SPÉCIAL TALENTUM C'est à Liège que ça se passe !
Une soixantaine d'entreprises et plus de 5 000 visiteurs sont attendus le 17 septembre au Salon Talentum. Un événement qui, pour sa seconde édition, s'inscrit dans un contexte marqué par une succession de bonnes nouvelles pour les entreprises liégeoises.
L'air de rien, c'est une belle rentrée que vient de signer le tissu économique liégeois. Qu'avons-nous appris coup sur coup en l'espace de quelques semaines ? Le grand cru signé par la holding Meusinvest, d'une part, qui a investi plus de 84 millions d'euros lors de son dernier exercice au bénéfice des PME liégeoises.
C’est un moment très particulier dans notre histoire. Après un exercice 2012-2013 qui s’était soldé par des chiffres déjà qualifiés d’historiques (48 millions d’euros investis), l’exercice 2013-2014 bat une nouvelle fois tous les records, se réjouit Jean-Michel Javaux, président du conseil d'administration. Le plus important dans ces chiffres, c’est qu’ils sont la traduction de la croissance de l’activité dans notre région, ils sont surtout le résultat du dynamisme et de l’investissement des patrons de PME qui prennent des risques tous les jours pour développer leur société.
« L'innovation crée le marché »
Parmi ces entreprises, Cefaly Technology par exemple, dont l'appareil inédit de prévention et de traitement de la migraine par stimulation externe vient de bénéficier de l'agrément de la Food & Drug Administration américaine. Nous changeons d'échelle. Le chiffre d'affaires sera de 5 millions en 2014, nous avons créé notre filiale aux USA, commente le docteur Pierre Rigaux, cofondateur de cette PME qui anticipe des ventes de 10 millions en 2015.
Pour répondre à cette croissance attendue et à celle de ses effectifs, passés en six mois de 8 à 15 salariés, l'entreprise compte investir 1,2 million pour s'installer dans de nouveaux bâtiments, au parc scientifique du Sart-Tilman. De quoi justifier, sans doute, sa nomination dans la catégorie « entreprise prometteuse de l'année » de l'édition 2014 du concours organisé par Ernst & Young et L'Echo.
Nomination, aussi, pour Mithra Pharmaceuticals, cette entreprise spécialisée dans la santé féminine, qui s'est vue décerner cette semaine le titre de Champion national dans le cadre des European Business Awards, un concours visant à promouvoir l'excellence, l'innovation et les meilleures pratiques européennes. Nous sommes très fiers d'être sélectionnés pour représenter la Belgique, commente François Fornieri, CEO et fondateur de cette entreprise qui compte prochainement faire appel aux marchés pour soutenir sa croissance. Nous attendons maintenant avec impatience la prochaine phase du processus où nous pourrons expliquer plus en profondeur la façon dont nous construisons le succès de l'entreprise.
Croissance, encore, au menu de JD'C Innovation, cette entreprise à finalité sociale qui inaugurait début septembre à Grâce-Hollogne de nouvelles installations dédiées à la fabrication de composants en matériaux composites pour le marché exigeant de l'aéronautique. Nous prévoyons d'ici 2015 de satisfaire le processus de qualification Airbus et développer nos activités à l'international, précise son patron, Dany Drion. D’ici 2018, nous devrions augmenter notre chiffre d'affaires de 50 % et doubler son personnel.
Croissance, enfin, pour le groupe d'ingénierie CMI qui annonçait cet été avoir racheté la société Balteau, spécialisée dans les solutions de captage, pompage, traitement et épuration de l'eau. Et qui poursuivait sur sa lancée, fin août, en communiquant avoir gagné un gros contrat pour la livraison d'une chaudière high-tech pour la centrale thermosolaire d'Atacama, au Chili. Je dis souvent à mes équipes que l’innovation crée le marché. La démonstration en est faite une nouvelle fois, commente Bernard Serin, dont nous publions l'interview en page 2.
C'est dans ce contexte, pour le moins positif, même s'il n'efface évidemment pas tous les stigmates d'une sidérurgie fortement malmenée ces dernières années, que se déroule la deuxième édition du Salon Talentum, ce mercredi 17 septembre, sur le site de Liege Airport. Plus de soixante recruteurs présents, plus de 5 000 visiteurs attendus : nous transformons l'essai, se réjouit Grégory Hulstaert, Marketing Manager de Références, qui coorganise l'événement pour la seconde fois. J'y vois comme d'autres le signe que la région de Liège s'inscrit dans une nouvelle dynamique. Et que les talents qui souhaitent y démarrer ou développer leur carrière sont bel et bien susceptibles de trouver leur bonheur, à proximité de chez eux.
