Passer au contenu principal

Covid-19 : Plus de 20% du personnel soignant pense à changer de travail

Rédigé par: Julie Delcourt
Date de publication: 4 févr. 2021

En décembre dernier, 22% des professionnels des soins de santé envisageaient de cesser leur activité, contre 10% en temps normal. C'est ce qu'il ressort d'une étude conjointe menée par Sciensano et la KU Leuven.

Coronavirus

Du 8 au 15 décembre 2020, 3 140 professionnels de soin et d’aide ainsi que des aidants proches ont participé à l'enquête "Power to care" de Sciensano et de la KU Leuven. Cette dernière sonde le bien-être et le besoin de soutien de ce groupe qui, en raison de la crise sanitaire, se trouve confronté à une pression grandissante.

De manière générale, il ressort que la pandémie de Coronavirus a eu un impact considérable au niveau personnel, professionnel mais aussi physique pour les professionnels de soin et d’aide et les aidants proches. 

 Dix mois après le début de la crise, les répondants ont rapporté avoir ressenti plus souvent qu’avant la crise une série de symptômes pouvant être la conséquence d’une pression plus importante. Ces signaux étaient clairement identifiés par les répondants des différents secteurs (hôpitaux, maisons de repos, la première ligne, le secteur du bien-être) et des différentes régions du pays.

La fatigue comme symptôme majeur

Sur le plan personnel, les symptômes ci-dessous sont apparus plus souvent que la normale :

  • Sentiment de fatigue (56% contre 38% en temps normal)
  • Être sous pression (51% contre 34% en temps normal)
  • Ne pas pouvoir se détendre suffisamment (46% contre 27% en temps normal)
  • Privation de sommeil (40% contre 25% en temps normal)
  • Troubles de la concentration (26% contre 15% en temps normal)

Des symptômes en lien avec un stress aigu sont également apparus plus régulièrement comme l'hypervigilance (38% contre 24% en temps normal) et les sentiments d'anxiété (27% contre 12% en temps normal)

>> A lire aussi : Un travailleur belge sur 4 serait au bord de la rupture

Une situation professionnelle menacée

D'un point de vue professionnel, la crise sanitaire laisse également des traces sur les professionnels de soin et d’aide. En décembre 2020, 22 % envisageaient de cesser leur activité (contre 10 % en temps normal). Ces résultats peuvent être liés à un sentiment d’isolement au travail (25 % contre 13 % en temps normal), à une baisse du sentiment de faire partie d’une équipe (58 % contre 69% en temps normal) et à une augmentation du sentiment d’incertitude dans leur équipe (16 % contre 7 % en temps normal).

L'étude démontre aussi que même des problèmes physiques en rapport avec un stress chronique se sont manifestés davantage qu’en temps normal :

  • Douleurs musculaires et articulaires (38 % contre 21 % en temps normal)
  • Maux de tête (30 % contre 12 % en temps normal)
  • Problèmes d’estomac (21 % contre 11 % en temps normal)

>> A lire aussi : Les 5 facteurs du stress au travail

Le besoin de soutien demeure élevé

Il ressort par ailleurs que la gravité de l'impact psychique et physique dû à la crise dépend partiellement du soutien dont bénéficie les professionnels des soins de santé.

En effet, environ 60% de ceux-ci ont partagé leurs pensées et émotions avec leur partenaire, leurs collègues directs, leurs amis et leur famille, en dehors de leur organisation, dans la semaine précédant l’enquête et ils étaient satisfaits de cette interaction. 27 % seulement des répondants ont partagé leurs pensées et émotions avec leur chef et 15 % ont eu recours à un soutien professionnel. Enfin, plus de la moitié des participants ont indiqué avoir certainement ou probablement besoin du soutien de leur chef et presque 40% d'un professionnel.

Pour plus d'informations sur cette enquête, rendez-vous ici.

>> Consultez toutes nos offres d'emploi