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La Stib doit recruter plus de 800 personnes cette année

Date de publication: 9 mai 2015
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La Stib fourmille de projets. Et doit dès lors recruter de multiples profils parmi lesquels de nombreux conducteurs mais aussi des ingénieurs, des informaticiens, des juristes, voire des géographes ou des sociologues.

À la tête de la Stib depuis près de trois ans, Brieuc de Meeûs se réjouit de diriger une entreprise en pleine croissance, tournée vers l'avenir et qui recrute massivement. Rencontre avec ce passionné... d'aéronautique dont les yeux brillent aussi quand il évoque les trams, bus et métros qui transportent l'équivalent d'un million de personnes à  Bruxelles, en rythme quotidien.

Tout le monde connaît la Stib. Qu'en dire de plus ?

Avant tout que cette image est peut-être trompeuse ! Tout le monde croit en effet connaître la Stib, dont les trams, bus et métros sont empruntés par un million de personnes chaque jour, mais l'entreprise est beaucoup plus vivante et plus dynamique qu'on ne le pense. C'est une entreprise qui est en pleine croissance et qui bouillonne de projets !

Quels sont, précisément, ces grands enjeux ?

Le principal défi, c'est de gérer notre croissance et les multiples projets qui y sont liés pour répondre aux problèmes de mobilité de la ville. Il s'agit à  chaque fois de projets d'envergure : on parle en effet de nouvelles lignes de métro, de l'acquisition de nouveaux véhicules, de l'automatisation, de l'amélioration de la relation avec nos clients, entre autres. Nous assurons plus de 360 millions de trajets aujourd'hui, ce qui est déjà  énorme, mais nous devrons en assurer 415 millions en 2017, c'est-à -dire demain.

La croissance de vos effectifs est-elle à  l'avenant ?

Elle est effectivement liée, pour une raison simple : davantage de déplacements, donc davantage de matériel roulant, donc davantage de personnel de conduite. Nos effectifs comptaient très précisément 7 093 collaborateurs à  la fin 2012 et nous sommes 7 625 au dernier décompte : la progression est de l'ordre de 8 % en deux ans, et ce n'est pas terminé. Notre objectif pour 2015, sachant que l’année est déjà  bien avancée : près de 500 personnes pour la conduite, 150 personnes dans le domaine technique et de la maintenance, plus de 200 employés.

Les recrutements ne concernent donc pas uniquement le personnel de conduite. Quels sont les autres profils recherchés ?

La croissance du personnel de conduite est la plus évidente, car corrélée avec celle de notre offre. Mais toutes les fonctions sont concernées : nous avons besoin d'ingénieurs pour concevoir les lignes, pour construire des dépôts, gérer l'extension du réseau, nous avons besoin de compétences très diverses pour commercialiser au mieux nos services et anticiper les changements dans les modes de consommation et de paiement (par GSM, sans contact, etc.), pour améliorer l'information donnée aux voyageurs, notamment.

À quels diplômes correspondent ces profils ?

Des ingénieurs, des informaticiens, des financiers, des juristes, des commerciaux, entre autres. Dans une société comme la nôtre, il faut aussi, par exemple, des compétences dans le domaine immobilier – nous avons un gros parc de bâtiments en sus de notre matériel roulant –, des commerciaux pour interagir avec nos clients, mais aussi négocier avec les enseignes qui souhaitent s'implanter dans nos stations de métro. Nous avons aussi besoin de profils qui sont souvent considérés comme étant en décalage par rapport aux besoins « normaux » des entreprises comme des géographes ou des sociologues par exemple. Nous ne les recrutons pas par dizaines, certes, mais il faut savoir que de telles compétences sont très utiles chez nous, car elles nous permettent de penser la ville et la mobilité de demain. La complexité est énorme : où devra-t-on développer une ligne de tram dans dix ans par exemple ? Il faut prendre en compte l'évolution démographique, d'éventuels projets d'écoles, de centres commerciaux...

Recruter plusieurs centaines de personnes en un an. Un vrai défi ?

Nous avons reçu près de 40 000 CV l'an dernier ! Si on s'arrête là , on peut se dire que tout va pour le mieux. Mais encore faut-il que ces CV correspondent à  nos besoins, ce qui n'est pas toujours le cas, car nous sommes relativement exigeants. Le personnel de conduite, par exemple, doit disposer au minimum d'un diplôme d'humanité, doit afficher une maîtrise minimale de l'autre langue nationale, et présenter aussi des compétences comportementales adéquates, car étant en relation avec nos clients. Le personnel technique, y compris parmi les ouvriers, est quant à  lui particulièrement difficile à  trouver : chacun sait que ces filières ne suscitent pas suffisamment de vocations, alors qu'elles mènent pourtant directement à  l'emploi.

En sus des compétences au sens strict, qu'attendez-vous des gens qui souhaitent vous rejoindre ?

Notre culture d'entreprise est très forte et nous devons donc veiller à  ce que chacun puisse s'y inscrire et s'y épanouir. Nous consacrons d'ailleurs beaucoup de temps à  l'accueil des nouveaux collaborateurs – ce qu'on appelle l'onboarding, qui est trop souvent négligé dans les entreprises. La plupart du temps, l'intégration ne pose donc aucun souci. Celles et ceux qui nous rejoignent en tant que « Stibiens » mesurent aussi très bien l'impact de leur activité sur la vie des gens et sont conscients de leurs responsabilités. Les collaborateurs qui entretiennent les bus dans les ateliers savent qu'ils doivent tout faire pour assurer la sécurité des voyageurs : c'est une évidence pour eux comme pour chaque employé. Chacun est aussi conscient, je pense, de la chance qui est la sienne de travailler dans une entreprise dont l'avenir est ouvert et porteur de sens.

Vu le nombre de CV que vous recevez, pourquoi participez-vous à  un salon tel que Talentum ?

La première raison a été évoquée précédemment : tout le monde pense nous connaître, mais il faut que ce soit pour de bonnes raisons. Un salon permet d'exposer plus clairement notre identité, nos projets, nos valeurs. Parallèlement, rencontrer les candidats permet aussi de se forger une première idée sur leur personnalité, leur motivation. De tels salons sont des moments privilégiés de rencontre, auxquels nous sommes très attachés.

Quelle place faites-vous aux juniors ?

Nous recrutons à  tous âges. Des juniors, donc, mais aussi des personnes plus expérimentées : on peut postuler chez nous en étant âgé de 50 ans. Nous avons aussi des programmes plus spécifiquement dédiés à  certains profils qui ont des difficultés à  s'insérer sur le marché de l'emploi, en partenariat avec Actiris. Enfin, parmi la multitude de profils que nous souhaitons attirer, je m'en voudrais de ne pas mentionner les femmes : moins de 10 % de collaboratrices à  la Stib, c'est évidemment inacceptable, la proportion étant d'ailleurs encore plus faible parmi le personnel de conduite ! Nous devons absolument communiquer davantage vers le public féminin afin de persuader les femmes que nous avons besoin de leurs compétences et qu'elles peuvent elles aussi trouver leur bonheur chez nous.

Benoît July