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Il y a du tonus dans ces enzymes...

Date de publication: 21 déc. 2014
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Récemment nominée à  l'Essenscia Innovation Award et ayant affirmé ses ambitions dans le domaine de la désinfection en milieu hospitaliser, Realco s'est construit une forte notoriété grâce à  sa maîtrise des enzymes dédiés à  l'hygiène. Forte de 43 collaborateurs, cette PME continue d'engager.

L'année qui s'annonce sera particulièrement enthousiasmante chez Realco, cette PME néolouvaniste spécialisée dans les solutions d'hygiène et de désinfection à  base d'enzymes qui compte s'attaquer, par le biais d'une nouvelle filiale, au juteux marché hospitalier. Rencontre avec Gordon Blackman, son CEO, qui a tout investi en 1991 pour reprendre cette société et lui donner un contenu hautement technologique dont elle tire profit aujourd'hui.

Les enzymes, c'est LA solution en matière d'hygiène ?

Nous en sommes persuadés, à  l'instar d'un nombre croissant de clients. Les enzymes permettent en effet d'atteindre des niveaux d'hygiène que n'autorise pas la chimie classique. Le nettoyage et la désinfection sont nettement plus approfondis, le tout s'inscrivant dans une perspective de développement durable : les enzymes sont totalement biodégradables, les tensio-actifs utilisés sont d'origine végétale, etc.

Quels sont vos clients ?

Nous nous adressons à  la fois au particulier qui veut nettoyer sa maison, à  l'industrie alimentaire pour laquelle le risque de contamination bactérienne est évidemment désastreux, aux restaurants et aux cuisines collectives, mais aussi au secteur médical. Les perspectives de développement dans ce dernier secteur sont énormes : chacun a entendu parler du danger des infections nosocomiales, liées à  notamment à  une désinfection imparfaite des instruments chirurgicaux et des salles d'opération et qui ont déjà  provoqué des milliers de décès.

Est-ce la raison de la création de votre nouvelle filiale, OneLife ?

Vu les spécificités du secteur de la santé, nous avons en effet décidé de l'aborder par la création d'une filiale dédiée : OneLife, qui disposera de ses moyens propres tant sur le plan de la stratégie que des finances et des ressources humaines, et qui devra donc recruter. Cette démarche se justifie par le constat que Realco ne peut pas tout faire, tout en ayant encore beaucoup d'ambition sur son core-business. Il valait donc mieux donner à  cette gamme de solutions dédiées au marché de la santé toutes ses chances de succès en l'insérant dans une entité spécifique axée sur un modèle de croissance rapide.

Quels sont les concurrents de Realco ?

Les multinationales qui inondent le marché de leurs produits classiques et disposent bien évidemment d'autres moyens de marketing et de vente que les nôtres. Nous ne proposons pas quant à  nous, en même temps que nos produits, une ingénierie financière à  la grande distribution et n'investissons pas des sommes colossales dans la publicité classique. Cela ne nous empêche pas d'enregistrer une croissance régulière de nos ventes, de l'ordre de 15 % par an, non seulement en Belgique, mais aussi à  l'exportation. Ce n'est pas rien de parvenir à  séduire des géants de l'industrie du bœuf ou du poulet aux États-Unis...

Quelle est la part de la recherche et développement dans votre activité ?

Elle est essentielle : Realco investit jusqu'à  15 % de son chiffre d'affaires en R&D, en partenariat avec des universités comme l'UCL dont nous sommes voisins à  Louvain-la-Neuve, l'ULB ou l'ULg, ou des centres de recherche. Ce sont ces partenariats qui nous ont permis d'effectuer une percée dans la détection et le traitement du biofilm bactérien, cette matrice protectrice au sein de laquelle s'accumulent les bactéries et sur laquelle les désinfectants classiques ont peu de prise.

Cela signifie-t-il que Realco est une entreprise exclusivement réservée aux profils scientifiques ?

Aucunement, car nous sommes une entreprise complète : nous maîtrisons la R&D, mais aussi la production et bien évidemment le marketing et la commercialisation. Nous avons donc tout autant besoin de profils scientifiques que d'ouvriers de production et de commerciaux performants. Il ne sert en effet à  rien d'élaborer le meilleur produit si nous ne parvenons pas, dans la foulée, à  générer une proposition de valeur pour le client. Il faut parvenir à  lui démontrer, s'il est actif dans l'agroalimentaire par exemple, que l'utilisation de nos solutions lui permettra d'éviter la contamination de production, donc d'éventuellement devoir mettre certaines lignes à  l'arrêt en cas de problème, et lui permettra également de reculer la date de péremption de ses produits dans les rayons.

Vous employez actuellement 43 personnes. Recrutez-vous régulièrement ?

Nous engageons en moyenne trois nouveaux collaborateurs chaque année. Des juniors, car nous pensons qu'il est du devoir de chaque entreprise de donner une chance aux jeunes qui arrivent sur le marché, mais aussi des profils plus expérimentés comme des commerciaux qui sont susceptibles de nous amener rapidement des courants d'affaires importants.

Quelles sont les qualités que vous recherchez ?

La formation est déterminante pour certaines fonctions, je ne peux pas le nier. Mais ce qui importe avant tout, c'est l'enthousiasme, l'envie de venir travailler avec le sourire chaque matin et de s'inscrire dans un projet commun. Si nous parvenons à  attirer des profils expérimentés, en provenance de plus grandes entreprises, c'est parce que cette mentalité leur plaît. Ils trouvent chez nous cet impact direct sur les résultats, cette impression de participer à  une aventure qui ne leur échappe pas, car ils en constituent un levier essentiel. C'est anecdotique, peut-être, mais pas un collaborateur chez nous n'a pensé à  faire grève, dernièrement. L'enjeu était plutôt de passer par les chemins de traverse pour éviter d'être bloqué aux barrages...

En sus de cet état d'esprit « PME », quels sont vos autres facteurs d'attractivité ?

Notre package salarial est compétitif, selon la fonction exercée. Nous avons aussi adopté une politique de bonus qui nous semble attractive, notre seul handicap résidant peut-être, par rapport à  certaines grandes entreprises, dans le nombre de jours de congé que nous sommes en mesure d'accorder. Nous pouvons aussi mettre sur la table l'environnement, idéal, dans lequel nous travaillons : le parc scientifique de Louvain-la-Neuve est vraiment très motivant. Il y a là  un dynamisme que l'on ne trouve pas si facilement ailleurs. Mais la meilleure preuve de notre attractivité réside dans le succès du bouche-à -oreille : c'est parce qu'ils sont convaincus par des collaborateurs qui travaillent déjà  chez nous que des candidats songent à  postuler.

Benoît July