A la recherche des diplômes pourvoyeurs d’emplois
C’est désormais une réalité pour l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire : les vacances sont définitivement terminées. Comme à son habitude, le supérieur prolonge encore quelque peu jusque mi-septembre. Un petit extra qui pourrait bien être utile. Car si la rentrée approche, ils sont encore visiblement nombreux à ne pas avoir définitivement choisi leur orientation.
A l’UCL, en début de semaine, les inscriptions tournaient autour des 50 % » , explique Catherine Volvert, la porte-parole de l’université. Rien de dramatique pour autant, ce faible nombre s’expliquant par plusieurs raisons, dont la mise en place d’inscriptions en ligne et d’un examen d’entrée en médecine. Pour ceux qui hésitent, certaines formations sont aujourd’hui porteuses à coup sûr – ou presque – d’emploi. Petit tour des différentes disciplines dispensées dans toutes les universités du pays et pour lesquelles le taux d’emploi en sortie de cursus est parmi les meilleurs.
Gestion
Après un tassement suite à la crise de 2008, le marché du travail semble aujourd’hui très demandeur de diplômes en gestion. « Nous faisons régulièrement des études auprès de nos anciens étudiants. Les derniers résultats indiquent que, trois mois après la fin de leurs études, 89 % des diplômés de gestion travaillent. Autant dire qu’il s’agit presque du plein-emploi » , détaille Michel De Wolf, le doyen de la Louvain School of Management.
Parmi les importants recruteurs se retrouvent notamment les boîtes de consultance et d’audit qui viennent chercher les étudiants avant même la fin de leur cursus. Elles ne sont néanmoins pas les seules à tenter d’attirer les jeunes. « Beaucoup aussi se dirigent dans le secteur des sciences, de la technologie et de la logistique », ajoute encore le doyen. Pour ce type d’études, le doyen de la LSM retient deux éléments clés dont doivent tenir compte les étudiants qui souhaiteraient se lancer. « Un certain bagage en math est forcément nécessaire. La gestion n’est pas vraiment indiquée pour un étudiant qui avait le minimum d’heures de math durant les secondaires et qui a traîné chaque année des examens de passage. Mais cela reste évidemment accessible , explique le responsable de la faculté, qui souligne également l’importance des langues. A la différence ici qu’il ne faut pas spécialement avoir un bagage, mais plutôt une ouverture aux langues étrangères et spécialement à l’anglais. »
Sciences appliquées
Les différents métiers dans le domaine des sciences appliquées comme ceux d’ingénieur et d’informaticien sont aujourd’hui très prisés sur le marché du travail. Pas étonnant dès lors que les entreprises s’arrachent les étudiants de ces disciplines. « On est très régulièrement contactés par les sociétés qui souhaitent faire part d’offres d’emploi. Lors de nos Job days, nous devons même refuser des entreprises » , explique ainsi Pierre Wolper, le doyen de la faculté de l’Université de Liège. Tout comme pour la gestion, le taux d’emploi atteint également les 90 % peu de temps après la fin du cursus. Un réel intérêt pour ces diplômés qui se marque de plus en plus et pas uniquement sur le marché belge. « Depuis peu, on a même une entreprise chinoise qui propose aux étudiants de les inviter à venir visiter ses bureaux en Chine. Les sociétés tentent de se démarquer pour que, lorsqu’elles proposent des offres, leur nom signifie quelque chose aux étudiants », continue le responsable.
Forte de son succès croissant, l’Université de Liège va d’ailleurs ouvrir dès cette année un nouveau master en traitement de données. « On le lance pour répondre à une demande du marché. Aujourd’hui, le data est devenu essentiel. Il suffit de regarder la médecine. Désormais, beaucoup d’innovations se font grâce à l’exploitation de données » , explique le doyen.
Droit
Très populaire, le droit reste également une formation où les débouchés sont nombreux grâce notamment au fait que la formation reste assez générale. « Le droit permet aussi bien de se lancer dans une fonction qui lui est spécialement consacrée, comme le barreau, mais aussi de travailler dans le service public, le monde de l’entreprise » , explique Patrick Goffaux, le doyen de la faculté de droit et de criminologie de l’ULB. Malgré le nombre parfois très important d’étudiants dans cette formation, les entreprises sont également très vite intéressées à recruter. «Surtout les cabinets d’avocats. Certains entrent parfois en contact avec les étudiants dès la troisième année de bac », confirme Patrick Goffaux.
Le droit a également l’avantage de ne pas nécessiter de prérequis précis, même si certaines options du secondaire peuvent avoir de l’intérêt. « Je cite souvent le latin où une seule lettre peut changer toute une phrase. En droit aussi, il y a une très grande rigueur à avoir. La géométrie aussi a de l’intérêt pour son fonctionnement clair : hypothèse, thèse, démonstration. C’est une façon de faire qui trouve un parallèle dans le droit. Mais il est évidemment totalement envisageable de réussir sans n’avoir jamais fait de latin », continue encore Patrick Goffaux. Les chances de trouver un emploi avec ce type de formation sont donc également très importantes et visiblement à peu près sans limites. « Charles Michel sort de chez nous » , sourit le doyen. Premier ministre ça vous dit ?
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