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Le chômage colle aux basques de la Wallonie

Date de publication: 28 nov. 2016

 

En 23 ans, le chômage n’a presque jamais baissé en Wallonie, a augmenté à Bruxelles et a été divisé par deux en Flandre. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’IWEPS, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique, détaillée ce lundi dans les titres de Sudpresse. 

Au cours des trente dernières années, les écarts des taux de chômage entre les trois régions du pays se sont considérablement accentués : "En 1983, moins de trois points de pourcentage séparaient le taux de chômage le plus bas, observé en Flandre (10,7%), et le plus élevé, observé en Wallonie (13,5%), pour 12,2% à Bruxelles. En 2015, l'écart entre ces deux régions a explosé, passant à sept points. Pire, l'écart le plus élevé - entre la Flandre et la région de Bruxelles - atteint désormais plus de douze points", constate Béatrice Van Haeperen, de l'IWEPS.

En Wallonie, même si le chômage tend à se stabiliser depuis le début des années 2000, il reste à un niveau élevé. Il s’agit d’un chômage structurel, c’est-à-dire d’un niveau faible d’offre d’emplois lié « aux conditions structurelles de l’économie : niveau trop élevé des salaires, compétences des travailleurs ne répondant pas aux attentes des entreprises, manque de mobilité de la main-d’œuvre, système d’indemnisation incitant peu au retour à l’emploi, etc. ».

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Les jeunes encourent un risque de chômage plus élevé que celui des adultes. Tant en moyenne nationale que dans les trois régions, les jeunes actifs (15-24 ans) sont plus souvent au chômage que les adultes (25-49 ans). Et c’est la Wallonie qui est, encore une fois, la plus touchée. 

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En cause, le parcours « accidenté » des jeunes diplômés. Entre la sortie des études et l’accès à un emploi stable et correspondant à leurs attentes, les jeunes accumulent des contrats à durée déterminée (CDD), des emplois à temps partiel ou des emplois soutenus par des aides publiques. Ces jobs sont donc « inévitablement alternés avec des épisodes de chômage ». De plus, leur faible niveau d’ancienneté sur le marché du travail en fait les principales victimes des fluctuations conjoncturelles : « En période de récession, les actifs les plus récents, plus souvent sous contrat temporaire que leurs aînés et bénéficiant de moins d’expérience, sont ceux dont les entreprises se séparent le plus rapidement », explique Béatrice Van Haeperen dans son étude. 

La situation des jeunes par rapport à celle de leurs aînés doit toutefois être relativisée : quel que soit l’état de la conjoncture, ils accèdent plus rapidement à un emploi que les travailleurs plus âgés, freinés par leur coût pour l’entreprise et parfois un manque de remise à niveau de leurs compétences. 

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Marine Martin