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Comment être névrosé peut être un atout pour votre carrière

Date de publication: 13 mai 2014

Les névroses évoquent souvent des valeurs négatives : nous les associons à  l’anxiété, à  la dépression et aux sautes d’humeur. Les névrosés sont instables, dit-on. Ils ont tendance à  être peureux et inquiets. Ils se concentrent sur le négatif, sont plus attentifs aux menaces de leur environnement et ont dès lors des relations humaines plus difficiles, entachées par leurs sautes d’humeur et leurs ruminations. L’on aurait prouvé qu’ils sont plus facilement distraits, moins confiants et que leur salaire est inférieur à  celui de leurs pairs.

Les névrosés : des battants

Les tendances névrotiques peuvent toutefois être très utiles dans les bons contextes. Daniel Nettle, auteur de Personality: What Makes You the Way You Are, démontre que les individus qui présentent des résultats élevés aux tests de névrose ont tendance à  être des battants. Pour anticiper le danger qu’ils entrevoient (ou fantasment), ils travaillent énormément, mettant les bouchées doubles même sans promesse de récompense. 

La rumination : une source d’inspiration

Par ailleurs, pour Daniel Nettle, les névroses « libèrent le pouvoir de la rumination ». Quand vous ruminez, vous passez en revue les moindres détails d’un scénario. C’est un syndrome habituel de la dépression, mais c’est aussi un atout de taille pour ceux qui exercent une profession exigeant précisément que l’on anticipe les problèmes ou que l’on analyse un sujet en profondeur. La rumination « est indubitablement toxique dans les mauvaises circonstances », avance Daniel Nette, « mais elle est aussi le meilleur outil du chercheur. »   

La rumination canalisée peut être d’un recours précieux pour le chercheur académique qui essaie de modéliser une équation ou de cerner l’Italie de la Renaissance. Elle peut fournir l’énergie nécessaire à  l’entrepreneur qui essaie de développer un logiciel ou une stratégie de marketing et à  l’auteur qui tente de visualiser tous les détails d’une scène.

Les professions du savoir : un secteur pour les névrosés

Les recherches suggèrent que les névrosés ont des carrières moins attrayantes que les autres dans la plupart des secteurs – souvent en raison de maladies liées au stress – tandis qu’ils se distinguent dans les « professions du savoir » (« knowledge work »). Dans ces domaines, les travailleurs parviennent à  transformer leurs inquiétudes et leurs angoisses en force de travail.   

En d’autres termes, les névroses peuvent constituer un atout, si les travailleurs qui en sont atteints sont suffisamment conscients d’eux-mêmes pour les canaliser et y puiser la source d’une énergie positive.

 

Source : Business Insider