Votre entreprise est-elle « vélo-friendly » ?

Design épuré et sportif, pliable ou électrique, le vélo déboule dans les centres-villes. Mais reste peu plébiscité pour les déplacements domicile-travail. Comment offrir aux travailleurs des alternatives à  la voiture individuelle ? Les idées ne manquent pas.

Il fait beau… On viendrait au boulot, le matin à  la fraîche, sur notre vélo défrayé par la boîte. Ce serait bien. Et pour certains, c'est déjà  une réalité. L'asphyxie des centres oblige les entreprises à  trouver des solutions pour l'avenir et la « mobilité douce » s’impose de plus en plus à  travers les plans cafétéria. Seulement, en ville, où 70 % des déplacements font moins de cinq kilomètres, à  peine 4 % sont effectués à  bicyclette. Renoncer à  sa voiture pour se rendre au travail ? Un jour, j’en ai simplement eu ras le bol des transports en commun ! Le guidon fier, les rayons lustrés, les pneus et les arguments gonflés, Colette Vostier, 41 ans, ne jure plus que par sa « petite reine ». Entre son domicile et son lieu de travail, elle file plus vite que le tram : 8 kilomètres en 25 minutes pour l’aller, une demi-heure pour le retour. J’adore me faufiler entre les voitures. Je varie les itinéraires en fonction des chantiers. J’emprunte surtout les petites rues, à  l’abri du trafic et des montées. Gain de temps : une heure par jour. Bilan carbone : 0 % d’émissions de CO2. Des vitesses. Une bonne dose de sensations. Et des cuisses en béton. Oubliez tout ce que vous pensiez connaître sur l’emploi d’une bicyclette en ville. Fini la bécane crasseuse encombrant le garage, aujourd'hui, le deux-roues se fait plus léger, plus maniable. Pliable, électrique ou à  pignon fixe, il s'impose comme la nouvelle marotte des travailleurs pour leurs déplacements urbains. Restés longtemps discrets dans les rues de la ville, ces cyclistes quotidiens forment désormais une tribu visible aux côtés des automobilistes et des usagers des transports en commun. Mais leurs employeurs sont-ils prêts à  les accueillir ? Pour déterminer si une entreprise est accueillante pour les usagers de vélo urbain, il y a de nombreux facteurs à  prendre en compte. Voici comment les repérer.

Les parkings vélos

L’entreprise doit mettre à  disposition des usagers un lieu pour ranger leur vélo : elle peut proposer soit un stationnement sécurisé, soit mettre à  disposition un local vélo. L’installation de parkings vélos facilite grandement la vie des cyclistes. C’est par ailleurs un investissement peu coûteux : sur un emplacement de parking voitures, on peut stationner jusqu’à  dix vélos, et ce, pour un coût huit fois moindre (300 € pour cinq arceaux contre 2 500 € pour un emplacement automobile). Certaines boîtes permettent aux usagers de conserver leur vélo dans leur bureau. Si les bureaux de votre entreprise sont situés au 5e étage sans ascenseur, vous partez avec un handicap. N’hésitez pas à  utiliser toute la hauteur de vos murs, avec des porte-vélos, pour gagner de l’espace.

Douches

L’aménagement de douches, de vestiaires, d’un local où l’on peut effectuer de menues réparations est également très apprécié. Depuis mars 2009, l’État prévoit d’ailleurs une déduction majorée de 120 % pour la mise en place de telles mesures. Des études le prouvent : les employés à  vélo sont moins stressés et moins souvent malades que ceux qui se déplacent en voiture.

Vélos de service

L’acquisition et la mise à  disposition de vélos de service, destinés aux déplacements professionnels ou aux déplacements domicile-travail du personnel, ainsi que l’entretien et la réparation des vélos, peuvent faire l’objet d’une déduction majorée de 120 %. Depuis 2009, la mise à  disposition d’un vélo de fonction individuel n’est plus considérée comme un avantage en nature : elle ne donnera donc lieu à  aucune taxation pour le travailleur, et ce, même si le vélo sert également à  effectuer des déplacements privés.

L'indemnité vélo

Les patrons d’entreprises vous remboursent une partie de votre carte de transport en commun ou l’essence que vous mettez dans votre voiture. Mais que font-ils si vous venez à  bicyclette ? La mise en place d’une indemnisation kilométrique est un bon moyen pour motiver les employés à  utiliser leur vélo tous les jours (en plus des bénéfices pour la santé). Cette indemnité existe en Belgique depuis plus de dix ans.

L'effet sur le bien-être

Enfin, pour donner envie à  ses employés, l’entreprise peut lancer une campagne de communication interne, en louant les bénéfices de l’utilisation de la bicyclette. Outre l’aspect « vert » du vélo, le déplacement utilitaire à  bicyclette permet de se déplacer plus vite, plus facilement et apporte un gain de temps indéniable en ville. À l’heure où les accidents cardiovasculaires sont une des principales causes de mortalité, les personnes qui se déplacent à  vélo augmentent aussi leur espérance de vie. Il est de plus prouvé que les salariés qui se déplacent à  vélo sont moins souvent malades.

 

Et si vous étiez payé pour venir travailler à  vélo ?

Pédaler, c’est bon pour la santé et la planète. Et pour le portefeuille. Pour encourager les déplacements deux-roues des salariés, l’employeur peut accorder une indemnité vélo à  ses employés. Elle est défiscalisée, exonérée de cotisations sociales et indexée sur le coût de la vie. Le montant de cette exonération est fixé à  0,145 €/km hors indexation, ce qui correspond à  0,22 €/km pour les revenus de 2013 (exercice d’imposition 2014). Mais les entreprises restent libres d’appliquer leurs propres tarifs. Cette indemnité se limite aux trajets domicile-travail et ne concerne donc pas les déplacements effectués durant les heures de service. Cependant, la majorité des entreprises restent frileuses face à  cette mesure basée sur le volontariat. En effet, l’État n’envisage pas de faveur envers les sociétés mettant en place cette indemnisation et compte davantage sur le sens civique et environnemental des employeurs pour faire appliquer et développer ce mode de transport plus écologique. Du coup, si votre employeur a décidé de ne pas octroyer l'indemnité kilométrique, il existe une autre solution : en effet, il vous reste la possibilité de déduire le montant total des kilomètres parcourus pendant l'année, de les multiplier par 0,22 € et de les indiquer en frais professionnels dans votre déclaration d'impôt (en se mettant en « frais réels »).

Retour à la liste