De nouveaux profils attirés par le service public

Selor Jobs

Difficile d’estimer si la pandémie a boosté l’attractivité du service public, mais de nouveaux profils sont apparus parmi les postulants. La crise sanitaire a également mis en lumière la diversité des fonctions proposées par l’administration fédérale.

La crise sanitaire aurait-elle contribué à rendre le service public plus attractif/? Difficile de l’affirmer du côté du Selor, le bureau de sélection de l’administration fédérale. «/Ce que l’on peut dire, c’est que nous avons eu autant de postulants en 2020 qu’en 2019, soit avant et après la crise. En revanche, nous avions moins d’offres d’emploi l’année dernière, ce qui signifie que le nombre de postulants a certainement été plus élevé par rapport au nombre d’offres d’emploi disponibles. On parle ici de plus de 110.000 postulants cette année, cela montre bien que la fonction publique est attractive/», explique Aurélie Damster du SPF Stratégie et Appui.

Des éléments d’attractivité multiples

Depuis la pandémie de covid, le service public a vu aussi émerger de nouveaux profils parmi les postulants. Des travailleurs de l’Horeca en recherche de reconversion se sont par exemple manifestés, tout comme certains consultants RH dont le travail a pu s’amenuiser dans le privé au pic de la crise. «/Plusieurs éléments sont certainement entrés en ligne de compte au moment d’attirer ces nouveaux candidats. Un certain nombre d’entre eux a sans doute d’abord été motivés par la sécurité d’emploi qu’offre le service public en ces temps d’incertitude/», estime Aurélie Damster. L’équilibre vie professionnelle/vie privée mis en avant par le service public continue également de séduire, tout comme les nombreuses possibilités de formation. «/Aujourd’hui, travailler pour le service public, c’est aussi avoir l’opportunité de se former de manière continue. Et ça, c’est évidemment très attractif, en particulier pour les jeunes. Ils savent qu’en acceptant un poste, ils ne s’enferment pas forcément dans une carrière linéaire, que les possibilités de promotion en interne ou de mutation entre administrations sont facilement envisageables/», développe Pierre Verougstraete, responsable des équipes de sélection du Selor. La gestion de la crise sanitaire en elle-même a aussi profondément impacté les besoins du service public. Des gestionnaires ont ainsi par exemple été recrutés pour traiter un flux croissant de dossiers de demandeurs d’emploi, tombés au chômage temporaire ou technique au cours de la crise. «/Ces gestionnaires de dossiers ont notamment été très demandés dans des organisations comme la Capac, et les institutions de sécurité sociale en règle générale, qui ont été envahies par des demandes de dossiers supplémentaires. Les gestionnaires de crise, des experts, des communicants et des scientifiques ont également été essentiels au bon fonctionnement du centre de crise/», explique Pierre Verougstraete.

Une diversité mise en lumière

La pandémie aura également permis à certains de prendre conscience de la diversité et de la richesse des fonctions proposées par le service public. «/La visibilité que la pandémie a apportée à nos administrations a permis au public de se rendre compte que nos métiers ont du sens et ne se limitent pas uniquement à du travail de bureau. Certes, nous recrutons souvent du personnel administratif et des juristes, mais nous sommes aussi à la recherche de gardes forestiers pour la Région wallonne, de fonctions pénitentiaires, de profils techniques et IT, de personnel pour les musées ou encore de médecins/», souligne le responsable des équipes de sélection du Selor.

Une récente enquête menée par le Selor à la fin de l’année dernière confirme, pour sa part, l’attractivité du service public. En termes d’employer branding (autrement dit de marque employeur), l’administration fédérale est ainsi perçue comme une option apportant satisfaction à ses collaborateurs internes, mais aussi comme un choix positif pour les postulants extérieurs. Aucune différence majeure n’aurait été observée en fonction de l’âge.

Le service public semble donc aujourd’hui séduire autant les jeunes diplômés que les travailleurs plus expérimentés.

 

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