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Ambulancier: la formation qui sauve des vies

Date de publication: 28 sept. 2020
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Ils ont le sang-froid et le geste qui sauve. Les secouristes-ambulanciers ont appris que chaque seconde compte. Zoom sur l’Ifamu, l’école qui forme à ce métier essentiel.

Résister au stress et avoir un esprit d’équipe. Voilà quelques atouts précieux pour devenir secouriste-ambulancier. Le reste, ça s’apprend à l’Institut de formation en aide médicale urgente à Haren. Cette école bruxelloise ne dispense des formations que sur base d’une demande de l’employeur. En pratique, l’institut forme les militaires, la Croix-Rouge, quelques ambulanciers privés mais surtout les pompiers du Siamu. En effet, 80% du temps de travail des pompiers bruxellois est consacré au métier de secouriste-ambulancier.

La formation de base allie cours théoriques et exercices pratiques. Au total, 160 heures de cours et minimum 40 heures de stage. Pour les ambulanciers déjà sur le terrain, l’école organise également une formation permanente de 24h par an. Son but est de mettre les connaissances de l’agent à jour .

Brusafe : une synergie entre les métiers de la sécurité, de la prévention et du secours

L’Institut fait partie de Brusafe, l’École Régionale des Métiers de la Sécurité, de la Prévention et du Secours. En bref, quatre écoles en une. On y retrouve l’Ifamu mais aussi l’école de police (Erip), le volet «prévention et sécurité» de l’école d’administration publique (Erap) et l’école du feu (CFPB). Le but de ce projet est de réunir les étudiants notamment au travers de formations multidisciplinaires. «Nous sommes persuadés que sur le terrain, travailler ensemble est bien plus simple et efficace si on se connaît. C’est une vraie force de se retrouver dans la même école.» confirme le Dr. Marie-Astrid de Villenfagne, présidente du Conseil d’Administration de l’Ifamu.

Brusafe c’est aussi de nouveaux bâtiments pour ces quatre écoles et notamment de nouveaux dispositifs pédagogiques. Dans le cadre de leur formation, les secouristes-ambulanciers sont ainsi plongés en situation réelle grâce à une salle de simulation. Une soirée en boîte de nuit est, par exemple, projetée sur les murs. Au sol, un patient tombé parce qu’il a trop bu, doit être secouru. Bien sûr, le mannequin n’est pas le seul paramètre à prendre en compte. «Gérer un patient dans une pièce aux murs blancs, sans bruit, ça devient facile petit à petit. Dans ce cas-ci, les candidats sont mis dans une situation réelle et doivent gérer le bruit, la diminution de luminosité. Ils doivent voir si le patient est en arrêt cardiaque mais il y a le vrombissement des basses, le manque de lumière qui compliquent leur prise en charge.» explique le Dr. de Villenfagne. Cet outil permet donc d’appliquer la théorie à une situation pratique concrète. L’institut bénéficiera également d’une salle avec une ambulance pour, à nouveau, immerger les futurs secouristes dans les conditions réelles du métier.

Le bâtiment héberge aussi le Centre d’Orientation au Recrutement de Brusafe qui a été créé pour informer la population bruxelloise sur les métiers du secteur, sur les tests de sélection et sur les possibilités de carrière.

Des modules adaptés aux réalités du terrain

L’école a décidé de rajouter des modules supplémentaires à la formation recommandée par le SPF Santé Publique. Le but est de coller à l’actualité mais aussi à la réalité du terrain bruxellois. À la suite des attentats, une formation tactique a par exemple été créée, en collaboration avec les services de police, pour apprendre à gérer une situation avec un tireur isolé. D’autres modules se concentrent sur des interventions plus spécifiques comme par exemple celle d’un accouchement ou encore sur des mises en situations pratiques permettant de mettre en œuvre les différentes techniques enseignées.

Depuis la pandémie, l’institut travaille sur une nouvelle façon d’enseigner : le BlendedLearning. Il s’agit d’une manière d’enseigner qui combine deux modalités d’apprentissage: l’apprentissage en ligne et en présentiel. Ces cours, dispensés en français ou en néerlandais, permettraient à l’étudiant de réviser la théorie chez lui avant de venir à la formation. Une alternative qui pourrait même se révéler plus efficace selon la présidente du Conseil d’Administration d l’école: «Ça conscientise les agents à connaître le cours puisqu’ils savent qu’on ne reviendra pas sur la théorie mais qu’on sera beaucoup plus sur la pratique. C’est d’ailleurs ce qu’ils demandent dans ces formations.»

Sarah Poucet

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Marie-Astrid de Villenfagne, Médecin urgentiste, présidente du Conseil d’administration de l’Ifamu et instructeur ellemême.

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