«Ne pas déshumaniser le processus de recrutement»
Soucieux d’affiner constamment le «matching» entre candidat, fonction et entreprise, le leader mondial des ressources humaines insiste sur l’importance des contacts humains, des valeurs et de la personnalité. Sans nier l’apport indéniable des outils numériques pour gagner en temps, facilité et efficacité.
Principalement spécialisé dans l’intérim, le groupe suisse déploie ses activités au travers d’une gamme complète de services et prestations en ressources humaines au sens le plus large du terme: recrutement et sélection, chasseur de têtes, training, «talent development» ou encore «outplacement», n’en sont que les exemples les plus significatifs. Il emploie aujourd’hui à ces différentes fins pas moins de 34.000 collaborateurs dans plus de 5.000 agences réparties dans 60 pays, ce qui en fait le leader mondial du marché. «La diversité des services proposés par le groupe dans son ensemble nous permet d’accompagner tout le cycle de vie d’un collaborateur», introduit Sonia Frey, Human Resources and Legal Director ADECCO GROUP.
Un marché ultra-concurrentiel
Si le marché des ressources humaines attire constamment de nouveaux acteurs qui le rendent chaque semaine plus concurrentiel et compétitif, comment alors se différencier et se renouveler perpétuellement, tout en conservant son identité et son ADN d’acteur historique?
«La guerre des talents, je l’ai connue tout au long de ma carrière, dans mes différentes fonctions. Mais c’est vrai que le marché a évolué, parallèlement aux aspirations des jeunes. Tout comme les méthodes d’apprentissage. Du cours magistral donné ex cathedra, la tendance est dorénavant beaucoup plus aux modes participatifs, aux travaux de groupes, et team project, ce qui est très positif car les jeunes arrivent beaucoup mieux préparés aux réalités et exigences des milieux professionnels.Ils témoignent également d‘un intérêt plus prononcé pour les valeurs, le sens et la mission sociétale de l’entreprise. Ce qui nous pousse positivement à matérialiser, notamment en interne, très concrètement et de manière extrêmement vivante nos valeurs et notre culture d’entreprise. Là réside note attractivité et notre caractère différenciant.»
«On ne cherche plus le mouton à cinq pattes»
Ces changements d’aspirations, qui impactent également les modes de travail et en impliquent de nouveaux, influencent-ils les demandes des entreprises et par extension les modes de recrutement?
«Je ne vois pas de révolution fondamentale mais il y a tout de même un changement que j’estime significatif. C’est la vision projet et la transversalité du travail. Des spécialistes peuvent devenir généralistes. Le mouton à cinq pattes, on ne le cherche plus, vu qu’il n’existe pas. Nous disons souvent: Training is the new recruitment. En ce sens, nous recherchons des learning capabilities et des personnes eager to learn, capables et désireuses de s’adapter, de s’intégrer et d’apprendre rapidement.» C’est notamment dans cet ordre d’idée qu’ Adecco organise depuis plusieurs années maintenant l’opération «CEOforonemonth» qui permet à une sélection de jeunes lauréats de se confronter à un processus de recrutement exigeant et constructif au travers de tests, épreuves et entretiens clôturés par un «bootcamp» qui désigne le vainqueur. Une occasion pour ces jeunes d’apprendre à mieux se connaître, appréhender leurs forces et faiblesses, gagner en expérience et développer leurs compétences émotionnelles et relationnelles.
