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Des voitures de société de plus en plus « vertes »

Date de publication: 16 janv. 2015
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Même s'il est trop tôt pour évoquer le concept de véhicule « vert », le parc de voitures de société, très important dans notre pays comme on le sait, tend à  diminuer son impact négatif sur l'environnement.

Le rejet moyen de CO2 par véhicule de société sous contrat de leasing s'élevait à  113,2 grammes par kilomètre en 2014, en baisse de 2,8 % par rapport à  2013, relève-t-on à  la Febiac, la fédération de l'automobile qui organise cette semaine le Salon de l'Auto à  Bruxelles. Cette baisse est nettement plus significative que celle qui caractérisait dans le même temps les voitures des particuliers (-1,8 %, à  124,1 grammes par kilomètre l'an dernier).

Bien que souvent dans la ligne de mire pour des raisons de mobilité (lire en page 3) ou de pollution, les voitures de société, qui pèseraient entre 20 % et 30 % du trafic, ne seraient donc pas aussi problématiques qu'on le dit. C'est l'effet du changement de fiscalité opéré il y a deux ans, analyse Frank Van Gool, directeur général de Renta, la fédération des loueurs de véhicules dont les membres représentent un parc de 350 000 voitures (sur un total d'environ 1,2 million de voitures de société). Le lien avec les émissions de CO2 a clairement incité les entreprises à  choisir des modèles moins polluants ou de moindre cylindrée.

Le propos est confirmé chez Galère, une société de construction qui emploie quelque 850 personnes, dont la flotte atteint les 400 véhicules répartis en utilitaires (camionnettes, voitures de chantier, etc.) et voitures de fonction (incluses dans le package salarial). Nous avons volontairement privilégié les véhicules dont les émissions étaient les plus faibles, en intégrant en parallèle la taxe CO2 dans le budget mensuel alloué aux bénéficiaires, commente Frédéric Bastin, Fleet Manager. Le choix des voitures de fonction est limité à  quelques modèles relativement peu taxés et, dans ce panel, sont privilégiés les moins polluants.

Les effets de cette politique se sont rapidement fait sentir. Le remplacement de 60 véhicules parvenus en fin de contrat en 2014 a permis de faire baisser leurs émissions à  110 grammes, alors que la moyenne était encore de 145 grammes en 2010. La taxation a contribué à  cette performance, mais il faut aussi tenir compte de la politique volontariste de notre entreprise qui accentué le mouvement, souligne Frédéric Bastin, qui figurait parmi les finalistes belges du prix Fleet Mobility Manager 2015.

Présentée comme cela, la gestion d'une telle flotte paraît simple. Or, il s'agit non seulement d'un emploi à  temps plein pour son responsable, mais aussi d'un élément sensible de la politique salariale, chez Galère comme partout ailleurs. Nous avons établi cinq catégories de limites de CO2 réparties sur seize catégories de fonctions, confirme Frédéric Bastin. Tout cela est très étudié et très transparent, car la voiture est finalement le seul élément de la rémunération qui est visible par tout le monde. Il y va aussi de l'image de l'entreprise auprès de ses clients : pas de véhicule tape-à -l’œil (de type coupé sport ou cabriolet) ou de couleur flamboyante, par exemple...

Des résultats de l'Enquête des salaires 2014 de Références, il ressortait que les voitures allemandes formaient le trio de tête parmi les bénéficiaires (voir notre infographie). L'explication réside beaucoup dans l'image gratifiante de ces voitures, confirme Frank Van Gool (Renta). Cela tient aussi aux nouvelles motorisations qui ont été mises sur le marché et à  la valeur de revente, plus élevée, de ces véhicules en fin de contrat. De tels choix résultent donc en réalité d’un curieux mélange de passion et de raison...

Benoît July