Comment se fige une bonne "première impression" ?

Vous frappez à la porte, vous entrez dans le bureau, rejoignez le recruteur et lui serrez la main. À cet instant, vous avez déjà quasi gagné ou tout perdu. C’est une loi immuable des entretiens d’embauche : les mots restent des mots, les explications des explications et les promesses des promesses. Seul compte le résultat. Et… la première impression.

L’esprit humain requiert 8 à 60 secondes pour se forger une opinion lorsqu’il est face à une nouvelle personne. En fait, notre cerveau a besoin de classer rapidement la nouveauté pour savoir s’il peut faire confiance à la personne devant laquelle il se trouve. Il va créer une fiche mémoire dédiée uniquement à cet individu. Cette fiche se construit sur base de la première impression : c’est la première donnée dont dispose la mémoire et elle l’utilise comme fondation.

La première impression agit un peu comme une punaise qui va retenir votre fiche dans les neurones du recruteur. C’est son point d’allocation. Si, dans ce court laps de temps, vous arrivez à faire comprendre à votre interlocuteur que vous lui êtes sympathique, le lien sera beaucoup plus facile à créer et une relation professionnelle pourra éventuellement se développer.

Lors de votre entrée, le recruteur ne retient de vous qu’un seul adjectif : sérieux, pro, souriant, empathique… ou nerveux, distant, fatigué. Rien de mesuré. Seulement, toutes les informations futures qui seront stockées seront déformées par cet adjectif. Soit positivement, soit négativement. C’est ce que l’on ressent spontanément quand on croise quelqu’un dans la rue.

En entretien, cet adjectif est votre passeport. Sous un halo favorable, il va vous porter : outre la sympathie que vous dégagerez, tout ce que vous expliquerez en entretien sera écouté avec un a priori positif. Par contre, si ce premier filtre est négatif, votre entretien sera vécu sur le mode du doute.

Seulement, voilà. Les candidats à un emploi doivent se rappeler qu'ils n'ont pas que l'employeur à impressionner. Les responsables de l'embauche ont l'habitude de demander l'avis de toutes les personnes qui ont interagi avec la personne qu'ils interviewent, qu'il s'agisse de la réceptionniste ou des futurs collègues potentiels, explique Philippe Lebreton, auteur de « L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence » (1). Morale de l’histoire : soyez parfait, en tout temps, envers tout le monde. Et… souriez ! Vous êtes scanné.

À LIRE

(1) L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence, par Philippe Lebreton, éd. Eyrolles, 2013, 146 p., 20 €.

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