Les filières technologiques ont le vent en poupe

La reprise économique pourrait générer la création de plusieurs milliers d’emplois dans les entreprises « technologiques ». Mais les formations qui mènent à  de tels débouchés ne recueillent pas suffisamment de candidats.

Cela fait plusieurs mois déjà  que des nouvelles positives se profilent sur le plan de l’emploi. Autant de statistiques qui donnaient à  penser que les entreprises, qui avaient dû reporter leurs embauches pendant de trop longues années à  la suite de la crise de 2008, allaient enfin recommencer à  s’activer sur le marché de l’emploi. La première confirmation chiffrée en a été donnée par la fédération de l’industrie technologique Agoria, cette semaine : quelque 1.500 emplois devraient être créés d’ici 2016 par les entreprises du secteur, ce volume pouvant éventuellement être porté à  10.000 d’ici 2020, « si la réduction du handicap salarial se poursuit », affirme son CEO, Marc Lambotte.

Entre les lignes, on perçoit que l’amélioration conjoncturelle n’est qu’une partie de l’explication. Les entreprises sont structurellement en défaut de main-d’œuvre qualifiée, en particulier dans le secteur labellisé « technologies de l’information et de la communication » au sens le plus large. La numérisation de notre économie entraîne en effet une forte demande auprès des entreprises TIC spécialisées dans les services, le développement de logiciels et les solutions B2B. « De plus en plus d’entreprises belges font appel à  des services externes pour leur gestion TIC, poursuit Marc Lambotte. Contrairement à  ce que prétendent certains, la numérisation de notre économie favorise donc la croissance et génère de nouveaux emplois. »

Comment expliquer, dès lors, que les filières qui mènent à  un job dans de tels secteurs ne rencontrent pas le succès escompté ? Le responsable du baccalauréat en e-Business de la haute école Condorcet, à  Tournai, affirme pouvoir accueillir davantage d’étudiants dans cette section, précisément créée pour répondre aux besoins des entreprises. La semaine dernière, Références interrogeait la responsable du baccalauréat en technologies de l’informatique de l’Ephec, à  Louvain-la-Neuve, qui estimait ne pas diplômer suffisamment de jeunes pour répondre aux demandes des entreprises qui lui sont directement adressées. Et ce, alors que trois des plus grandes fédérations d’entreprises (Agoria, Essenscia et la Confédération de la construction wallonne) estiment qu’il faudrait former 500 ingénieurs de plus chaque année pour répondre aux besoins de leurs membres…

Benoît July

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