En matière d’emploi, on a limité la casse en 2020

En matière d'emploi

2020 enfin derrière nous, il est l’heure de dresser le bilan de l’emploi wallon de cette année particulièrement chahuté, mais aussi d’essayer d’entrevoir les perspectives que l’année entamée a à nous offrir.

La Wallonie aura compté en moyenne sur l’ensemble de l’année dernière 209.263 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de 3% par rapport à 2019. Un contraste avec la tendance antérieure puisque depuis juillet 2014, les volumes mensuels des effectifs de demandeurs d’emploi répertoriés par le Forem étaient systématiquement en diminution par rapport à l’année précédente. Le coronavirus sera donc venu jouer les trouble-fêtes en interrompant cette courbe descendante. Mais avec une augmentation de seulement 6.015 demandeurs d’emploi inoccupés par rapport à 2019, la casse semblerait avoir été limitée. «C’est un chiffre assez étonnant au regard de la crise sanitaire qui s’est amorcée en 2020», estime Thierry Ney, porte-parole du Forem, «On s’attendait à une envolée beaucoup plus importante du nombre de demandeurs d’emploi».

Des dégâts limités par un travail important 

Cette augmentation amortie serait le reflet des mesures de soutien à l’emploi prises par les autorités fédérales et régionales face à la mauvaise conjoncture, mais aussi du travail colossal abattu par les services publics de l’emploi et de la formation à l’image du Forem. «Dès le premier confinement, nous avons mis sur pied un accompagnement instantané. Dans les 48 heures suivant leur inscription, les nouveaux demandeurs d’emploi se sont vu proposer une opportunité d’emploi ou à défaut, un service d’accompagnement rapide. C’est un travail énorme! Plus de 30% des personnes qui ont bénéficié de cet accompagnement ont été mises à l’emploi. Et ce, sans porter préjudice aux demandeurs d’emploi déjà inoccupés depuis un certain temps ou des jeunes sortis des études l’été 2020», explique Thierry Ney.

Parallèlement à cela, une stratégie de soutien à la relance a rapidement été déployée à l’attention des employeurs, afin de fournir de la main-d’œuvre aux secteurs dits «essentiels» et aux secteurs-clefs de l’économie wallonne comme les soins de santé ou encore le maraîchage. Enfin, le Forem a mis sur pied des formations adaptées tant sur le fond que sur la forme afin de répondre aux besoins émergents liés à la crise sanitaire. Globalement, la demande d’emploi a progressé sur base annuelle dans toutes les classes d’âge. «Elle a surtout été très marquée parmi les jeunes de moins de 25 ans, dont l’effectif est 5,3% supérieur à celui enregistré en 2019», précise toutefois le porte-parole du Forem, «Les secteurs du tourisme mais aussi de l’horeca qui absorbent généralement une grande partie des jeunes demandeurs d’emploi ont été très vite à l’arrêt. Et puis, le volume d’offres d’emploi ayant été moins important, les opportunités ont été moins nombreuses et la concurrence beaucoup plus rude pour les jeunes. Beaucoup d’entre eux n’ont par exemple pas pu rivaliser avec des profils expérimentés qui se retrouvaient sur le marché en raison de la crise. Il a donc fallu les motiver et les encourager à persévérer dans leurs recherches», confie Thierry Ney. La diffusion des offres d’emploi a en effet, elle aussi, été impactée par le covid. Sur l’ensemble de l’année 2020, près de 352.000 offres d’emploi ont été diffusées par le Forem, soit 15% de moins qu’au cours de l’année 2019. A ce chiffre s’ajoute la diffusion de 97.000 offres d’emploi pour les autres services publics de l’emploi du pays. Ainsi au total, près de 449.000 offres ont été publiées en 2020 par le Forem, un niveau qui reste malgré tout inférieur à celui de 2019 situé alors à 534.000 offres diffusées.

Un avenir en dualité

Face à l’horizon 2021, le service public wallon de l’emploi et de la formation entrevoit désormais des perspectives d’avenir, empreintes toutefois d’une certaine dualité. D’un côté, l’heure est à l’optimisme. De l’autre, la prudence est toujours au rendez-vous. «Le point positif, c’est que l’arrivée du vaccin devrait progressivement rétablir les habitudes de consommation des Belges et donc relancer l’emploi dans de nombreux secteurs. C’est d’ailleurs ce qu’on a observé au cours des phases de déconfinement. En revanche, la fin de la crise sanitaire va également aller de pair avec l’arrêt des aides et mesures de soutien jusqu’ici toujours en vigueur. Une fois que le chômage temporaire ou le droit passerelle vont s’arrêter, nous allons réellement pouvoir mesurer l’ampleur des dégâts causés par le coronavirus, ce qui pourrait perturber encore un temps le marché de l’emploi», conclut Thierry Ney.

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