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Des hôpitaux à haute intensité technologique

Date de publication: 26 oct. 2014

Derrière les infirmières et médecins se cachent des profils hautement spécialisés. Focus sur ces informaticiens, biotechniciens, technologues en imagerie médicale et autres profils financiers qui contribuent eux aussi, au final, à  la qualité des soins délivrés.

Que voit-on dans un hôpital ? Des infirmières, des médecins et une kyrielle d'appareillages plus complexes les uns que les autres. Qui se cache derrière toute cette machinerie, cette immense ruche au sein de laquelle s'activent des milliers de professionnels souvent hyperspécialisés ?

Les hôpitaux sont en pleine ébullition technologique, commente Isabelle Hennequin, directrice des ressources humaines du Grand hôpital de Charleroi qui emploie quelque 3 700 personnes, 400 médecins, et enregistre plus de 400 000 consultations chaque année. L'informatique, en particulier, y a pris une importance absolument stratégique, qu'il s'agisse des appareils en tant que tels ou de la gestion des immenses flux d'information relatifs aux patients, au fonctionnement des laboratoires, de la pharmacie, notamment.

Curieusement, les hôpitaux ne figurent pourtant pas systématiquement au premier rang des préoccupations des professionnels de l'informatique. Nous éprouvons effectivement quelques difficultés à  accrocher leur radar, complète Laurence Bilquin, responsable du capital humain au CHC, un réseau de soins comptant plus de 4 000 salariés en région liégeoise. C'est vrai aussi pour les ingénieurs civils ou les architectes, entre autres. Mais, dès lors que nous sommes parvenus à  les intéresser, nous avons de réels arguments à  faire valoir.

Parmi ces arguments, le contenu de la fonction, assurément, car les projets à  mener à  bien dans de telles organisations sont très importants. Les valeurs jouent également, de même que l'éventuelle proximité géographique. Pouvoir travailler en région liégeoise plutôt que de subir les bouchons pour travailler comme consultant à  Bruxelles, cela peut aussi, à  un moment, constituer un réel facteur d'attractivité, assure Laurence Bilquin.

Afin de garantir la qualité des soins, les hôpitaux doivent aussi s'appuyer sur des techniciens spécialisés en technologies biomédicales. À savoir des techniciens qui gèrent la maintenance préventive et curative de tout notre parc de machines, qu'il s'agisse des scanners, des défibrillateurs ou tous ces appareils et robots utilisés en salle d'opération, précise Dimitri Abbiss, responsable de l'équipe biomédicale au CHU Ambroise Paré (1 800 personnes sur site, 300 médecins), à  Mons. Soit nous assurons nous-mêmes cette maintenance, soit nous nous assurons que les sociétés qui nous ont livré ces appareils respectent scrupuleusement leurs obligations. C'est d'ailleurs avec ces sociétés que nous sommes le plus souvent en concurrence pour attirer et fidéliser de tels profils.

Hyperpointus sur le plan technologique, ces biotechniciens doivent aussi, en sus, disposer de qualités humaines et pédagogiques très particulières. Et ce, afin que la technologie devienne en quelque sorte transparente pour l'utilisateur, afin que l'infirmière ou le médecin puisse se concentrer pleinement sur le patient... et pas sur la machine dont il ou elle tenterait de comprendre le fonctionnement.

Cette irruption de la technologie tous azimuts a aussi généré l'apparition de nouvelles fonctions, comme celle de technologue en imagerie médicale. Ce TIM est le collaborateur privilégié du médecin radiologue à  qui il donne toutes les informations nécessaires pour qu'il établisse un diagnostic, précise Isabelle Hennequin. Il s'agit d'une formation reconnue mais... relativement peu connue, alors qu'elle génère de réels débouchés.

Sur le plan financier, enfin, et parmi d'autres exemples de fonctions indispensables au support des équipes médicales, les hôpitaux ont appris à  gérer les contraintes. Une fonction qui, dans ce cadre, prend beaucoup d'ampleur est celle de gestionnaire de performance, poursuit Isabelle Hennequin. Il s'agit de profils financiers, économistes, ingénieurs de gestion, qui assistent les différents services pour les aider à  améliorer leurs processus, à  planifier leurs investissements, à  produire des reportings financiers. Ces supports sont appréciés par les médecins, car ce n'est pas leur cœur de métier. Le propos est confirmé par Laurence Bilquin (CHC) qui, pour une fonction comparable, utilise le terme de « contrôleur de gestion ». Certains médecins participent d'ailleurs à  leur procédure de sélection.

Benoît July