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Nestlé offre 20 000 postes aux jeunes Européens

Date de publication: 20 juin 2014
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Il y a quelques mois, Nestlé s'engageait publiquement à  signer 20 000 contrats d'emploi, d'apprentissage et de stage d'ici 2016. Son initiative, YOUth, a déjà  profité à  plus de 4 000 jeunes depuis le début de l'année. Dont 65 en Belgique.

Le choix du pays n'était pas innocent. En novembre dernier, le géant suisse de l'agroalimentaire a choisi la Grèce, l'un des pays d'Europe les plus touchés par la crise, pour lancer son « plan Marshall » pour l'emploi. Objectif : recruter quelque 20 000 Européens dans les trois prochaines années. Soit 10 000 emplois proposés à  des jeunes de moins de 30 ans et 10 000 contrats d'apprentissage et de stages, rémunérés à  60 % du salaire minimum. Sans doute une goutte d'eau par rapport à  la taille du problème. Car en Europe, un quart des moins de 25 ans sont au chômage et, dans de nombreux pays touchés par la crise, se profile le spectre d'une reprise économique sans création d'emplois. Si ce n'est que le programme de la multinationale helvétique, baptisé Nestlé needs YOUth, est la première manifestation chiffrée des engagements pris l'été dernier à  Leipzig par une douzaine de grandes entreprises. Et dont l'UE, qui vise à  accompagner les collégiens, lycéens et étudiants à  s'orienter, espère une concrétisation rapide.

Alors que la tendance générale est plutôt à  la délocalisation ou aux baisses d'effectifs, notre message, c'est de continuer à  créer des postes de travail, en Europe et en Belgique, au même rythme qu'avant, explique Odile Ledésert, DRH Nestlé Benelux. Seule une mobilisation du secteur privé peut inverser la tendance. Si l'on investit et si l'on embauche, on entre dans un cercle vertueux. Cette bouffée d'oxygène concerne une vingtaine de pays, du Portugal à  l'Ukraine, avec les plus forts contingents pour la Russie (3 700 emplois), la France (3 000), l'Allemagne (2 420) et la Suisse (2 130). La Belgique, qui n'accueille aucun site de production de Nestlé, doit se contenter de 200 opportunités. Soit 120 contrats d'emploi réels et 80 conventions de stages. Conscient de la faiblesse du chiffre face aux 7,5 millions de jeunes Européens sans emploi, Nestlé dit aussi compter sur ses 63 000 fournisseurs, sollicités pour contribuer à  l'effort.

D'autres publics

Résultats ? Depuis le début de l'année, YOUth a profité à  plus de 4 000 personnes. Parmi elles, 1 500 ont obtenu un emploi à  temps plein, 1 100 des contrats à  durée déterminée et 1 500 un contrat d'apprentissage ou de formation. En Belgique, nous sommes déjà  en avance par rapport à  nos engagements. Nous avons comblé 65 postes, dont 33 CDI, 19 CDD et 13 stages, détaille Odile Ledésert. Il s'agit principalement d'emplois créés au siège de Nestlé, à  Anderlecht, dans des fonctions commerciales, l'administration, le marketing, la finance et la logistique. Dans un premier temps, Nestlé avoue travailler en partenariat avec Actiris, avec qui elle a aussi développé des formules de stage pour chercheurs d'emploi. Nous nous sommes engagés à  puiser d'abord les meilleurs profils dans leur base de données, confie la DRH. Mais la multinationale cherche aussi des cols blancs, bilingues. Et des profils plus spécialisés en marketing digital. Elle pourrait donc rapidement ouvrir les vannes pour étendre son spectre de recrutements. Et la DRH d'insister : Pour nous, ce programme c'est aussi une opportunité pour diversifier nos recrutements, entrer en contact avec des personnes et des publics moins ancrés dans des réseaux professionnels.

Futurs managers

Ce programme d'embauches permet au leader mondial de l'agroalimentaire de préparer la prochaine génération de managers et d'employés, en anticipant sur ses besoins de recrutement. Ces derniers  atteindront sans doute un pic à  partir de 2017, alors que les baby-boomers seront arrivés à  l'âge de la retraite. Cette initiative permettra sûrement d'augmenter la visibilité de certaines de nos professions où nous avons en effet des difficultés à  trouver des apprentis qui s'y intéressent, explique Odile Ledésert. Mais à  terme, nous souhaitons aussi nous engager davantage dans la communauté. Pour montrer que l'emploi est possible. Notamment à  Anderlecht, un territoire sinistré sur l'emploi des jeunes. Au-delà  de ses ambitions chiffrées, l'initiative de Nestlé prouve surtout sa volonté de ne pas délaisser l'Europe, où le groupe a réalisé l'an passé 29 % de son chiffre d'affaires, soit 26,5 milliards de francs suisses (+2,4 %). Nestlé a ainsi inauguré une usine Dolce Gusto en Allemagne au printemps dernier et s'apprête à  ouvrir un site de petfood en Pologne fin 2014.

330 000

C'est le nombre de personnes qu'emploie Nestlé dans le monde. En Belgique, la société compte 750 salariés. Nestlé vend ses produits dans 196 pays, gère 447 usines et dispose d'un portefeuille de plus de 2 000 marques.

250 000

C'est le nombre d'actionnaires de Nestlé, qui sont surtout des groupes financiers, des gestionnaires d'actifs et des petits investisseurs. Aucun actionnaire ne détient plus de 5 % du capital.

Alliance pour l'apprentissage

À l'heure actuelle, la Commission a reçu trente autres engagements de la part d'entreprises, de partenaires sociaux, de chambres du commerce, de l'industrie et de l'artisanat. Parmi elles, BASF, CISCO, Microsoft et Siemens.