« Les Moutons », tome III : à la recherche du bonheur perdu
« Les Moutons » rempile pour un tome 3 qui, promesse tenue, s’est révélé être aussi divertissant, drôle et satirique que les deux premiers. Au sommaire : nous retrouvons l’entreprise Belouga qui a décidé (une fois de plus) de rendre heureux ses collaborateurs et qui, pour ce faire, a engagé un employé pas comme les autres…
Plus de nouvelles des « Moutons », cette bande dessinée que vous aviez l’habitude de lire tous les samedis depuis quelques temps dans le cahier Référence Le Soir ? Pas de panique ! M. Wolf, Georges, Roger et tous les autres sont de retour dans un tome 3 « I had a team ! » avec de nouvelles aventures aussi réalistes que comiques.
Pour cette édition, Alsy, duo d’auteurs bicéphale et quadrumane à l’origine de la BD, a mis un point d’honneur à repenser ses croquis et à livrer aux lecteurs une histoire continue, innovante et inédite. « Nous avons redessiné, repensé les scénarios, la ligne graphique, etc. Tout est inédit. Nous avons profité de ce troisième tome pour nous renouveler et conserver cette identité créative qui nous caractérise », explique Alsy.
Ce nouveau tome, à l’instar des deux autres, pose un regard critique et cynique sur le monde de l’entreprise, ses mutations, ses dérives et les différents acteurs qui l’animent. CEO, employé, RH, etc. tous en prennent – une fois de plus- pour leurs grades. « Nous jouons avec l’humour, nous décrions tout le monde sans prendre position. Nous ne faisons pas de caricature sélective, nous accentuons les traits pour tout le monde. »
Ronald, nouvelle recrue humanoïde
Le scenario ? Toujours lancée dans sa restructuration et après l’intégration du Supply Chain Business Process Senior Manager, la société Bélouga, spécialisée dans la vente de tondeuses, entend poursuivre ses efforts pour être rentable. Pour ce faire, le CEO, M. Wolf, engage un nouvel employé, Ronald, un robot humanoïde « ayant l’air d’un mouton mais qui pourtant ne l’est pas ». Il charge sa recrue de rendre les employés plus heureux, et donc, plus productifs et rentables...
Mais l’arrivée de « ce tas de ferraille » qui officie en tant que Chief Happiness Officer, récoltera toutes les réactions possibles et imaginables de ses collègues, loin des effets escomptés de son intégration. Sa présence vient bouleverser le quotidien de Belouga et le ponctue de situations cocasses, qui rythment la BD. Qui plus est, Ronald est l’antonyme du robot ludique et sympathique. On retiendra notamment sa répartie lorsqu’il adresse à Roger, au bord du burn-out, pour le consoler : « Si ça peut te rassurer, tu ferais un bon robot ! ». Ronald n’a aucun sens de l’humour, il se vante, il est intrusif et fait de l’excès de zèle. Un comportement qui a le don d’horripiler ses collègues qui devront pourtant apprendre à vivre avec. Qui cèdera en premier : l’humain ou la machine ?
Le bonheur en entreprise, c’est sacré !
On le voit, le portrait du robot n’échappe pas non plus à la règle de la caricature. Le rôle même de Ronald pousse à la réflexion : rend-il vraiment ses collègues heureux ? N’est-il pas, au contraire, une source de stress supplémentaire ? Mais où est donc passé le bonheur dans cette entreprise ? « I had a team » comme l’indique le titre de la BD…
En fait, la robotisation n’est qu’un prétexte pour parler du bien-être du personnel et de l’importance du relationnel. Des thématiques qui tiennent à cœur à Alsy : « Nous ne voulons pas dénoncer les méthodes utilisées par les entreprises car il en faut. Nous voulons plutôt mettre en avant le fait que le bien-être des employés ne se calcule pas et ne peut pas être déterminé par des règles ou par la mise en place d’outils, digitaux ou autres. Le bonheur, s’il existe, c’est avant tout une histoire de relation. Il faut valoriser les relations au travail. »
Au-delà de l’humour et de la détente, « Les Moutons » aspire à faire réfléchir le lecteur, à lui faire prendre du recul sur le monde du travail, notamment en le titillant sur le quotidien qu’il peut vivre. Le tout illustré via des personnages attachants, drôles, authentiques mais surtout humains. « Nos personnages sont profondément humains parce que ce sont des moutons. »
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