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7 portraits de chercheurs d'emploi

Date de publication: 1 avr. 2010
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Ce mercredi 31 mars, le salon Talentum ouvrait ses portes à  Bussels Expo. L'occasion pour References.be d'aller fureter entre les stands pour recueillir l'avis des visiteurs. Nous vous proposons 6 portraits de personnes qui se sont rendues au salon Talentum avec parfois des motivations opposées, souvent un profil assez différent.

 

Olivier (Ingénieur - 35 ans) - "Au plus tôt je cherche, au mieux c'est..."


Heureux papa depuis une dizaine de jours d'un petit Timéo, Olivier n'en a pas moins pris la résolution de se rendre au salon. "Le marché est dur, je préfère m'y remettre rapidement et prendre des contacts". S'y remettre? Oui, en février 2010, après huit années de services, son employeur Xerox licenciait tout le service au sein duquel Olivier travaillait.

"Avec mon ancienneté, je suis parti avec une belle enveloppe plus une indemnité de fermeture... Je pourrais me laisser un peu vivre. D'autant que je suis jeune papa...." Après avoir envoyé une cinquantaine de cv en un bon mois, il a décroché une petite interview.

"Le problème, c'est que les employeurs cherchent soit un junior sans expérience, soit un senior avec une grosse expérience dans le domaine du poste ouvert. Mon expérience acquise chez Xerox est fort spécifique à  un produit. Je conseillerais aux jeunes ingénieurs de ne se pas s'enfermer... Mais, ce n'est pas évident. L'intérêt de ce salon? Distribuer mon cv !"

Olivier a d'ores et déjà  fait refaire son CV en français et en anglais. "Et mi-avril, j'entame des cours de néerlandais à  distance via cd rom et conference call avec un professeur une fois par semaine!"

 

Bernard (Ingénieur - 35 ans) et Laurent (Ingénieur - 31 ans) - "On vient scruter le marché"

 

Nos deux compères travaillent tous les deux à  la Défense nationale: l'un comme officier issu de polytechnique et l'autre en tant que civil. Nous pensions que l'armée était un solide employeur. Nous nous trompions? "Vous n'avez pas tort mais cette image est un peu écornée depuis quelques années. La pression y est aussi présente aujourd'hui. A la Défense nationale, comme partout ailleurs dans le privé, je ne vois plus les gens faire trente années de carrière au même endroit."

L'envie de se frotter à  de nouvelles connaissances est un élément essentiel dans la démarche des deux visiteurs. Mais ne serait-ce pas lâcher la proie pour l'ombre? "Je peux vous assurer que du point de vue stricte du salaire, il y a moyen de faire un bon en avant sans problème. Le recul serait davantage du côté de la qualité de vie. L'idéal est de décrocher un job qui en vaille vraiment la peine", dixit Bernard.  

Pourquoi Talentum? "C'est approcher le marché concrètement. On y prend la température. C'est autre chose qu'être posté derrière son écran de pc..."

 

Karen (Licenciée en Sciences Po - 26 ans) - "Je devrais mieux me vendre"

 

Licenciée depuis septembre 2009 (ULB), cette spécialiste en communication stratégique et commerce international explique la raison principale de sa présence sur le plateau du Heysel. "Selon moi, c'est l'occasion de découvrir des entreprises auxquelles on ne pensait même pas et qui nous propose de postuler. J'ai reçu plusieurs accueils positifs sur différents stands."

Pour une jeune diplômée, quelle est finalement la plus grande difficultée dans la recherche d'un emploi? "Il y en a plusieurs, en fait! L'exigence en connaissances linguistiques est une difficulté tout comme le manque d'expérience... Mais, le plus délicat reste de pouvoir se vendre convenablement pour moi.

Je ne sais pas si la crise en est la cause ou si c'est à  moi que cela tient, mais mes amis qui furent diplômés une année avant moi, ont pour la plupart trouvé du boulot..."

 

Laurence (Histoire de l'art - 24 ans) - "Mon papa m'a dit de me rendre au salon"

 

Voilà  une jeune fille bien obéissante! Mis à  part ce type de salon, comment fait-elle pour chercher du boulot? "Pour l'instant, je concentre mes recherches sur le site culture.be et celui de la communauté française. Je veux vraiment trouver dans mon domaine: culturel, social...

Mais, avant d'envoyer un cv, je me heurte déjà  à  quelques problèmes: je n'ai aucune expérience et je n'ai pas encore assez chômé pour profiter d'une APE..."

En effet, la route est  longue au coeur d'un système qui parfois s' "auto-freine".

Nathalie (Pas de diplôme - 49 ans) - "Le marché change d'opinion sur nous"

 

Nathalie a toujours travaillé sauf lorsqu'elle a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses pour éduquer ses enfants. "J'ai beaucoup travaillé en tant que maquilleuse artistique, j'ai aussi été indépendante. Dernièrement, j'ai travaillé en tant que secrétaire de direction."

Sans vouloir paraître grossier, l'âge est-il un problème pour elle? "Je vous répondrais que le marché a tendance a reconsidérer les travailleurs un peu plus âgés. Ceux-ci ont des profils plus modérateur, plus fidèle, plus reconnaissant... Les entreprises commencent à  se rendre compte de l'intérêt d'avoir un personnel fait de jeunesse et d'expérience."

Des travailleurs plus âgés qui ont besoin de plus de confiance pour avancer et se mettre au service d'un employeur. "Le jeune, lui, a toute la vie devant lui. Il peut jouer au chien fou. Et faire perdre du temps et de l'argent à  la société..."

 

Gaspard (Ingénieur - 28ans) - "Elargir mes compétences"

 

Les ingénieurs étaient en nombre à  Talentum!  "Moi, je ne suis pas à  la recherche d'un job et je suis assez content de mon employeur actuel. Mais, je veux élargir mes compétences. J'ai envie d'évoluer, de me frotter à  un nouveau challenge."

En tout cas, Gaspard voyait principalement trois raisons de se rendre à  ce type d'évenement professionnel. "D'abord, c'est une belle opportunité d'avoir autant de boîtes concentrées en un seul endroit. Ensuite, cela permet de mieux connaître certaines entreprises. Vous voyez concrètement ce qu'elles proposent. Enfin, rencontrer les gens qui y travaillent au quotidien, c'est la meilleure accroche qui puisse exister".

 

Texte - Laurent Depré