Les candidats se sont pressés au salon Jobs 2014
Les recruteurs qui se sont rendus par dizaines au salon Jobs 2014, près de Louvain-la-Neuve, sont satisfaits. Ils y ont rencontré des candidats par centaines. En leur exprimant, souvent, que leurs exigences sont élevées.
Le succès des salons de l'emploi ne se dément pas. Après la grosse affluence enregistrée il y a quelques semaines à peine par Talentum sur le site de Liege Airport, c'est le rendez-vous donné ce mardi aux recruteurs et chercheurs d'emploi à l'Axispark, près de Louvain-la-Neuve, qui confirmait cette tendance.
Rien ne remplace la valeur ajoutée d'une rencontre, estime Corinne Salvan, responsable des ressources humaines de Hamon Thermal Europe (en photo). Nous avons comme beaucoup d'entreprises un site web très attractif qui nous permet de susciter nombre de candidatures, mais il est sensiblement plus productif de voir les candidats dans le cadre d'un salon. C'est évidemment assez prenant – plusieurs centaines de CV à examiner –, mais cela permet d'emblée de se faire une idée relativement juste de la personne que l'on a en face de soi.
Le propos est confirmé du côté des candidats, qui ont sous la main plusieurs dizaines d'employeurs concentrés en un seul endroit. Cela permet de poser toutes les questions utiles, confirme Damien, titulaire d'un bachelor en informatique. Cela permet aussi, parfois, de se faire un peu doucher. Comme quand on se fait opposer par exemple le fait que l'entreprise ne recrute pas en dessous d'un master ! Quand j'entends cela, cela ne m'étonne pas que les recruteurs évoquent une pénurie de candidats : s'ils acceptaient de faire davantage confiance aux gens et de les former en complément, ils trouveraient sans doute beaucoup plus rapidement.
De fait, les employeurs paraissent particulièrement soucieux de la pertinence des profils qui leur sont présentés. Nous avons récolté plusieurs centaines de CV, se réjouit Catherine Sonveaux, spécialiste HR dépêchée sur place par Baxter, dont le directeur des ressources humaines précisait dans nos colonnes, ce samedi, vouloir recruter une centaine de personnes pour le site de Lessines. Parmi ces candidatures, environ 20 % seulement sont susceptibles de vraiment nous intéresser. Il ne s'agit évidemment pas d'un manque d'aptitudes ou de compétences dans le chef des candidats, mais tout simplement d'une question d'adéquation avec les profils spécifiques que nous recherchons.
Même les profils techniques, auxquels tous les recruteurs prédisent pourtant le plus bel avenir, font l'objet d'un screening très précis. Un technicien en électronique, c'est bien, mais dans quel secteur a-t-il travaillé ? Quelle expérience affiche-t-il ? Les ingénieurs, apparemment, ne trouvent pas non plus si facilement l'emploi dont ils rêvent – moins facilement en tout cas que ce que l'on entend parfois. De fait, cette année est exceptionnelle, car on voit beaucoup de jeunes diplômés visiter le salon, confirme Corinne Salvan. L'an dernier, on ne les voyait pas, sans doute parce qu'ils étaient déjà recrutés. Nous sommes en octobre et il est donc relativement étonnant de voir de tels profils rechercher encore leur premier emploi.
Maxime, 23 ans, est l'un de ces ingénieurs. Ingénieur civil électromécanicien, précise-t-il. C'est vrai que certains se font recruter avant d'avoir leur diplôme, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. J'avoue être un peu surpris, car je pensais qu'on allait me dérouler le tapis rouge ou que j'allais en tout cas bénéficier de beaucoup de propositions. Apparemment, le manque d'expérience continue d'effrayer les entreprises qui préfèrent recruter des profils directement opérationnels. De là à affirmer qu'il s'inquiète, il y a cependant une marge. Je ne suis pas pressé et je ne vais pas non plus me jeter dans les bras du premier venu, assure-t-il. Les entreprises sont exigeantes, OK, mais je le suis aussi. Je veux avant tout un boulot qui m'intéresse, et pas seulement être payé...
Benoît July