Emplois wallons cherchent candidats
Les derniers chiffres 2019 sont tombés en ce qui concerne l’emploi en Belgique: le nombre de demandeurs d’emploi diminue dans les trois régions du pays. Mais la main-d’œuvre se fait rare dans certains secteurs.
La quatrième édition du Talentum City Namur, ce 12 septembre, se déroulera alors que les perspectives d’emploi, en dépit des incertitudes croissantes sur la conjoncture, restent positives à l’échelle du pays. A Bruxelles, en août, on enregistrait ainsi un 58emois consécutif de baisse du chômage. Avec 2.228 demandeurs d’emploi de moins que l’année dernière à la même époque, la capitale affiche aujourd’hui un chiffre de 15,8% de chômage, selon Actiris. Côté wallon, le chômage a diminué de 5,8% depuis le mois d’août 2018, et surtout du côté des moins de 30 ans. Pourtant, comme ailleurs, certains secteurs sont en pénurie, mais les candidats correctement formés à ces métiers critiques manquent cruellement, et les conséquences sont désastreuses sur les entreprises qui patinent.
En Belgique, et plus spécifiquement en Wallonie, les observations sont sensiblement les mêmes, principalement dans des secteurs tels que la santé (infirmiers en soins spécialisés, pharmaciens, médecins généralistes…), l’informatique, le transport ou encore le bâtiment (couvreurs, installateur électricien, ou encore chef de chantier).
Pour sortir de cette impasse, les solutions sont toujours les mêmes: il faut attirer les talents connus ou en devenir, et alors les former. Le Forem a d’ailleurs pris le problème à bras-le-corps et a mis à disposition des demandeurs d’emploi plus de 130 formations spécifiquement axées sur les secteurs qui cherchent activement de nouveaux talents. Des séances d’information actives et interactives sont organisées pour sensibiliser le plus grand nombre. L’occasion de rappeler que se former à un métier en pénurie représente un fameux coup de pouce dans une recherche d’emploi. Selon le Forem, le taux d’insertion moyen à 12 mois pour ces formations dépasse les 73%.
Déconstruire les clichés
C’est un constat général et même mondial: le nombre d’offres d’emploi explose dans certains secteurs relativement spécifiques, le taux de chômage continue de baisser, et la pénurie de main-d’œuvre freine les performances des entreprises. Une réalité qui inquiète d’autant plus dans un univers hyper-concurrentiel, autant sur les marchés nationaux qu’internationaux. Mais comment expliquer ce manque d’attrait pour des domaines pourtant porteurs?
En ce qui concerne la Wallonie, on aborde parfois la question des a priori sur certains secteurs, comme ceux qui touchent à l’informatique ou encore les métiers de la construction. Des idées reçues que le Forem tente de déconstruire. «Il est difficile de se mettre à la place des demandeurs d’emploi qui ne s’intéressent pas aux métiers hautement recherchés par les entreprises. Mais on sait que les métiers techniques posent problème… On met donc plusieurs choses en place pour essayer de démystifier un peu certains secteurs et certains emplois. On essaie notamment de proposer des formations adaptées pour faire monter en compétences les demandeurs d’emploi, et former les travailleurs pour qu’ils restent à la page et qu’ils ne perdent pas leur job. Et vis-à-vis des jeunes, on explique bien les formations et les métiers porteurs, pour leur montrer que ces secteurs évoluent. C’est important de déconstruire des images parfois erronées que les gens et les jeunes se font sur certains domaines», explique Thierry Ney, porte-parole du Forem.
Les études démontrent d’ailleurs que les jeunes profils qui s’insèrent aujourd’hui le mieux sur le marché de l’emploi sont les bacheliers et les diplômés sortis de technique de qualification, devant ceux qui ont décroché un master. «On fait ces études pour montrer qu’il y a des opportunités au-delà du diplôme universitaire», ajoute Thierry Ney. Les candidats qui se déplaceront au Talentum City Namur auront l’occasion d’y rencontrer des interlocuteurs qui en sont persuadés.