Benoît July
6 000 emplois
Plus de 6 000 collaborateurs sont aujourd'hui employés dans les 357 entreprises liégeoises dans lesquelles a investi Meusinvest, qui a par ailleurs accueilli 50 nouvelles PME dans son portefeuille au cours de son dernier exercice et devrait en accueillir 20 de plus dans les prochaines semaines. Le montant annuel des interventions de l'invest liégeois a été multiplié par dix en l'espace de six ans.
Un Traineeship Programme chez Nethys
Il y a quelques mois, Nethys lançait son Traineeship Programme, communiquant sur les réseaux sociaux et sur les sites internet universitaires une annonce pour rechercher des Trainees (stagiaires). Les candidats potentiels ont passé un casting et six d’entre eux, titulaires d'un master en sciences de gestion ou ingénieurs de gestion, ont été retenus. Ils vont se voir confier des missions spécifiques d’une durée de 4 à 8 mois dans les différents départements de l’entreprise afin d’en acquérir une vision transversale.
Des profils très diversifiés
Si les profils techniques sont, une fois de plus, activement recherchés, d'autres portes peuvent aussi s'ouvrir. Je suis montée l'an dernier à Bierset pour y déposer mon CV chez StartPeople, expose Cemile Orman. J'ai profité de l'occasion pour exposer mon parcours à une conseillère sur le stand et, deux jours après, j'étais contactée pour travailler dans une grande surface à Embourg. Il y a beaucoup de monde, c'est vrai, mais si on s'arrête au bon endroit, il y a moyen de trouver de bonnes opportunités...
BJ
Un salon pour recruter... et doper sa notoriété
Plus que quelques jours avant l'ouverture de la seconde édition du Salon Talentum, à Liège, auquel participeront plusieurs dizaines d'entreprises. Quelles sont leurs motivations ? Le point avec deux recruteurs liégeois, Eloy et BEA, qui étaient déjà présents l'an passé et ont choisi de réitérer l'expérience cette année.
Recruter au Salon Talentum ? C'est évidemment l'objectif. Mais comment cela se déroule-t-il concrètement ? Le premier critère qui détermine le succès d'un salon dédié à l'emploi est la qualité (diplôme, expérience, motivation, personnalité...) des participants, commente Gaà«tan Cop, HR Manager d’Eloy, un groupe liégeois en forte croissance qui est essentiellement actif sur deux créneaux : la construction (voirie, génie civil, assainissement, immeubles multirésidentiels et centrale à béton) et l'épuration des eaux. Il faut idéalement que les candidats qui nous rendent visite sachent ce que nous faisons et veuillent nous rejoindre pour cette raison. La communication autour de l'événement et la visibilité qu'il génère pour les entreprises sont donc très importantes.
Un lieu de rencontres déterminant
Le propos est confirmé par Sophie Hoscheit, HR Manager de BEA, une société spécialisée depuis 1965 dans les systèmes de détection pour ouverture et sécurisation pour portes automatiques qui emploie plus de 400 personnes dans le monde (160 à Angleur). Nous ne signons bien évidemment pas de contrat sur place, le jour de l'événement, mais nous en profitons pour faire connaissance avec des candidats dont le profil nous intéresse et avec qui nous reprendrons contact par la suite, précise-t-elle. Nous aussi avons constaté l'an dernier, dans la foulée de notre participation, une nette augmentation de la fréquentation de notre site web et du nombre de candidatures spontanées qui nous sont envoyées. Il y a un donc en effet direct : les visites sur notre stand, et un effet induit : notre notoriété et notre attractivité à long terme.
Maîtrisant à la fois la conception, la fabrication et la commercialisation de ces systèmes de détection qu’on croise dans les supermarchés, les hôpitaux ou autres aéroports, BEA s'appuie sur un portefeuille de technologies auxquelles sont associés des profils souvent très spécifiques, parfois quasiment introuvables en tant que tels sur le marché. C’est la raison pour laquelle nous investissons beaucoup dans la formation en interne, à charge des candidats de nous démontrer qu’ils ont non seulement un bagage technique utile mais aussi, et surtout, une attitude, une personnalité : il faut qu’ils soient curieux, qu’ils aient envie d’apprendre et puissent de la sorte développer une réelle affinité avec nos produits, poursuit Sophie Hoscheit. Et c'est notamment sur la base des rencontres effectuées sur notre stand que nous sommes en mesure d'effectuer une première sélection et poursuivre ensuite le processus de sélection avec celles et ceux qui nous ont séduits.
