Après le « quiet quitting », voici le « conscious quitting »
Quitteriez-vous votre entreprise ou refuseriez-vous une offre d’emploi sous prétexte que vos valeurs ne sont pas alignées à celles de l’employeur ? C’est en tout cas un mouvement qui touche de plus en plus de travailleurs, en particulier les jeunes générations. On parle alors de conscious quitting ou de « démission consciente » des salariés. Explication.
Le monde du travail est en pleine mutation et entraîne son lot de phénomènes qui touchent les travailleurs. Après le « quiet quitting » ou la démission silencieuse, les Anglo-saxons parlent à présent de « conscious quitting ». Concrètement, la démission consciente concerne les salariés qui décident de quitter leur entreprise parce que leurs valeurs environnementales et sociales ne correspondent pas à celles de l’employeur. C’est ce qui ressort d’une étude publiée sur le site de Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, et menée auprès de 4.000 employés aux États-Unis et au Royaume-Uni. Près de 50% des personnes interrogées envisagent en effet de démissionner parce qu’elles ne s’identifient pas aux valeurs de leur employeur. Et un tiers des salariés interrogés ont déclaré avoir déjà quitté un emploi pour cette raison. Pour Paul Polman, les entreprises qui ne parviendront pas à prendre leurs responsabilités environnementales et sociales peineront à recruter les jeunes salariés, qui sont plus sensibles à ces questions.
Le phénomène de démission consciente montre à quel point la quête de sens au travail a gagné en importance depuis la crise sanitaire de la Covid-19. Cette quête de sens exprime une volonté forte du travailleur de percevoir que son travail est gratifiant et utile, aussi bien pour l’entreprise que la société.
Ouvrir le dialogue
L’idée de quitter votre job par manque de sens vous titille aussi ? Pas si vite ! Avant de donner votre démission, l’experte britannique en carrière Charlotte Davis recommande d’ouvrir le dialogue avec votre employeur : « Je conseille toujours de parler à votre responsable de vos préoccupations en premier lieu – il se peut que votre entreprise fasse « discrètement » sa part pour l’environnement ou d’autres causes qui vous tiennent à cœur, et il peut même y avoir des opportunités à vous impliquer dans ces efforts en vous joignant à un comité par exemple », explique-t-elle.
Source : 2023 Net Positive Employee Barometer