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Dans les coulisses du métier de saint Nicolas

Rédigé par: Julie Delcourt
Date de publication: 4 déc. 2019

« Plus tard je voudrais être saint Nicolas ! », cette exclamation s’échappe souvent de la bouche des enfants. Mais que se cache-t-il concrètement derrière ce métier si convoité ? Être adulé par les bambins n’est pas la seule préoccupation du saint patron.

Saint Nicolas

Le 6 décembre. Date intemporelle tant attendue par les enfants sages (et les moins sages aussi). Et pour cause, elle annonce la venue de saint Nicolas dans les écoles. Mais là ne repose pas la seule « journée de travail » du grand patron des écoliers. Celle-ci annonce plutôt la fin d’un long mois riche en maux de dos, en émotions et en souvenirs.

« La préparation de la Saint-Nicolas commence début novembre car dans la plupart des endroits publics ou dans les centres commerciaux, saint Nicolas est présent dès le 15 novembre, parfois plus tôt », explique Jérôme Roose, comédien professionnel et saint Nicolas chez Rive Gauche.

Mais qu’est ce que saint Nicolas pourrait bien préparer ? Eh bien, il se soucie de sa barbe et de sa tenue. Elles doivent être impeccables. « Je vais déposer ma barbe chez le perruquier pour qu'il puisse la nettoyer et la coiffer. J'utilise une barbe en vrai poil car c'est plus doux pour les enfants », explique le professionnel.

Il faut également nettoyer régulièrement la robe et changer les gants afin qu’ils conservent leur blancheur éclatante. Un grand barbu tout propre et immaculé, voilà à quoi ressemble saint Nicolas avant d’enlacer avec tendresse les enfants dans ses bras.

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Deux qualités : l’écoute et la patience 

Saint Nicolas doit aussi s’armer de patience. Il ne travaille pas avec des employés bien éduqués, triés sur le volet, mais avec d’adorables « petits monstres ». Il doit être attentif aux regards et mettre à l’aise. Ne pas brusquer. « Je ne suis pas un symbole d'autorité mais bien de bienveillance. Je parle beaucoup, je fais preuve de psychologie pour amener les enfants à me parler de leurs bêtises ou des efforts à faire », confie Jérôme Roose.

Des qualités indispensables au saint patron qui doit également être doté d’un grand sens de l’improvisation pour faire face à l’imprévu et aux rebondissements. Enfin, saint Nicolas est doux, un « gros nounours » à l’accolade réconfortante. Un confident. « Les enfants viennent parfois vous faire des câlins et des gros bisous... Il faut savoir recevoir et rendre. »

« Je ne fais pas ça pour l’argent mais pour le plaisir et la magie »

Être saint Nicolas à temps plein pendant un mois demande une bonne condition physique : « On croit le personnage assis, mais il est surtout penché en avant vers les enfants. Il faut porter ceux-ci, assis à bout de bras, et les asseoir sur soi. Le lendemain, on sent que les muscles ont travaillé », ironise le comédien. « Je reste parfois assis 7h sans me lever, sans pauses, sans manger et je porte entre 400 et 500 enfants. »

Pour une journée chez Rive Gauche, Jérôme Roose gagne 250€. La rémunération varie selon le centre commercial et peut monter jusqu’à 600€ par jour. « Ce n’est pas pour l’argent que je le fais mais pour la magie, la beauté, les cadeaux, les chansons. Je suis baigné dans un environnement sans méchanceté, innocent et ça fait beaucoup de bien, on déconnecte de la vie d'adulte », avoue-t-il.

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Exercer la profession du saint patron n’est donc pas forcément une partie de plaisir. Celle-ci est exigeante et réclame beaucoup d’énergie et de motivation. C’est difficile physiquement. Mais l’engouement des enfants et le bonheur qui se lit sur leur bouille ébahie suffisent à réchauffer le cœur d’un grand barbu : « Je ne changerai de métier pour rien au monde malgré les difficultés. J’ai tellement de souvenirs en tête, des larmes aux yeux quand je suis face à la tristesse que certains enfants vivent et me partagent en secret. Durant, ce mois, je ne joue pas les saint Nicolas, je le suis.  Je souris et je vois la vie autrement à travers la magie », conclut le comédien, ému.

 Il suffit parfois d'un costume pour changer le monde quelques instants.

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