L'objectif de cette année ? Recruter des mécaniciens qui maîtrisent la technique du plastique injecté, des techniciens qui, parlant l'anglais, pourront assister les clients dans toute l'Europe ou encore un concepteur en électronique dédié au support à la production, entre autres.
Du côté du groupe Eloy, qui a de son côté recruté une centaine de personnes en deux ans pour dépasser désormais les 300 collaborateurs, on expose aussi des demandes très concrètes. Nous recherchons notamment des ingénieurs d'étude dans le secteur du bâtiment ou du traitement des eaux, des dessinateurs-projeteurs, ainsi que deux profils très spécifiques appelés à soutenir la croissance de notre division Eloy Water, dont les produits sont exportés à 75 %, jusqu'en Australie ou en Amérique latine, précise Gaà«tan Cop. À savoir un analyste en marketing, capable de collecter et interpréter les données de marché, et un analyste en performance industrielle, qui va nous aider à améliorer nos processus de production des stations d'épuration.
Benoît July
Grande diversité de profils
Si les profils techniques sont, une fois de plus, activement recherchés, d'autres portes peuvent aussi s'ouvrir. Je suis montée l'an dernier à Bierset pour y déposer mon CV chez StartPeople, expose Cemile Orman. J'ai profité de l'occasion pour exposer mon parcours à une conseillère sur le stand et, deux jours après, j'étais contactée pour travailler dans une grande surface à Embourg. Il y a beaucoup de monde, c'est vrai, mais si on s'arrête au bon endroit, il y a moyen de trouver de bonnes opportunités...
Les inscriptions sont ouvertes
Plus de 5 000 participants s'étaient rendus l'an dernier au Salon Talentum qui, cette année, se déroulera le 17 septembre et a déjà recueilli un grand nombre d'inscriptions. Une soixantaine d'entreprises, de grande taille mais aussi des PME y exposeront leurs besoins en recrutement, y recueilleront les CV, voire entameront la première étape d'une procédure de recrutement. Pour vous inscrire, le plus simple est de vous rendre sur le site dédié à l'événement : www.talentumregions.be
Conférences et débats
En sus des entreprises, Talentum Liège accueillera des consultants en recrutement et des organismes spécialisés en formation. Des conférences et débats animés par des spécialistes du marché de l'emploi seront aussi proposés aux visiteurs. De quoi trouver aussi sur place, le cas échéant, le conseil utile qui vous permettra de postuler de la meilleure manière afin d'accéder à votre premier emploi ou envisager un nouvel envol pour votre carrière.
BJ
« Un potentiel de recrutement quasi permanent »
Nethys, acteur majeur dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie, soutient Talentum et y sera présent avec plusieurs top managers en vue de recruter pas moins de 60 personnes dans des secteurs très divers. Nous avons un potentiel quasi permanent de recrutement, souligne Stéphane Moreau, son administrateur délégué.
Nethys, aujourd’hui, qu’est-ce que cela représente ?
Nethys est une entreprise wallonne dont le développement s’est caractérisé, ces six dernières années, par une large diversification de ses secteurs d’activités. Elle est active dans des domaines technologiques à haute valeur ajoutée tels que la distribution d’énergie, les télécommunications, les multimédias et la production d’énergie renouvelable au travers de marques comme Resa, VOO, Be TV, Nethys Energy ou encore Elicio.
Vous avez déjà participé à Talentum ?
Oui, ce sera la troisième fois. Nous l’avons déjà fait à Liège et à Mons, et nous revenons donc cette année à Liège.
Pourquoi une entreprise comme la vôtre s’investit-elle dans ce genre d’événement ?
Nous sommes un gros employeur dans des secteurs extrêmement diversifiés, avec une pyramide des âges assez équilibrée et des départs chaque année. Ce qui implique que nous ayons un potentiel quasi permanent de recrutement. Être présent à Talentum nous permet d’avoir, en une journée, un maximum de contacts et de curriculum vitae. Pour les postulants qui viennent de divers horizons (demandeurs d’emploi, étudiants, personnes en réorientation professionnelle…), c’est une occasion rarissime de voir au même endroit une telle concentration d’entreprises, de rencontrer des patrons, d’avoir des entretiens avec eux et d’essayer de les convaincre. Notre entreprise sera en effet représentée par nos top managers.
Quel public rencontrez-vous sur des événements comme Talentum ?
