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Ces adultes qui retournent à l’école

Date de publication: 11 mars 2017
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Malgré une carrière professionnelle accomplie ou bien remplie, ils ont décidé de reprendre le chemin de l’école. Par défi, par ambition, par satisfaction personnelle parfois. Tant pis s’ils ont l’âge d’être profs ou bien parents. Dans les universités, le nombre d’adultes en reprise d’études augmente d’année en année, signe d’un marché du travail où l’évolution des compétences et l’apprentissage continu deviennent de plus en plus importants. 

Ils rêvent de recevoir enfin le diplôme qu’ils n’ont pas pu obtenir dans leur jeunesse. Ils feraient tout pour décrocher la promotion qui leur fait tant envie. Ou, simplement, ils ont décidé de changer radicalement de vie. À leur âge, les bancs de l’école devraient normalement n’être plus qu’un lointain souvenir. Les voilà pourtant de retour vers les amphis.

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« Ils », ce sont ces adultes en reprise d’études, ces travailleurs qui ont décidé de combiner carrière professionnelle et parcours scolaire. Ces working students ne sont désormais plus des exceptions. Dans les universités, leur nombre augmente d’année en année. Tant et si bien qu’ils atteignent aujourd’hui en moyenne 10 % de la population estudiantine dans les principaux établissements francophones du pays. « Ce n’est pas du tout le fruit du hasard », avance Cécile Sztalberg, directrice de la Formation continue à  l’ULB, où le nombre d’adultes ayant repris une formation certifiante a augmenté de… 43 % en 2010-2011 par rapport à  l’année académique précédente. « Toutes les universités ont reçu des subsides européens afin de développer davantage leur offre en la matière. »

Objectif : encourager le lifelong learning, l’éducation tout au long de la vie. Un critère voué à  prendre de plus en plus d’importance sur le marché du travail. « On commence à  comprendre que la trajectoire d’une carrière n’est plus systématiquement rectiligne, mais qu’elle peut prendre des chemins différents et qu’il faut dès lors parfois acquérir de nouvelles connaissances en cours de route », note Valérie Maillard, conseillère à  l’ULg.

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Sacrifices

Encore faut-il oser franchir le pas. Car la reprise d’études engendre son lot de sacrifices. Financiers d’abord, pour celui qui choisit d’abandonner le boulot pour se consacrer uniquement à ses syllabus. Ce que très peu d’adultes peuvent se permettre. Il faut alors combiner les deux, quitte à  mener une double vie et à accepter de mettre entre parenthèses vacances, hobbys, famille et vie sociale.

Un rythme d’enfer. Pourtant, très peu de working students jettent le gant en cours de cursus. « Ce sont des gens qui en veulent », résume Vincent Wertz, prorecteur à  l’UCL. « La plupart vont jusqu’au bout, le taux d’abandon est très faible. » Tout comme le taux d’échec, qui serait même moins élevé que chez les jeunes : « Le taux de réussite dans les formations continues est de 80 %, contre 65 % dans les formations classiques », estime Cécile Sztalberg.

Pour tenter de rendre le challenge plus accessible, les universités développent de plus en plus de modules spécialement conçus pour les adultes-étudiants. Comme des programmes à horaires décalés, des séminaires intensifs ou des cours à distance. Mais ces formules restent encore minoritaires et ne conduisent généralement pas à un véritable diplôme, mais à une certification.

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Les adultes en reprise d’études peuvent toutefois bénéficier d’un sérieux coup de pouce : la valorisation des acquis de l’expérience (VAE). Cette procédure d’admission permet à toute personne pouvant justifier cinq années d’expérience dans un domaine précis d’accéder directement aux masters ou d’obtenir certaines dispenses. « Une nouvelle porte d’entrée à  l’université », se réjouit Vincent Wertz.

Une porte d’entrée qui peut s’ouvrir sur toutes les disciplines (sauf pour la médecine !) et qui est accessible à tous les âges. Il arrive parfois que certains obtiennent leur diplôme à plus de 80 ans… Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour apprendre