Comment reprendre le boulot après un burn-out ?

Les travailleurs victimes d'un burn-out restent en moyenne absents de leur entreprise durant 8,5 à 12 mois. Qu'il est donc long le temps de la reconstruction ! Après cela, comment reprendre le chemin du travail sans risque de retomber dans un état de fatigue intense ou de grande détresse ?

Comment reprendre le boulot après un burn-out ?

D'entrée de jeu, Stéphanie Leblanc, Psychologue clinicienne - Conseillère en Prévention aspects psychosociaux chez Mensura, admet qu’« établir le bon moment pour un travailleur de reprendre le chemin du bureau n'est pas chose aisée. Cela l'est d'autant moins que le travailleur n'est pas le seul concerné par ce retour. Il y a aussi des éléments à prévoir du côté de l'employeur. » Replonger une personne dans un environnement qui n'a pas évolué et qui était la cause de déclenchement du burn-out comporte en effet des risques élevés de rechute.

Recalibrer son hygiène de vie

Côté travailleur d'abord, se remettre après un burn-out suppose en premier lieu de consacrer le temps nécessaire pour reprendre son existence en main : « Il s’agit de recalibrer ses habitudes et son hygiène de vie, de retrouver l'énergie et le goût pour se livrer à des activités qui plaisent et font du bien. La personne doit apprendre à écouter son corps et à mettre son activité professionnelle en veilleuse quand des signes lui indiquent que les batteries se déchargent ou que le stress monte un tantinet trop haut. »

Dans une phase de convalescence, indique encore Stéphanie Leblanc, « il est aussi conseillé de commencer par faire des activités manuelles comme du jardinage, de la cuisine ou de la peinture. Ceci laisse au cerveau le temps de se reposer un peu. On peut aussi pratiquer un sport qui n’exige pas trop d’énergie, comme la marche à pied. »

Garder le contact

Côté employeur cette fois, il ne s’agit pas de rester les bras croisés. « Il y a quelques années encore, on conseillait de couper totalement les ponts entre le collaborateur et son entreprise pendant son rétablissement », explique notre interlocutrice. « Aujourd'hui, on recommande plutôt des contacts informels périodiques afin de prendre des nouvelles. Ceci facilitera son retour sur le lieu de travail après une absence parfois très longue. »

Quand vient enfin la reprise du travail, il est préférable d'organiser une réunion entre le travailleur et l’employeur. Ce sera l’occasion de discuter des aménagements nécessaires éventuels, par exemple en vue de diminuer le niveau de stress auquel le collaborateur sera soumis. Cette discussion peut aussi aboutir à un changement de fonction ou de département pour le collaborateur. »

Se sentir attendu

En tout état de cause, insiste Stéphanie Leblanc, « même si la personne reprend sa fonction initiale, il faut prendre le temps de la réintégrer. Le manager doit lui expliquer tous les changements qui ont eu lieu durant son absence : certains collègues ont bougé de poste ou d’entreprise, on a réorganisé le travail, etc. Globalement, il faut que la personne se sente attendue. Je me souviens d'un travailleur que nous avons suivi : le jour de son retour, il a retrouvé… une imprimante à la place de son bureau ! »

Notre psychologue donne encore quelques conseils : « Il faut replonger graduellement le travailleur dans le bain, pas le relancer à plein régime dès qu'il pose le pied dans son bureau. Par ailleurs, organiser des réunions de suivi, fréquentes au début et plus espacées ensuite, permet de s'assurer que le collaborateur se sente à l'aise dans la manière dont on a réaménagé sa fonction. »

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