », raconte Anne-Sophie. En journée, le technologue accueille les patients qui viennent se faire appareiller d’une CPAP, contrôle l’efficacité du traitement, vérifie le fonctionnement des machines et interprète la polysomnographie (tests de sommeil réalisés la nuit). « Nous devons aussi être disponibles pour les patients à domicile ; s’il y a un problème chez eux, ils peuvent nous contacter ».
Medhi Gilson
De l’indépendance et de l’autonomie
Outre la technicité de ses actes, c’est l’indépendance liée à son métier qu’Anne-Sophie apprécie : « C’est un petit service, nous sommes fort autonomes et nous pouvons gérer l’organisation du travail de nuit comme nous le souhaitons. De plus, nous ne sommes pas vraiment seuls à proprement parler, car nous avons des interactions avec l’équipe infirmière. Il y a une bonne solidarité entre nous. ». Elise partage cet avis : « la nuit, nous travaillons seuls et prenons des décisions concernant l’attitude thérapeutique. Nous devons parfois nous surpasser pour trouver une solution, c’est challengeant. »
Rigueur, empathie, capacités à apprendre, à travailler en équipe mais aussi en autonomie. Voilà les principales compétences d’un technologue, selon Medhi. « Et puis nous améliorons la qualité de vie de nos patients de manière significative », conclut-il.