On rencontre des jeunes, mais aussi des gens expérimentés parfois licenciés dans la force de l’âge, dont des ingénieurs. Cela n’a pas de prix de rencontrer des gens comme ça.
Chez Nethys, vous vous apprêtez à engager une vingtaine de personnes pour votre call center. Quelles sont les compétences requises ?
On le sait peu mais, pour travailler dans un call center, il faut des compétences variées : maîtriser l’informatique, avoir une orthographe parfaite (car il faut répondre au téléphone, mais aussi être en mesure d’écrire des mails aux clients), avoir le contact facile ainsi que le sens commercial. Pour WBCC, notre call center, nous recherchons 12 personnes de première ligne (qui répondent au téléphone et répondent au courrier) mais également 12 personnes pour la récupération de créances, 5 opérateurs boutiques ou encore un chef d’équipe.
Quel est le profil des gens que vous recrutez ?
Nous avons un panel d’activités très varié, donc nous avons un potentiel d’intérêt pour des CV très différents. Cela va de l’ouvrier au top financier. Quand on est une entreprise qui se développe, on offre un potentiel à des personnes pour des métiers techniques de terrain, mais aussi pour des gens avec des formations universitaires de pointe. Et pour offrir des services de qualité, il faut du personnel compétent. Il nous faut donc des profils dynamiques, curieux, analytiques et centrés sur les besoins du client.
Combien de personnes allez-vous recruter ?
On a une soixantaine de postes à pourvoir : des techniciens/nes, des ingénieurs, des opérateur/trices mais aussi des analystes-développeurs, des directeurs/trices, des commerciaux, un statisticien… Talentum, c’est également l’occasion pour nous d’établir une réserve de recrutement avec les CV.
Pour être engagé chez vous, il faut…
La formation est le passeport d’entrée, mais il faut aussi une personnalité, un état d’esprit, de la sociabilité et de la motivation. Ce dernier critère est peut-être même le numéro un à mes yeux.
En tant que recruteur, à quoi êtes-vous sensible ?
Il faut bien évidemment la formation de base nécessaire pour le job concerné mais, comme je l’ai dit, la motivation, la sociabilité et même l’adaptabilité sont importantes. Même si on essaie que les personnes travaillent près de chez elles, on est présent sur tout le territoire francophone et on peut être amené à bouger. J’aime bien aussi les gens qui ont la capacité de travailler en équipe, qui sont très souples et très ouverts. C’est important quand on travaille dans une équipe de pouvoir établir des relations cordiales avec ses collègues.
Y a-t-il des choses qui vous rebutent lors d’un entretien d’embauche ?
Non, franchement, j’ai toujours des entretiens agréables et constructifs. Généralement, quand les gens font la démarche de venir se présenter ou qu’ils demandent à quelqu’un de venir les conduire au lieu de rendez-vous, c’est qu’ils sont animés d’une volonté de s’en sortir ou d’évoluer. Personnellement, je n’ai rencontré que des gens motivés.
En tant que patron, à quoi êtes-vous attentif ?
Je suis attentif à préserver le job de mon personnel. Un autre élément sur lequel je suis extrêmement vigilant, ce sont les conditions de travail, notamment la sécurité.
Qu’offrez-vous aux gens que vous engagez ?
De bonnes conditions d’emploi et des perspectives de carrière. On fait en sorte que les gens trouvent des perspectives dans notre région car les gens veulent évoluer. On a un taux de rotation dans le call center très faible. C’est que les gens se sentent bien ici. Par ailleurs, entre 2011 et 2014, nous avons augmenté notre effectif de 5,2 %. Actuellement, nous sommes un peu plus de 2 460 collaborateurs dans les principaux sites du groupe en Wallonie (dont 610 personnes à Liège, 155 dans le Hainaut et 483 à Herstal) et à Bruxelles (près de 400 personnes).
Quel est le profil de votre personnel ?
En 2009, nous avions environ 13 % d’universitaires, 31 % d’A1 et 53 % de niveau secondaire. Cette année, nous atteignons 57 % d’universitaires, 20,8 % d’A1 et 20,8 % de niveau secondaire.
Dans quelles régions engagez-vous ?
Partout. Depuis 2009, nous avons engagé 585 personnes, principalement à Liège (348 personnes) mais aussi en Flandre orientale et occidentale (6 personnes), à Anvers (4 personnes), à Bruxelles (près de 80 personnes) ou dans le Brabant wallon et flamand (plus de 40 emplois).
Quels sont vos projets ?
On va beaucoup investir dans le secteur des énergies renouvelables.
Laurence Briquet