« Recruter des ingénieurs reste un défi »

Avec ses 3.500 employés en Belgique, Besix est aujourd’hui l’une des sociétés de construction parmi les plus importantes du pays. Elle compte dans ses rangs pas moins d’un millier d’ingénieurs. Malgré la pénurie de diplômés qui persiste, l’entreprise parvient néanmoins à combler ses besoins constants. Geert Aelbrecht, Chief Human Resources Officer chez Besix Group, nous explique comment.

besix group

Quelle est votre demande de recrutement annuelle en ingénieurs ?

Chaque année, nous sommes à la recherche d’environ 250 personnes, dont la moitié pour des postes d’ingénieurs. Nous répartissons nos engagements entre des jeunes profils, juste sortis des études, et des ingénieurs ayant déjà une expérience professionnelle. La distribution est d’environ 50 jeunes diplômés pour 75 profils expérimentés.

Lesquels sont les plus compliqués à trouver ?

Dans les deux cas, le recrutement reste un défi. Le secteur de la construction est assez loyal. Ce n’est donc pas simple de convaincre un ingénieur de changer d’entreprise. Il y a beaucoup de passion dans notre métier et les travailleurs souhaitent en général finir un projet qu’ils ont commencé. Pour les jeunes diplômés, on pourrait penser que c’est plus simple, que nous pouvons les attirer avec nos nombreuses offres, mais il faut se rendre compte qu’ils sont très largement sollicités.

Justement, que mettez-vous en avant pour les attirer ?

Nous avons la chance d’être un grand groupe, ce qui nous permet d’avoir beaucoup de plans de carrière à offrir. On peut proposer des projets à l’échelon local et national. Et nous sommes aussi présents dans une vingtaine de pays à l’international. Nous avons donc la possibilité de proposer des expériences un peu partout dans le monde, ce qui est un atout. Pouvoir, par exemple, participer à la construction des fondations de la plus haute tour du monde, ce n’est pas rien. Nous accordons beaucoup d’importance à la mobilité au sein du groupe.

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Être une si grosse entreprise est donc un avantage ?

Oui, pour certains points, mais toute taille a ses avantages et ses inconvénients. Cela nous donne effectivement plus de possibilités à offrir, mais être un grand groupe peut aussi être impressionnant pour certaines personnes. Il faut aussi être capable de gérer les attentes de chacun au sein d’un très large collectif puisque nous sommes 15.000 à l’échelle internationale. Cela demande beaucoup d’investissement.

Vous avez récemment remporté, avec deux autres sociétés, le chantier de rénovation du tunnel Léopold II à Bruxelles. Cela aura un impact sur votre recrutement ?

Non, pas vraiment. Nous sommes constamment à la recherche de personnel. Depuis dix ans, nous avons systématiquement engagé, chaque année, entre 100 et 250 ingénieurs. On aura peut-être besoin d’un profil précis, que l’on ne dispose pas en interne, mais cela ne change pas nos plans. On souhaite constamment croître, ce qui passe forcément par ce type de gros projet.

Avez-vous constaté une évolution dans la difficulté à recruter les ingénieurs ?

Nous devons effectivement fournir plus d’efforts que dans le passé. La construction est un secteur qui ne cesse de croître. Par le passé, lorsqu’on était diplômé en ingénieur de construction, on s’orientait systématiquement vers ce milieu. Désormais, ce n’est plus spécialement le cas. Leurs compétences sont aussi recherchées ailleurs.

Le manque de candidats sur le marché vous pousse-t-il, du coup, à revoir vos exigences à la baisse ?

Oui et non. On accorde aujourd’hui beaucoup d’importance au développement au sein de l’entreprise. Chaque société dispose de sa propre manière de faire, la formation en interne est donc devenue cruciale. La manière de recruter a donc changé, on accorde plus d’importance à d’autres aspects que la simple expérience. Les valeurs et le potentiel sont, par exemple, devenus essentiels. On engage aujourd’hui des personnes chez qui, autrefois, on aurait pu juger un manque d’expérience mais chez qui l’on voit désormais une belle marge de progression.

Que faudrait-il faire pour inciter plus de jeunes à entamer ces études ?

Il faudrait davantage faire comprendre qu’être ingénieur, ce n’est pas simplement une fonction technique. Cela amène d’autres aspects comme du management, de la gestion, du développement stratégique voire même, dans certains cas, du commercial. Il faut donc davantage présenter toutes les facettes du métier. On devrait aussi changer certains discours officiels. Persister à dire que la Belgique doit se tourner, en priorité, vers une économie de services, ne favorise pas l’attractivité des études d’ingénieurs.

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