Footballeur professionnel, et après?
Ce n’est pas un secret, la carrière de footballeur est une carrière courte. Même si les salaires y sont (parfois) plus que confortables, il est souvent nécessaire pour les joueurs de faire autre chose après avoir raccroché les crampons. Et à trente ans passés, il n’est parfois pas aisé d’ouvrir un nouveau chapitre. Surtout que les joueurs se retrouvent seuls pour gérer leur reconversion...
En Belgique, il n’existe aucune organisation pour guider ces jeunes retraités. Frédéric Herpoel, gardien de but emblématique de La Gantoise et retraité du foot depuis 2010, le regrette:«Chaque joueur doit se débrouiller tout seul et, malheureusement, il y en a qui tombent sur des gens pas toujours honnêtes. C’est un peu chacun pour soi.»
Une fin à prévoir
Heureusement, Frédéric Herpoel est plutôt du genre prévoyant. Il a créé sa propre marque de gants de football en 2003 alors qu’il était encore joueur professionnel. «Quand j’étais joueur de foot, je pensais déjà à ma reconversion. Je savais que j’avais envie de faire d’autres choses après le football. Il faut se rendre compte qu’un moment ça va être la fin et il faut préparer ça», conseille l’homme, pragmatique.
Mais tout le monde ne prépare pas autant cette fin de carrière annoncée. Olivier Doll, ancien joueur de Seraing et du Sporting d’Anderlecht, a, lui, arrêté sa carrière de footballeur en 2010 à 37 ans. A cet âge-là, c’était la «suite logique» de son parcours et pourtant, il n’avait pas prévu de seconde carrière.
«C’est vrai qu’il y a une petite inconnue. Je ne savais pas très bien dans quelle direction j’allais m’engager, c’est pour ça que j’ai pris une année sabbatique», explique-t-il. Finalement, l’ancien joueur reste très lié au milieu du foot. Il travaille au service des sports de la Province de Liège et il est également directeur technique de l’école des jeunes de Waremme, en plus de son statut de consultant pour la chaîne de télévision VooFoot.
Sortir d’un cocon
Même si Olivier Doll n’a pas vraiment quitté le milieu, il faut quand même s’adapter à un nouveau travail, ce qui représente un «énorme changement». Le rythme n’est pas le même, les horaires, le salaire, tout change. «Après, il y a la réalité qui nous rattrape. C’est vrai que quand on est sportif professionnel, on vit un peu dans un cocon où il y a des gens qui s’occupent de pas mal de choses pour vous. Ensuite, il faut se prendre en main soi-même. C’est une autre vie», dit-il.
Pour Frédéric Herpoel, arrêter le foot lui a permis de profiter davantage de sa famille, de prendre des vacances, de lever un peu le pied. Plus besoin de jongler entre le foot et son entreprise. Mais il reconnaît que ce n’est pas toujours évident: «C’est le même principe que pour la téléréalité. Vous êtes mis en avant, à la télévision, dans les journaux, on parle de vous, etc., et il y a des gens qui aiment bien ça. Pour certains, c’est difficile à gérer.»
Il ne faut donc pas être naïf et savoir à qui faire confiance. «Les joueurs arrivent en fin de contrat et l’histoire se termine. Le joueur part, d’autres joueurs arrivent et la vie du club continue. Pendant que vous êtes sportif, des gens vous disent: quand tu t’arrêteras, je penserai à toi. Mais quand c’est vraiment le cas, il y a nettement moins de personnes qui appellent», constate Olivier Doll.