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La seconde main comme premier choix

Date de publication: 30 mai 2015
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Moteur de recherche spécialisé dans les produits de seconde main, BC.net est en pleine croissance. Et recherche des profils intéressés par sa mentalité de startup, afin de concrétiser ses ambitions tant en Europe qu'aux États-Unis.

Récemment remarquée lors de la conférence TiECon dans la Silicon Valley, BC.net envisage de multiplier ses effectifs par cinq dans les cinq ans. Rencontre avec Vincent Vandengans, le cofondateur de cette startup qui n'hésite pas à  afficher ouvertement ses ambitions.

BC.net, en quelques mots ?

C'est une entreprise qui a été fondée il y a trois ans, qui génère un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros et qui emploie actuellement onze personnes. Nous sommes présents dans six pays en Europe et aux États-Unis. Notre métier ? Proposer aux internautes un moteur de recherche pour produits d'occasion : nous nous sommes en effet rendu compte que les internautes éprouvaient des difficultés soit pour trouver la meilleure offre sur les multiples sites de vente, soit pour trouver un produit de niche, peu vendu sur le Net. Nous traitons de l'ordre de 300 millions de petites annonces par mois, nos sites accueillant sur cette même période quelque 5 millions de visiteurs

Quels sont vos revenus ?

Nous sommes rémunérés par nos partenaires (des sites de vente en ligne) pour le trafic qualifié que nous leur renvoyons. Les marges sont faibles, ce qui justifie le fait que nous fonctionnons essentiellement en privilégiant le volume d'offres et de visiteurs. C'est aussi, accessoirement, ce qui justifie que nous sommes relativement peu connus en Belgique : nous nous sommes d'emblée focalisés sur de gros marchés comme la France ou l'Espagne, par exemple, avant de nous intéresser aux États-Unis. À chaque fois par le biais de sites locaux comme Site-annonce en France ou In-Vendita en Italie par exemple.

Vous êtes en forte croissance, mais le marché et la technologie évoluent très vite…

C'est la raison pour laquelle nous investissons la moitié de notre chiffre d'affaires en R&D. La clé du succès, c'est l'innovation : l'amélioration permanente de nos algorithmes, de notre technologie mais aussi de notre marketing. Les progrès sont constants dans la capture et le traitement des données, la compréhension la plus fine des requêtes des utilisateurs, la convivialité et les fonctionnalités des outils qui sont mis à  leur disposition y compris sur mobiles. Notre spécialité, c'est le traitement de ce qu'on appelle la longue traîne : une requête qui dépasse celle d'un simple mot-clé comme « vêtement » pour prendre la forme d'une expression telle que « une robe rose de taille 42 ». C'est notre avantage actuel mais, si nous ne continuons pas à  innover, nous serons rapidement éjectés du marché…

Vous anticipez un chiffre d'affaires de 10 millions d'ici cinq ans. Votre défi, est-ce aussi la gestion de la croissance ?

Effectivement et nous avons dès lors décidé de nous tourner vers l'incubateur WSL afin de bénéficier d'un accompagnement professionnel pour structurer cette croissance, et surtout éviter de commettre les erreurs classiques en pareil cas. Cela touche non seulement au marketing, au juridique, au financier mais aussi à  la gestion des ressources humaines.

Précisément, quels sont les profils qui travaillent chez BC.net ?

Nous employons actuellement 5 développeurs, 4 personnes dans le marketing, le product management et le business development, 1 collaborateur dans la gestion technique. Dans le cadre de notre croissance, nous sommes actuellement en recherche de 5 ou 6 profils complémentaires. Si notre business plan se concrétise, nous devrions approcher à  plus long terme la cinquantaine de collaborateurs.

Quelles compétences devez-vous recruter ?

Nous avons à  la fois besoin de juniors et de profils plus expérimentés. S'agissant des juniors, nous avons des opportunités dans le marketing. Le diplôme est important, mais ce sont surtout les qualités personnelles qui sont déterminantes et se résument par trois mots-clés : passion, créativité et entrepreneuriat. Il y a vraiment peu de chances que la sauce ne prenne pas avec quelqu'un qui affiche de telles qualités. Ce sont du reste des caractéristiques que l'on décèle assez rapidement… ou pas : elles sont difficiles à  cacher !

Quelles qualités chez les profils expérimentés ?

Identiques, mais il va de soi que nous accordons aussi pour de tels profils davantage d'attention à  leur expérience, car c'est précisément ce qu'ils ont acquis chez un autre employeur qui nous intéresse. Un Product Manager, par exemple, doit pouvoir nous démontrer ce qu'il peut nous apporter dans notre domaine, fortement technologique.

Sur quels éléments repose votre attractivité ?

La croissance et l'esprit startup, bien évidemment, qui nous différencie des grands groupes et qui justifie d'ailleurs que des gens expérimentés qui ont travaillé dans de telles structures ont envie de changer d'air pour nous rejoindre. Prennent-ils un risque en le faisant ? Nous avons désormais des chiffres à  mettre sur la table et de solides perspectives. Du reste, le risque est inhérent au marché de l'emploi aujourd'hui : qui peut affirmer qu'il sera toujours actif chez le même employeur dans cinq ans ? Notre proposition est donc très claire : plutôt que de continuer à  vous ennuyer dans une grosse structure où la sécurité n'est plus de mise, venez vous amuser chez nous !

L'esprit startup, c'est aussi une prise plus directe sur les résultats ?

C'est l'avantage d'une petite boîte : les rapports hiérarchiques y sont quasiment inexistants, chacun étant valorisé pour ce qu'il apporte et qui est forcément important. Nous accordons beaucoup d'attention à  la valeur du partage : personne n'est dépositaire de la connaissance qui circule au contraire très vite parmi nous. Notre mentalité est, de ce point de vue, très américaine.

Vous rentrez précisément de la Silicon Valley où vous avez participé au salon TiECon dédié aux techno-entrepreneurs. Qu'en avez-vous retiré ?

D'abord, la satisfaction d'avoir été sélectionné pour présenter l'entreprise sous forme de pitch à  des investisseurs venus du monde entier : une grosse centaine d'exposants à  peine sur trois mille ont obtenu ce privilège. Cela nous a permis de faire des rencontres très intéressantes, dans la perspective de notre développement aux États-Unis notamment. Cela nous a aussi permis de tester une fois encore la validité de notre stratégie : les Américains sont très directs sur ce plan !

La mentalité entrepreneuriale est-elle fort différente aux États-Unis ?

Le grand avantage, c'est qu'on peut rapidement y traiter d'égal à  égal pour autant qu'ils soient convaincus du potentiel : ils s'inscrivent très vite dans une perspective « win-win » mais sont aussi, parallèlement, très exigeants. En Europe, la méfiance est clairement plus grande au départ et on recherche davantage des garanties dans la performance passée que dans les perspectives d'avenir. Dès lors qu'on commence à  afficher des chiffres, on devient en revanche plus rapidement incontournable qu'aux États-Unis. Dans la Silicon Valley, il y a des centaines de boîtes comme la nôtre : même si le dialogue est ouvert et l'accueil positif, cela permet aussi de relativiser…

Benoît July