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Combien rapporte un tatouage facial ?

Date de publication: 22 nov. 2013
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Imaginez : vous avez besoin d’une grosse somme d’argent. Au plus vite. Quelles sont vos options ? Les Américains ont trouvé une solution originale : se faire payer par des entreprises pour se faire tatouer le visage avec leur logo. Des tatouages sponsorisés donc. Rien de surprenant à ce que nombre d’entre les « sponsorisés » formulent de vifs regrets de leur geste quelques années plus tard. A fortiori si le site dont l’url se trouve tatoué sur leur front n’existe plus. Voici trois vétérans de l’industrie de la « skinvertising » (« peaublicité »). 

Billy Gibby alias Hostgator Dotcom: entre 75 et 1 000 dollars le tatouage

Billy Gibby a le coeur sur la main : il a fait don de son poumon à un inconnu, dont il avait entendu parler dans les journaux. Mais ce don le mit dans les problèmes financiers. Pour éviter la rue à ses cinq enfants, il a commencé à se faire poser des tatouages sponsorisés sur le corps. Il en a une quarantaine en tout, dont plusieurs sur le visage. Il a aussi accepté de se faire rémunérer pour changer son nom en Hostgator Dotcom.

Dotcom, ou Billy Billboard (son deuxième surnom), travaille pour le moment comme trieur à la poste. Mais son apparence l’empêche de décrocher un meilleur job et il en a marre de se balader avec le nom de sites porno en faillite sur le visage. Il a dès lors décidé de se faire retirer ses tatouages. Ce panneau publicitaire vivant a trouvé une idée originale pour se payer les opérations de laser : il cède le reste de son corps afin de pouvoir porter davantage de tatouages sponsorisés.

Kari Smith : 10 000 dollars

En 2005, Kari Smith (Utah, États-Unis) se laissa tatouer le front avec l’inscription « GoldenPalace.com » en échange de 10 000 dollars. Le site de jeux avait ainsi répondu à la proposition d’une femme sur eBay. GoldenPalace.com n’en était pas à son coup d’essai : il avait déjà fait tatouer l’adresse de son site sur des centaines de bras, de jambes, de torses et de dos (entre autres sur celui de Billy Gibby).

Smith voulait se servir de cet argent pour offrir une meilleure éducation à son fils. Le tatoueur qui exécuta ce tatouage tenta de la dissuader pendant sept heures, en vain. « Je le veux vraiment. Ça a peut-être l’air stupide, mais pour moi, 10 000 dollars, ça fait beaucoup d’argent. Un tel tatouage n’est qu’un moindre mal s’il peut assurer un meilleur futur à mon fils. » 

Huit ans plus tard, elle a changé d’avis. Après des sessions de laser interminables, le tatouage a enfin disparu de son front. Elle n’est plus obligée de le cacher avec une frange. « C’était comme si quelqu’un m’avait mis un gros cachet noir sur le front », dit-elle. « Et ce tatouage n’aidait certainement pas à trouver un job. »  

Eric Hartsburg : 5 000 dollars

L’année passée, alors que Mitt Romney entrait en lice contre Barack Obama pour la course à la Maison Blanche, Eric Hartsburg, lutteur professionnel et républicain convaincu, se fit tatouer le logo rouge et bleu de la campagne Romney/Ryan sur la joue droite, en échange de 5 000 dollars (certaines sources parlent de 15 000 dollars). « Personne ne pourra dire que je n’ai pas fait le maximum pour soutenir Romney », déclarait Hartsburg à la presse. Malheureusement pour lui, c’est Obama qui l’emporta. 

À la base, Hartsburg n’avait pas l’intention de se faire retirer son tatouage. Mais il changea d’avis après que Romney eut accusé Obama d’avoir acheté des voix à coups de pots de vin. « Mon tatouage ne représente pas seulement une campagne électorale défaite », affirme Hartsburg, « il rappelle aussi le mauvais perdant qu’est Romney. Accuser quelqu’un de pots de vin, c’est pas très beau. » Hartsburg se prépare donc à un voyage à L.A. pour s’y faire retirer son tatouage. Une opération qui coûte normalement 1 000 dollars, mais qui lui a été proposée gratuitement.  

Bonne nouvelle pour Dotcom, Smith et Hartsburg : les tatouages faciaux et ceux situés au-dessus du cœur sont généralement plus faciles à retirer (grâce à une bonne circulation sanguine) que les tatouages aux pieds ou aux jambes. Seule ombre au tableau pour Hartsburg : le bleu est l’une des couleurs les plus difficiles à retirer.