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Deloitte va recruter 400 jeunes universitaires cette année

Rédigé par: Benoît JULY
Date de publication: 10 févr. 2016

SPEED DATING | RIK VANPETEGHEM, CEO DE DELOITTE BELGIUM | C'est en tant que « primus inter pares » que Rik Vanpeteghem s'exprime, devant sa fonction de CEO au fait d'avoir été choisi par les 160 associés de Deloitte Belgium pour exercer cette fonction. Plus grand des quatre cabinets mondiaux d'audit et de conseil qui, avec PWC, EY et KPMG forment les fameux « Big Four », Deloitte est en réalité un réseau, une association d'entités autonomes au niveau national, qui sont elles-mêmes gérées et détenues par leurs associés. Le groupe pèse quelque 225.000 collaborateurs dans le monde, 3200 en Belgique.

Que représente Deloitte en Belgique ?

Nous employons 3200 collaborateurs qui facturent pour environ 420 millions d'euros d'honoraires. Nous sommes bien évidemment actifs dans l'audit, qui est le cœur historique de notre métier, mais aussi dans le conseil comptable, fiscal et juridique, financier, ainsi que dans la consultance au sens large (stratégie, technologie, ressources humaines, gestion des risques, entre autres). Nous sommes leaders ou co-leaders dans chacun de ces cinq métiers en Belgique.

Ces métiers évoluent-ils au même rythme ?

Non et c'est précisément notre force d'être performants dans chacun d'entre eux, l'éventuelle faiblesse de l'un étant plus que compensée par la croissance de l'autre. Alors que l'audit et la comptabilité, par exemple, sont des secteurs matures, où la croissance est modérée et la concurrence très active, le conseil fiscal et juridique croît au rythme de 7 à 8 % par an. Le conseil financier, plus cyclique, reprend très fortement en raison notamment du retour des opérations de fusions et acquisitions. Mais ce dont nos clients sont très demandeurs, actuellement, relève de la consultance dont la croissance est à deux chiffres : les entreprises évoluent dans un monde de plus en plus volatil, incertain et complexe, la révolution numérique bouleverse les frontières sectorielles (Google dans l'automobile, ...) ou les business models (Uber, Airbnb, …). Les stratégies doivent être analysées, repensées, et cela vaut d'ailleurs aussi… pour nos propres activités !

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Quelle est l'évolution de vos effectifs ?

Ils ont augmenté de 33 % depuis 2011, passant d'un peu moins de 2.400 collaborateurs à près de 3.200 aujourd'hui. Ils sont répartis à parts égales entre les juniors (moins de 3 ans d'ancienneté), les seniors (entre 4 et 7 ans), et les managers, directeurs et associés. L'âge moyen de notre effectif oscille autour de 32 ans. Nous allons recruter 724 nouveaux collaborateur cette année, parmi lesquels environ 400 jeunes diplômés.

Les Big Four attirent énormément de jeunes universitaires. Comment expliquez-vous cela ?

Chez Deloitte, nous avons la culture du coaching et de la collaboration, et cela se sait. Nous fonctionnons en équipes, au sein desquelles la connaissance est partagée, et nous investissons énormément dans l'acquisition de cette connaissance : des dizaines voire des centaines d'heures de formation chaque année, selon les fonctions, à la fois dans la spécialisation de base (droit, fiscalité,...) mais aussi dans un secteur d'activité (la banque, le retail, la chimie, ...), et même des secteurs adjacents. Cette culture est véritablement au cœur de notre identité et fonde notre crédibilité dans le marché. C'est aussi ce qui justifie que même des jeunes qui nous quittent après quelques années conservent avec Deloitte des attaches très fortes et continuent d'enrichir notre réseau.

Vous êtes aussi très présents sur les campus…

Nous y bénéficions d'une excellente réputation, qui résulte aussi de notre proactivité. Nous n'allons pas seulement nous présenter dans les universités : nous y donnons des cours, finançons des chaires thématiques, et veillons si on nous le demande à partager notre connaissance. Il s'agit d'un investissement de longue date qui s'inscrit certainement dans une mission de responsabilité sociétale, mais dont nous récoltons aussi indubitablement les fruits puisque nous recevons plus de 8.000 candidatures chaque année...

Votre business model, au niveau RH, est-il basé sur la rotation ?

Nous veillons avant tout à attirer les meilleurs dans l'espoir qu'ils nous restent fidèles très longtemps ! Quand nous avons créé la Deloitte University à l'échelle du groupe, qui est d'ailleurs basée à La Hulpe, c'était notamment dans cet objectif : plus de 7.500 collaborateurs y ont suivi des cours l'an dernier, y ont bénéficié de cette culture du coaching et du partage de la connaissance évoquée plus haut. Nous investissons donc massivement dans leur développement personnel car il s'agit d'un facteur évident de satisfaction et de fidélisation. Mais la rotation est aussi nécessaire à notre dynamisme : un turnover de l'ordre de 10 % par an est une bonne moyenne à nos yeux.

Pourquoi ces jeunes que vous avez formés vous quittent-ils ?

Nos consultant sont en contacts très étroits avec nos clients qui peuvent en apprécier la valeur. Nombre d'entre eux reçoivent dès lors des propositions, auxquelles il leur est parfois difficile de résister. C'est un fait, c'est ce qui justifie notre réputation de tremplin ou d'accélérateur de carrière, mais ce pas pour autant ce que nous souhaitons…

Quelles sont les qualités dont il faut faire preuve pour espérer vous séduire ?

Un diplôme universitaire est la norme. L'économie et la gestion sont évidemment très prisées, de même que le droit mais aussi, de plus en plus, les diplômes orientés « technologie » comme celui d'ingénieur civil. Mais le cursus universitaire n'est pas suffisant : nous ne recrutons au final que 5 % de celles et ceux qui souhaitent travailler chez nous, ce qui démontre notre extrême sélectivité. La personnalité est déterminante, la capacité à témoigner d'un esprit entrepreneurial tout en travaillant en équipe également. A cet égard, toutes les compétences acquises en marge des études comptent aussi beaucoup à nos yeux. Il faut aussi et peut-être surtout vouloir exercer un impact sur la société.

Votre package salarial est-il attractif ? Vous aviez beaucoup communiqué à l'époque sur les Mini proposées à vos jeunes recrues…

Nous sommes assurément dans la norme du secteur mais il faut considérer le package en son sens le plus large : nous investissons beaucoup dans la formation mais aussi dans le cadre de travail. Nous allons bientôt déménager notre quartier général de Diegem à Zaventem, où nos collaborateurs vont bénéficier d'un environnement idéal : 35.000 mètres carrés, un immense atrium, des salles de fitness, des coffee corners, le tout donnant sur les pistes de l'aéroport. La connectivité sera évidemment très présente, sur le plan technologique mais aussi sur le plan de la mobilité puisque nous serons juste au-dessus de la gare : il suffira de prendre l'ascenseur en sortant du train pour rejoindre nos bureaux  ! De sorte que les Mini prendront peut-être un peu moins d'importance à l'avenir : il faut s'adapter aux attentes de la jeune génération qui a peut-être envie d'autres formes de rémunération...