« Nous voulons recruter 90 jeunes collaborateurs en Wallonie »

En pleine campagne de com', CBC commence à  décliner son plan stratégique visant à  accroître sa performance en Wallonie. Le recrutement d'une centaine de jeunes collaborateurs a été décidé en soutien de cette ambition.

Fernand de Donnea l'affirme sans ambages : Une banque qui annonce qu'elle va renforcer substantiellement ses effectifs, ce n'est pas courant en Belgique ! Rencontre avec un banquier qui a effectué toute sa carrière chez CBC, cette banque wallonne dont l'actionnaire est la KBC.

Comment définissez-vous CBC en quelques mots ?

Nous sommes une entreprise de services financiers qui a pour objectif d'accompagner les particuliers, les indépendants, les professions libérales et les PME afin de les aider à  accomplir leurs projets. Nous nous inscrivons dans une véritable perspective d'écoute, qu'il s'agisse du financement de leurs activités ou de thèmes relatifs à  la préparation de leur succession, à  la transmission de leur activité, aux relations avec les pouvoirs publics, entre autres. Et nous pensons que c'est notre capacité à  élaborer des solutions adaptées qui nous permet d'afficher, en Wallonie, une croissance régulière de notre activité.

Votre marché, c'est la Wallonie. Quel est votre regard sur cette région ?

C'est une région qui depuis plusieurs années ne décroche plus en termes d'évolution de PIB. La croissance de nos chiffres, sur le plan du crédit notamment, prouve ce dynamisme puisque c'est évidemment en même temps que nos clients que nous nous développons. Nous croyons d'autant plus en ce marché et dans notre capacité à  y générer de la valeur ajoutée que nous y affichons une ambition renouvelée : nous allons y ouvrir de nouvelles agences et nous allons recruter 90 nouveaux collaborateurs dans les deux ans afin de soutenir un plan stratégique qui devrait nous permettre d'accueillir 79 000 nouveaux clients d'ici 2020 et d'atteindre une croissance annuelle de près de 8 %.

Le recrutement de ces 90 nouveaux collaborateurs représente-t-il un effort substantiel ?

Nous parlons d'une vraie croissance de nos effectifs, ce qui est tout de même suffisamment rare dans le monde bancaire en Belgique pour être souligné. Ces recrutements vont s'ajouter à  la cinquantaine de collaborateurs que nous engageons annuellement en rythme de croisière.

Quelles sont les exigences minimales, de diplôme notamment, pour postuler chez CBC ?

Nous ne recrutons pas en dessous du niveau bachelier. Et ce, pour une raison qui nous paraît légitime : nous voulons que nos clients bénéficient en permanence du meilleur conseil, du meilleur service. Nous devons donc nous assurer que nos collaborateurs soient en mesure non seulement de maîtriser toute la complexité du monde bancaire actuel, mais aussi de s'adapter aux évolutions ultérieures. Et nous pensons, dans ce cadre, que les études constituent un bon critère de compétence et d'adaptabilité.

Parmi ces diplômés de l'enseignement supérieur, donnez-vous la préférence à  certains types de formations ? Autrement dit, les diplômes généralistes sont-ils pénalisés ?

Pour certaines fonctions, la compétence technique, voire l'expérience acquise, est évidemment déterminante. Mais ce qui nous importe surtout, notamment lorsque nous attirons de jeunes diplômés – qui constituent en réalité l'essentiel de nos recrutements –, c'est la volonté de se mettre à  l'écoute et au service du client : les qualités humaines sont donc primordiales. On peut éventuellement compléter des faiblesses techniques chez quelqu'un, mais il est très compliqué de lui inculquer des aptitudes commerciales s'il en est dépourvu au départ. Ce qui nous importe également est la capacité d'apprentissage : nos collaborateurs seront fréquemment amenés à  changer de métier pendant leur carrière et il est donc essentiel qu'ils aient la curiosité intellectuelle et l'agilité indispensables à  l'acquisition de nouvelles compétences.

Changer de métier... et pas d'employeur ? Recrutez-vous donc dans la perspective de conserver vos collaborateurs « à  vie » ?

Contrairement à  ce que l'on entend, les jeunes sont tout disposés à  envisager leur carrière professionnelle chez un employeur, pour autant qu’il soit en mesure de leur apporter ce qu'ils recherchent : des fonctions intéressantes aujourd'hui, mais aussi à  l'avenir. C'est tout le sens de l'effort que nous déployons sur le plan de la formation – pour laquelle nous bénéficions des programmes de notre maison mère, KBC. La condition pour que cela réussisse, concrètement et pas seulement sur papier, est le dialogue : nous sommes ouverts aux ambitions de chacun, y compris d'ailleurs lorsque s'exprime le souhait de bénéficier du réseau de KBC pour travailler à  l'international. C'est probablement cela qui justifie le fait que nous enregistrons très peu de démissions (1,17 % en 2013, ce qui est exceptionnellement bas) et un taux de satisfaction de près de 90 %. Donc, effectivement, je pense que nous collaborateurs sont contents à  l'idée d'effectuer leur carrière chez CBC.

Comment se profile CBC par rapport à  la concurrence d'autres enseignes parfois plus « sexy » ?

Si vous voulez me faire reconnaître que nous faisons moins rêver certains jeunes que Google par exemple, je le concède volontiers. Mais notre attractivité est ailleurs : les jeunes diplômés qui nous rejoignent le font par affinité avec nos valeurs et parce qu'ils savent qu'ils recevront rapidement des responsabilités, que ce soit au siège central ou dans nos agences. Ils en sont d'autant plus convaincus que nous sommes une banque en développement, qui l'a prouvé de manière régulière par le passé et qui entend accélérer le mouvement dans les prochaines années. C'est un langage très différenciant, dans le secteur bancaire en particulier, qui n'a pas toujours bénéficié de la meilleure image ces dernières années.

N'est-ce pas particulier de cultiver cette image de banque ancrée en Wallonie, alors que votre actionnaire principal est perçu comme flamand ?

Rappelons d'abord que, via les coopérateurs wallons de Cera, KBC dispose aussi d'un ancrage au sud de pays. Mais c'est surtout la stratégie du groupe qui importe et celle-ci est très claire : soutenir le développement de chaque filiale sur son propre marché, comme CBC en Wallonie, mais aussi d'autres filiales en Tchéquie par exemple. Pour ce faire, nous bénéficions d'une réelle autonomie, mais aussi des synergies à  l'échelle du groupe : j'ai évoqué la formation et les carrières à  l'international, mais je pourrais aussi évoquer l'informatique et tant d'autres ressources de pointe sont mises à  notre disposition.

Les banques ont la réputation de bien rémunérer leurs collaborateurs, cette réputation étant confirmée par la récente Enquête des salaires de Références. Vous rejoint-on dès lors aussi pour cette bonne ou... mauvaise raison ?

Nous sommes pleinement dans le marché, tant sur le plan de la rémunération que sur celui des divers avantages associés parmi lesquels les avantages extralégaux, mais aussi un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou encore la possibilité de travailler, en agence, à  proximité de son domicile, au sein de sa région. Mais nous sommes aussi très exigeants, en termes de connaissances et de performances. Nous initions d'ailleurs progressivement dans notre politique salariale une forme de flexibilité qui nous permettra de mieux récompenser nos collaborateurs en fonction de ces critères : je me réjouis que les jeunes soient particulièrement réceptifs à  cette idée.

Benoît July

 

 

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