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Comment tirer parti de l'automatisation ?

Date de publication: 24 déc. 2014
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La crainte de la robotisation n'affecte plus seulement les ouvriers progressivement remplacés par des machines jugées plus productives. Elle touche aussi les « travailleurs de la connaissance », désormais. Qui, selon Tempo-Team, devraient bénéficier davantage d'un cadre stimulant le savoir, l'innovation et la créativité.

Quelque six salariés belges sur dix redoutent les conséquences d'une automatisation toujours accrue des emplois bureautiques, d'après une enquête récemment menée pour le compte de Tempo-Team auprès de 600 employeurs et 1 900 salariés en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. De fait, après avoir déferlé dans le secteur industriel, l'automatisation se propage désormais dans celui des services.

Les travailleurs belges seraient à  cet égard plus pessimistes (60 %) que leurs collègues néerlandais (53 %) et allemands (42 %) quant aux répercussions de ce phénomène sur l'emploi. Les employeurs belges sont presque aussi nombreux (54 %) à  redouter la disparition de nombreux postes à  la suite de l'automatisation. Mais leurs collègues allemands (55 %) et surtout néerlandais (63 %) paraissent encore plus inquiets...

L'automatisation des tâches bureautiques entraînera la suppression de nombreux emplois que nous connaissons aujourd'hui. Mais d'autres verront le jour, qui exigeront des capacités et des connaissances différentes, estime cependant Philippe Melis, expert spécialisé dans l'activation du marché du travail. Pour relever ce défi, il est important d'investir dans la formation, la planification et l'encadrement des carrières, afin de permettre aux travailleurs d'évoluer en agents de la connaissance, dans un environnement d'entreprise axé sur le savoir. Apprendre à  innover, à  entreprendre, à  travailler avec les connaissances, voilà  qui deviendra capital à  l'avenir.

D'après l'étude de Tempo-Team, c'est précisément tout le nœud du problème. Seulement un gros tiers des salariés (36 %) et la moitié des employeurs (53 %) déclarent que leur entreprise accorde suffisamment d'attention à  l'amélioration du savoir, à  un transfert efficace des connaissances et à  l'échange d'expérience. Et ce, alors que paradoxalement, tant les salariés que les patrons reconnaissent que le savoir est la principale matière première de la croissance ultérieure, et donc de l'emploi.

De plus, seuls 24 % des salariés et 41 % des employeurs estiment que leur entreprise investit suffisamment dans un cadre stimulant le savoir, la créativité et l'innovation. Les connaissances existantes au sein de l'entreprise semblent également trop peu exploitées, d'après les dires d'un gros tiers des collaborateurs (40 % des patrons et 36 % des travailleurs).

Cette étude vérifie si le management dans les entreprises est suffisamment axé sur la croissance et l'amélioration de la productivité mue par le savoir et l'innovation. Les résultats sont loin d'être encourageants, prévient Philippe Melis. Faut-il dès lors octroyer aux travailleurs davantage de moyens pour exploiter leur savoir et développer des idées créatives et innovantes ? Cela passe aussi par l'octroi de suffisamment de responsabilités, d'autonomie et de confiance, relève-t-on chez Tempo-team dont l'étude souligne que, pour 29 % des salariés et 53 % des employeurs, c'est trop rarement le cas...

Benoît July