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Digitalisation : le Forem lance une campagne de recrutement

Rédigé par: CAROLINE DUNSKI
Date de publication: 20 juin 2022

Dans un contexte de marché IT très tendu, le Forem développe une stratégie d’internalisation des compétences informatiques.

Cedric Charron

Nous avons reçu l’accord de notre comité de gestion pour procéder à un investissement sur le capital humain »,souligne Cédric Charron, Chief Information Officer. 

Le Forem emploie 4.815 personnes sur plus de 230 sites d’importances diverses, répartis sur toute la Wallonie, avec des maisons de l’emploi qui occupent quatre ou cinq personnes et des centres de formation dans lesquels travaillent des dizaines de personnes. Sur une année normale, étant donné la taille de l’organisation et les départs naturels, le Forem réalise environ 250 recrutements par an, avec une grande multiplicité des profils.

« D’ici la fin de l’année 2022, nous allons encore opérer entre 120 et 150 recrutements », explique Frédéric Duchêne, directeur de la direction générale Support. « En dehors des profils informatiques pour lesquels nous lançons une campagne de recrutement spécifique, nous avons besoin d’architectes pour des projets immobiliers, tels que le développement de centres de formation dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie. Nous recrutons aussi des contrôleurs de gestion avec des Masters en gestion et en science économique, surtout pour la région de Charleroi. On va aussi, dans les prochains mois, engager pas mal de formateurs pour assurer les formations qui sont ouvertes à différents moments de l’année. En ce moment, il y a une offre d’emploi pour un formateur en gestion, une offre pour des formateurs de conducteurs poids lourds. Dans le second semestre, nous allons recruter des formateurs pour pas mal de métiers techniques, comme des carrossiers, des maçons, des conducteurs de lignes de production de l’industrie alimentaire, pour l’électricité industrielle, la peinture industrielle… »

Généralement, ces recrutements de formateurs servent à constituer une réserve pour pouvoir combler les départs à la retraite programmés. « On attend des formateurs qu’ils aient un bon niveau technique », poursuit Frédéric Duchêne. « On va prendre des personnes qui ont quelques années d’expérience dans le métier et qui, lors des épreuves de recrutement, vont pouvoir démontrer leurs capacités techniques. Pour ce qui est de la pédagogie, des personnes qui postulent et qui, au départ, ne sont pas formatrices, on attend une certaine capacité à développer cette compétence pédagogique. On va d’abord les engager, parce qu’elles ont une compétence technique que nous avons pu valider, et puis, on va leur proposer une formation pédagogique pour que, progressivement, elles s’habituent à ces aspects et puissent gérer une classe de formation, ce qui n’est sans doute pas la même chose que ce qu’elles ont fait pendant 10 ans au sein de l’entreprise pour laquelle elles ont travaillé. »

Le Forem emploie entre 700 et 750 formateurs en fonction des projets. Avec le Plan de relance wallon, l’organisme public s’attend à devoir augmenter le nombre de formateurs.

Investir sur le capital humain

Pour faire face à la digitalisation, le comité de gestion du Forem a l’ambition d’internaliser un certain nombre de compétences. Actuellement, 330 personnes, dont une part importante de consultants externes, collaborent au département informatique. « Nous avons reçu l’accord de notre comité de gestion pour procéder à un investissement sur le capital humain », souligne Cédric Charron, Chief Information Officer. « Nous engageons 114 nouveaux collaborateurs, auxquels s’ajoutent quelques départs naturels, ce qui signifie qu’il y aura environ 120 offres d’emploi au niveau de l’IT. Le plan de recrutement s’établit en deux temps. Premièrement, une période de structuration et de renforcement du management. On va identifier un nouveau directeur, six responsables de services et cinq responsables de programmes. Actuellement, le Forem propose 17 offres d’emploi pour le département. En septembre et en octobre suivront des engagements plus massifs de fonctions plus techniques, avec des profils d’analystes, de testeurs, de développeurs, d’architectes… Tous les profils du département informatique sont concernés. »

Une compétition féroce ?

Sur les 80.000 offres d’emploi publiées sur le site du Forem, 3.500 concernent les métiers de l’informatique. Dans le contexte d’un marché de l’IT très tendu, tant pour les organismes publics que privés, une centaine de projets avec des technologies très innovantes sont en attente de concrétisation au sein du Forem. L’opérateur wallon de l’emploi et de la formation agit sur différents axes. Outre le recrutement, avec la mise en œuvre d’une campagne de communication, le Forem restructure son département informatique en développant une stratégie de formation offrant à ses collaborateurs un environnement propice à la formation.

« Sur le plan de nos relations extérieures avec d’autres opérateurs de la fonction publique, comme le Service public de Wallonie, nous essayons d’éviter la concurrence et d’être plutôt partenaire », indique Cédric Charron. « Il y a une forme d’équilibre qui s’est établie entre les services publics sur les barèmes et sur les procédures de recrutement qui sont pratiquées. Chacun est libre de sélectionner son employeur en fonction de la proximité du lieu de travail avec son domicile, en fonction d’affinités particulières. C’est à nous à mettre en évidence ce qui nous correspond le plus. Par exemple, le Forem va accentuer le message sur sa stratégie de formation. On travaille sur l’initiative et sur l’autonomie des personnes. Et c’est moins une concurrence qu’une différenciation des organismes publics qu’on va mettre en avant. »

« Dans un organisme comme le nôtre, nous insistons aussi sur la qualité de vie et sur le bien-être au travail », précise Frédéric Duchêne. « La question du sens est également importante. Pour un certain nombre de personnes, travailler dans un service public comme le Forem, c’est aider au développement socio-économique de la Wallonie, c’est aider des demandeurs d’emploi à trouver du travail, à avoir des droits. On est dans une ère de plus en plus digitale et il y a peu d’organismes ou d’entreprises qui ont autant de défis informatiques à relever, à part peut-être les entreprises qui sont dans le domaine ».

Enfin, le Forem a aussi revu sa stratégie salariale à la hausse en permettant aux profils IT de gravir un grade de l’échelle barémique de la fonction publique, ce qui représente environ une augmentation de salaire de 15 %.