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« Parler néerlandais, c’est être maître de ses choix en matière d’emploi »

Date de publication: 23 oct. 2017

 

Andrew Simmonds est le CEO du bureau de recrutement Profile Group. Pour celui-ci, parler anglais et surtout néerlandais est une belle façon d’élargir sa palette de choix au moment de partir à la recherche d’un nouvel emploi. Cet Anglais qui habite Bruxelles depuis 25 ans nous dit combien la connaissance des langues est incontournable dans la quête d’un bon job.

Pourquoi est-il si important de parler néerlandais lorsque l’on recherche un emploi ?

Nous travaillons à Bruxelles, Anvers et en Wallonie et, dans 75 à 80 % des cas, les candidats que nous recherchons doivent au moins être bilingues. Le marché de l’emploi fait qu’aujourd’hui nous avons du mal à trouver des personnes qui parlent parfaitement le néerlandais puisque ces profils sont presque dans une situation de plein-emploi. Ces candidats sont maîtres de leurs choix en matière d’emploi. Il faut tout de même apporter une nuance géographique à ces propos puisqu’en Wallonie, ce besoin du néerlandais est moins important.

Qu’en est-il des candidats qui n’ont qu’un niveau moyen en néerlandais ?

Au lieu de pouvoir postuler à 100 % des jobs sur le marché, ces candidats auront nettement moins de choix. En poussant cette réflexion plus loin, il y a environ 20 % des employeurs qui vont accepter des profils unilingues.

Au niveau de l’anglais, les candidats belges sont-ils assez formés ?

Nous avons de nombreux clients qui ont un besoin crucial de candidats maîtrisant parfaitement l’anglais. Ce que nous observons, c’est qu’ils sont nombreux à se tourner vers des candidats qui ne viennent pas de Belgique lorsqu’ils recherchent une personne qui ne doit que parler anglais. C’est dû à plusieurs critères. Le fait que le niveau d’anglais n’est pas toujours au rendez-vous en Belgique, le fait que ces expatriés sont souvent plus flexibles, qu’ils coûtent moins cher à l’employeur…

N’existe-t-il pas une forme d’excès de la part des sociétés qui recrutent ?

Des personnes en recherche d’emploi ont parfois l’impression qu’il faut être parfait bilingue pour toutes les offres qu’ils consultent… Nous aimons challenger nos clients pour comprendre quels sont leurs besoins réels en matière de langues pour les candidats qu’ils souhaitent recruter. Cela nous permet de comprendre à quel point le niveau de langue est important pour le job. Car une langue peut aussi s’apprendre et s’améliorer en cours de carrière… Oui, une langue n’est pas quelque chose de figé. C’est une compétence qui peut être acquise. Je suis donc d’avis qu’il faut encourager les candidats à postuler même s’ils ne ré- pondent pas tout à fait aux compé- tences sollicitées pour le poste. Ces manquements peuvent être comblés en abordant une attitude positive qui indique que le candidat désire progresser.

Les candidats comprennent-ils l’importance de ces connaissances linguistiques ?

Oui, je le crois. Il y a notamment les vrais bilingues, qui le sont parce que leurs parents les ont inscrits à l’école en néerlandais alors qu’ils parlaient fran- çais à la maison. C’est quelque chose que l’on retrouve notamment à Bruxelles et qui, à mon sens, montre qu’il y a une attitude dans cette ville qui fait que la population croit qu’il est vraiment nécessaire d’être bilingue. Par contre, cette attitude ne se retrouve pas toujours au niveau de la Wallonie où l’apprentissage du néerlandais n’est pas poussé aussi loin. On le constate dans le choix des langues dans l’enseignement, de plus en plus de jeunes Wallons choisissent l’anglais à la place du néerlandais. Et c’est d’ailleurs la même chose en Flandre où l’anglais tend à être privilégié face au français.

Les sociétés jouent toujours le jeu de la formation en interne ?

Cela dépend de plusieurs critères. C’est par exemple compliqué si la société recherche une personne directement opérationnelle dans la langue. Cela dé- pend aussi de l’attitude générale de la société, certaines sont très flexibles, d’autres beaucoup moins. Et cette flexibilité augmente en fonction de la difficulté rencontrée pour trouver un candidat. Au moment de recruter, la plupart des sociétés vont venir avec des demandes assez complètes. Et en fonction des difficultés rencontrées dans la recherche, leurs demandes vont devenir plus complexes ou plus légères. ::