Passer au contenu principal

«Une véritable embellie sur le marché de l’emploi bruxellois»

Date de publication: 25 mars 2019
Catégorie:

Les indicateurs du marché de l’emploi bruxellois sont au vert depuis plus de 4 ans. Un marché qui se porte bien mais qui provoque tout de même quelques inquiétudes au dire de Grégor Chapelle, directeur général d’'Actiris.

Gregor

A quelques jours du Job Fair Brussels qui se déroulera le 28 mars prochain, Grégor Chapelle nous dresse l’état du marché de l’emploi bruxellois.

Comment se porte le marché de l’emploi bruxellois?

"Plutôt bien, même de mieux en mieux. On a observé une véritable embellie sur le marché bruxellois de l’emploi ces quatre dernières années. Et différents indicateurs nous le prouvent. En termes de mise à l’emploi par exemple, on enregistre actuellement le taux d’emploi le plus haut depuis l’existence de la Région de Bruxelles-Capitale. Le nombre d’emploi sur le territoire bruxellois est également au plus haut, il s’élève à 720.000 emplois, soit 20% de plus qu’il y a dix ans. Il y a aussi une évolution positive du chômage. On voit que le taux de chômage global baisse depuis 52 mois consécutifs. Ça fait donc presque quatre ans et demi que tous les mois on enregistre un taux de chômage plus bas que le mois précédent. Ce taux s’élève aujourd’hui à 15,9%, ce qui représente un recul de 15% en un peu plus de quatre ans. Et ce qui est encore plus spectaculaire, c’est le taux de chômage des jeunes qui, lui, est en baisse depuis 69 mois consécutifs. Il est actuellement de 23,5% (soit 10% de moins qu’il y a cinq ans), c’est le taux le plus bas enregistré depuis presque 30 ans."

>> Toutes nos offres d'emploi à Bruxelles

Malgré ces diminutions, peut-on dire que le taux de chômage est bon?

"Non, même si la situation s’améliore et que ces indicateurs sont bons, le taux de chômage reste tout de même encore beaucoup trop élevé. D’autant plus qu’on constate depuis quelques mois que l’ampleur de la baisse du chômage est en train de diminuer. Le Bureau du Plan nous met en garde et annonce un ralentissement conjoncturel d’ici quelques années. C’est quelque chose dont on prend acte même si on n’en ressent actuellement pas encore les effets sur le marché de l’emploi. Pour le moment, de nombreux secteurs tels que l’enseignement et l’administration, les services aux entreprises et le commerce, les soins de santé et l’aide aux personnes ou l’IT sont encore en pénurie et nous transmettent régulièrement des offres d’emploi. A court terme, nous avons plutôt d’autres inquiétudes."

Quelles sont-elles?

"La qualité de l’emploi principalement. Le taux de chômage diminue et le taux d’emploi augmente, c’est une bonne chose, mais ça ne signifie pas que la qualité de l’emploi s’améliore. Quelqu’un qui travaille à mi-temps avec un CDD va faire monter le taux d’emploi parce que, lors des enquêtes, cette personne va répondre qu’elle a un emploi. Mais si vous avez un contrat à mi-temps à durée déterminée dans le commerce par exemple, vous avez un revenu qui est souvent assez faible et vous n’avez aucune sécurité d’emploi. En termes de stabilité personnelle, cela rend les choses très difficiles. Et beaucoup d’emplois sont actuellement créés à temps partiel ou à durée déterminée, c’est donc un élément d’inquiétude pour l’avenir. Mais à côté de cela, on s’inquiète aussi de voir que la proportion de chômeurs de longue durée (après 12 mois de recherche d’emploi) et la proportion de chômeurs de très longue durée (après 24 mois de recherche d’emploi) sont en train d’augmenter, de même que la proportion des demandeurs d’emploi peu qualifiés. C’est logique puisque les personnes qui avaient les qualifications requises ont été les premières à trouver un emploi ces 52 derniers mois."

Etes-vous tout de même optimiste pour l’avenir du marché de l’emploi bruxellois?

"Oui, surtout au regard de l’évolution démographique qui est annoncée. On s’attend à ce que, d’ici 2030, 1,7 million de Belges prennent leur pension. Parmi eux, on estime qu’il y aura 150.000 Bruxellois, 450.000 Wallons, 1,07 million de Flamands. Cela veut donc dire qu’il va y avoir des possibilités à Bruxelles, mais aussi 1 million d’opportunités d’emploi pour des Bruxellois qui voudraient aller travailler en Flandre. C’est un élément qui nous rend optimiste mais cela va nécessiter qu’on gagne la confiance des employeurs flamands et que les Bruxellois s’investissent un minimum dans l’apprentissage du néerlandais."

>> Toutes nos offres d'emploi à Bruxelles