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Et si on arrêtait de fumer lorsqu’on est dans la sphère professionnelle?

Rédigé par: Lucie Hermant
Date de publication: 14 janv. 2019

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«Cette année, j’arrête la clope!» C’est certainement l’une des résolutions de Nouvel An qu’on entend le plus couramment. Mais c’est aussi l’une des plus difficiles à tenir.

Et pourtant, si le tabac est un fléau pour la santé des fumeurs comme pour celle de ceux qui les entourent, la cigarette pose aussi problème dans la sphère professionnelle. Pour Lode Godderis, directeur du service Knowledge, Information and Research du Groupe Idewe (service externe pour la prévention et la protection au travail), fumer représente un frein non négligeable au bien-être au travail. «Nous savons que la santé détermine l’épanouissement au boulot. Les travailleurs qui fument ont un risque plus élevé d’être plus régulièrement malades, d’avoir des problèmes respiratoires et donc d’être plus souvent absents au travail pour cause de maladie. Il y a donc une responsabilité du côté des responsables RH et d’entreprise pour mettre le focus sur la santé et inciter les travailleurs à arrêter de fumer. Ce sera positif pour l’employé et sa santé, mais aussi pour l’employeur qui évitera ainsi les conséquences au niveau de l’absentéisme.»

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La responsabilité des employeurs

Pour Idewe, la mise en place d’une politique de prévention dépasse le cadre de la médecine du travail. Ce service externe pour la prévention et la protection au travail conseille des programmes individuels mais aussi au niveau de l’entreprise. «Il faut encourager les fumeurs à réfléchir à l’idée d’arrêter de fumer. Et pour ceux qui sont déjà motivés, il faut les encadrer, chercher des aides à leur proposer. Il est souvent utile, par exemple, de mettre en place des campagnes avec différents groupes cibles dans une entreprise», explique Lode Godderis.

Des campagnes qui ne doivent pas s’intéresser qu’à ceux qui ont déjà l’envie d’arrêter la cigarette. «Il faut aussi cibler ceux qui n’ont pas encore l’envie, en leur fournissant des informations complètes et transparentes sur les impacts du tabac sur la santé, mais aussi sur les parcours individuels qui sont possibles pour eux.» Plusieurs pistes sont d’ailleurs envisageables. «Idewe propose également de développer une politique d’entreprise pour formuler des objectifs avec les collaborateurs, pour créer une ambiance, une dynamique où tout le monde partagera un même objectif. Les discussions entre fumeurs et non-fumeurs sont très constructives. Faire intervenir la ligne hiérarchique et les collaborateurs, qui vont développer un processus commun, c’est la clé d’une politique d’entreprise efficace pour lutter contre le tabac.»

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L’importance des micro-pauses

La première cigarette est souvent allumée par des personnes jeunes et influençables, qui se cherchent une place, une identité, des liens sociaux. «C’est souvent entre 12 et 18 ans que les gens commencent à fumer. Les adolescents sont plus susceptibles d’être influencés par des amis ou des parents», rappelle Lode Godderis. D’ailleurs, le nombre de fumeurs diminue avec l’âge: 30,9% des jeunes de moins de 25 ans fument, contre 22,4% des personnes âgées de 55 ans et plus. Et, avec le temps, la cigarette devient un lien social, elle crée des groupes au sein d’une collectivité, puisqu’ils se retrouvent à la pause cigarette, sortent fumer ensemble, notamment sur le lieu de travail.

Mais il existe des solutions alternatives, comme la pause-café. Idewe s’est penché sur la question et va plus loin. «En fait, ce qu’il faut, c’est créer un contexte. Ce que les entreprises sous-estiment, c’est l’importance d’inciter les employés à prendre un peu de temps pour discuter avec les collègues. S’accorder même une micro-pause, c’est important pour la concentration. Et, en effet, ça reste trop souvent un avantage des fumeurs: ils prennent plus souvent des micro-pauses. La solution serait que les entreprises et les responsables RH créent d’autres possibilités d’avoir des micro-pauses individuelles et en groupes.» Avec notamment des activités collectives, comme du sport, des sessions de yoga, des footings en groupes. L’essentiel est d’encourager les travailleurs à se rencontrer et à inviter les fumeurs à profiter d’autres pauses que celles qu’ils associent à la cigarette. «Il suffit parfois même d’aménager une salle agréable où les collaborateurs peuvent échanger, un simple coin café confortable peut déjà être une bonne solution. D’autant que, maintenant, les fumeurs doivent sortir pour leur pause cigarette, ce qui n’est pas confortable, surtout quand la météo n’est pas au rendez-vous», rappelle Lode Godderis. Et puis il faut reconnaître que, pour les visiteurs, être accueillis par un nuage de fumée de cigarette, ce n’est pas très vendeur…

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