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Un Executive Master in Finance pour doper son CV

Date de publication: 15 nov. 2015
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Les formations d’Executive Education ont pour but de renforcer un CV en lui apportant une dimension complémentaire, directement exploitable. Le domaine de la finance est prisé, permettant notamment l’accès à  des fonctions plus managériales.

Hugues Pirotte est, entre autres, directeur académique de l’Executive Master in Finance à  la SBS-EM (Solvay Brussels School Economics and Management, ULB). Une telle formation répond à  ses yeux à  une tendance lourde du marché, les participants s’y montrant très soucieux de l’impact direct sur leur évolution personnelle.

Quelle est la philosophie générale des programmes d’Executive Education?

Ils répondent au souci de nombreuses personnes de continuer à  se former après leurs études. Soit pour obtenir une compétence très précise, sur un laps de temps assez court. Soit pour acquérir une formation plus complète dans un domaine qu’on ne maîtrise pas et auquel on souhaite s’ouvrir, comme la finance, avant ou après une certaine expérience professionnelle. De telles formations, qui ne rentrent pas dans le cadre de l’enseignement subsidié, offrent une réelle flexibilité pour répondre aux besoins du marché.

À quel public s’adressent ces programmes?

Les motivations des participants sont diverses mais relèvent toutes, globalement, de l’envie d’apporter un plus à  sa carrière. Soit en interne, parce qu’on accède ou ambitionne d’accéder à  une fonction qui requiert une bonne maîtrise de concepts et d’outils que l’on n’a pas acquis dans sa formation initiale: un ingénieur qui se dirige vers le management financier de son entreprise ou un médecin qui accède à  la direction financière de son hôpital, par exemple. Soit, de manière plus large et peut-être plus lointaine, parce qu’on souhaite se réorienter, donner une nouvelle impulsion à  sa carrière et se repositionner sur le marché: il s’agit par exemple de gens dont l’horizon semble limité chez leur employeur actuel et qui veulent se donner les moyens d’un nouveau tremplin.

Qu’en est-il, plus précisément, de l’Executive Master in Finance dont vous êtes le directeur académique?

Nous y retrouvons ces publics: des profils plutôt techniques ou scientifiques qui se dirigent vers le management, mais aussi de plus en plus de gens qui veulent approfondir ou actualiser leurs connaissances dans un domaine qui a fortement évolué ces dernières années. Nous accueillons par exemple de plus en plus d’avocats qui sont confrontés à  une réglementation nettement plus complexe et sévère depuis la crise financière et se montrent soucieux d’intégrer cette dimension dans leur panel de compétences.

Comment faites-vous évoluer ce programme pour qu’il reste en adéquation avec les besoins du marché?

Notre force réside dans le fait que les professeurs sont issus tout autant de la sphère professionnelle que de la sphère académique. Ce double apport est très important car il faut que les cours soient solides sur le plan des concepts étudiés mais aussi pleinement en phase avec la réalité du terrain. Prenons le cas des fusions et acquisitions: il n’est pas concevable, dans un tel programme, d’aborder cette thématique sous le regard d’une seule discipline (fiscale, juridique, etc) mais il faut au contraire en intégrer toutes les dimensions au sein de cas pratiques directement exploitables par les participants. Cet objectif est atteint également par l’accueil de conférenciers issus du monde de l’entreprise, ainsi que par les formations dédiées que nous donnons régulièrement en entreprises: nous sommes directement connectés avec la réalité et nous nous adaptons en permanence. Nous veillons aussi beaucoup à  favoriser les échanges d’expériences entre participants, à  favoriser l’interactivité avec les professeurs. Il n’est donc pas du tout question de formations «ex-cathedra», le professeur diffusant un savoir exclusivement théorique…

Quelles sont les principales évolutions de ces dernières années?

Les répercussions de la crise financière ont été nombreuses. La gestion du risque, par exemple, intéresse bien davantage les participants et nous devons produire moins d’efforts que par le passé pour les sensibiliser à  ce sujet. Ici encore, nous en privilégions l’implémentation concrète: la compréhension et la maîtrise des instruments de contrôle ne suffisent pas, il faut aussi pouvoir être en mesure d’en tirer les conséquences sur le plan du management. Des thématiques telles que la gestion de la trésorerie et des liquidités, entre autres, ont aussi sensiblement évolué ces dernières années.

La valeur d’une telle formation est-elle objectivable?

Les participants sont particulièrement attentifs à  la dimension «What’s in it for me?», à  ce qu’ils peuvent en retirer pour eux-mêmes et leur évolution: plus le marché de l’emploi est stressé, plus cette exigence d’impact immédiat est présente. Nous le savons par le biais du feedback qu’ils nous donnent mais aussi par le biais des outils de gestion de carrière que nous mettons à  leur disposition. Le nombre de participants étant limité à  une grosse trentaine par session, nous sommes en mesure de leur octroyer un accompagnement individuel. Nous avons des contacts avec les employeurs, certains nous demandant si nous avons repéré l’un ou l’autre profil intéressant, nous pouvons aussi appuyer éventuellement un candidat qui souhaite évoluer à  la suite de sa formation: l’efficacité du réseau est déterminante.

De tels programmes post-universitaires sont-ils appelés à  prendre davantage encore d’importance à  l’avenir?

Je suis convaincu qu’ils sont désormais perçus comme faisant partie intégrante d’un processus de gestion de carrière. Les gens y participent non seulement pour améliorer leur performance dans leur boulot mais surtout pour investir en eux-mêmes, pour actualiser, renforcer ou étendre leurs compétences: la formation initiale est importante mais il arrive un moment où, pour diverses raisons, elle peut sembler insuffisante pour continuer à  évoluer. Le seul bémol que j’apporterais à  ce constat réside dans le fait que tout le monde n’est pas encore convaincu, comme c’est le cas dans les pays anglo-saxons, qu’il s’agit d’un investissement qui peut aussi être consenti à  titre privé par un particulier: nombre de participants, en Belgique, attendent que leur formation soit payée par leur employeur avant de se lancer.

Benoît July