Des diplômés en IT recrutés dès le 30 juin
La pénurie d’« informaticiens » perdure, poussant les entreprises à se presser sur les campus pour y recruter les candidats dès l’obtention de leur diplôme. Ou à faire preuve d’originalité pour les attirer.
Cela fait plusieurs années déjà que le paradoxe perdure : alors que les technologies informatiques imprègnent les moindres recoins de notre vie, les étudiants soucieux de se les approprier font défaut. À l’Ephec, par exemple, une centaine de jeunes s’inscrivent chaque année au baccalauréat en technologie de l’informatique. Mais compte tenu du fait que seuls un tiers d’entre eux sont finalement diplômés, la tension reste vive. « C’est bien trop peu pour répondre aux besoins des entreprises, déplore Marie-Noà«l Vroman, chef de département de cette section. Pour pouvoir répondre aux besoins de toutes les entreprises qui nous sollicitent, il faudrait idéalement tabler sur le double d’inscriptions en première année. »
Le propos pourrait assurément être confirmé dans de multiples hautes écoles : les besoins sont là , mais pas les candidats, alors que la jeune génération est née avec un smartphone dans la main. Pour les entreprises, pareille pénurie devient préoccupante. Certes, les sociétés qui sont directement actives dans le secteur IT sont moins touchées car elles peuvent s’appuyer sur leur notoriété pour drainer les candidatures des jeunes diplômés ou des profils plus expérimentés. Mais qu’en est-il des nombreuses entreprises dont l’informatique n’est pas le cœur de métier et qui n’en ont pas moins besoin d’informaticiens ? Le recrutement de personnel IT est devenu pour elles un véritable défi.
C’est le cas notamment de Sibelga, le gestionnaire des réseaux de gaz et d’électricité en Région de Bruxelles-Capitale. « Un informaticien ne pense pas directement à nous quand il recherche un emploi, constate Phallyne Tiv, responsable du recrutement. Nous devons donc faire preuve d’originalité pour nous faire connaître dans ce milieu très particulier. » C’est notamment par le biais d’un concours, intitulé « IT Hero », que le gestionnaire de réseaux a décidé de tenter de capter l’attention des professionnels IT. « Dès lors que nous les touchons, nous parvenons à les séduire, assure la responsable du recrutement. Ce qui intéresse un informaticien, ce sont les défis. Et ceux-ci ne manquent pas dans notre entreprise. »
Benoît July